Musée de l'ordre de la Libération

Lettre d'information | Novembre 2021

Chers amis de l’Ordre de la Libération,

Le président de la République a voulu que les cérémonies nationales des 10 et 11 novembre de veillée et de transfert du corps du dernier Compagnon au Mont-Valérien soient exceptionnelles afin que l’hommage de la Nation soit à la hauteur de cet événement historique.
La mobilisation des services civils et militaires de l’Etat ainsi que des personnels de l’Ordre de la Libération ont pleinement répondu à cette volonté.
Le 10 novembre, la veillée du corps du dernier Compagnon, sous le dôme des Invalides, fût à la fois sobre et majestueuse, permettant au grand public ainsi qu’aux autorités civiles et militaires de pouvoir se recueillir et rendre hommage à l’ensemble des 1038 membres de cette phalange magnifique.
Le 11 novembre, la première partie de la cérémonie autour de l’Arc de Triomphe alliait pompe, grandeur et solennité d’un hommage national, tandis que l’entrée dans la crypte du Mont-Valérien du dernier Compagnon était toute en simplicité et en digne émotion alors que le souffle de l’histoire passait sur le mémorial de la France combattante.
Mais cela ne marquait en rien la fin de l’Ordre et, selon la volonté des derniers Compagnons dont Hubert Germain, ainsi que celle du président de la République, désormais protecteur de l’Ordre de la Libération, dès le lendemain, 12 novembre, l’Ordre reprenait sa mission de «boussole de citoyenneté» en rencontrant la jeunesse du Lot-et-Garonne pour un hommage aux cinq Compagnons du département.
Cette lettre, comme à l’accoutumée, vous rend compte des activités saillantes du mois écoulé.

La rédaction.

Cérémonies d’hommage à Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération

© ECPAD

Le 10 novembre, le grand public était invité à rendre un dernier hommage à Hubert Germain, dernier Compagnon et ultime chancelier d’honneur de l’Ordre de la Libération, sous le dôme de l’Hôtel national des Invalides. Les unités militaires Compagnon de la Libération ont veillé sa dépouille tout au long de la journée et de la nuit. Le premier ministre, des membres du gouvernement, de nombreuses autorités civiles et les chefs militaires se sont également recueillis. 

© ECPAD
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Signature du livre d'or par le premier ministre Jean Castex
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Cérémonies du 11 novembre

La cérémonie de transfert du corps du dernier Compagnon de la Libération ce 11 novembre 2021 s’est inspirée, dans son organisation et dans son déroulé, de celles des 10 et 11 novembre 1945 voulues par le général de Gaulle :

Cérémonie à l’Arc de Triomphe

© Présidence de la République

Le 11 novembre matin, le cercueil d’Hubert Germain, placé sur un engin blindé AMX-10 sans tourelle baptisé « Bir Hakeim », a quitté les Invalides escorté par la garde républicaine à cheval. Le convoi s’est arrêté quelques instants devant la statue du général de Gaulle avant d’être déposé face à la tombe de « l’Inconnu », comme l’appelait le général de Gaulle, sous l’Arc de Triomphe.

Le président de la République a rendu un vibrant hommage à tous les Compagnons, à l’Ordre de la Libération et à son grand maître.

Il a également annoncé la pérennité de l'Ordre sous la protection du président de la République.

Revoir la cérémonie 

© AFP
© Présidence de la République
Présidence de la République
© Présidence de la République
© Présidence de la République

Cérémonie au Mont-Valérien

© Présidence de la République

L’après-midi, au Mont-Valérien, dans une dernière séquence plus intime, en présence des personnels de l’Ordre de la Libération, des 23 Compagnons collectifs – 5 villes et 18 unités militaires-, des membres du conseil de l’Ordre, du conseil scientifique, des familles de Compagnons, ainsi que de scolaires de la ville de Suresnes qui abrite le mémorial de la France combattante, le Président est entré seul dans la crypte avec Hubert Germain, afin de saluer une ultime fois le dernier Compagnon de la Libération. Il a déposé sur son cercueil une croix de Lorraine taillée dans le bois de la charpente de la cathédrale Notre-Dame.

Revoir la cérémonie 

© Présidence de la République
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© Présidence de la République
© Présidence de la République
© AFP
© ECPAD

Hommage à Pierre Simonet

© MINARM

Le 5 novembre 2021, madame Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, s’est rendue à Montbrison-sur-Lez avec le délégué national pour rendre hommage au Compagnon de la Libération Pierre Simonet, un an après sa disparition (en plein confinement Covid19), et ainsi saluer sa mémoire et son engagement héroïque au service de la France libre.

© Ordre de la Libération
© MINARM
© MINARM
© MINARM

51e anniversaire de la mort du général de Gaulle

© Ordre de la Libération

Le 9 novembre, le premier ministre a présidé les cérémonies commémorant  la disparition du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises en présence de l'Ordre de la Libération et des 23 Compagnons collectifs (5 communes et 18 unités militaires).

Le délégué national et le maire de Colombey-les-Deux-Eglises ont signé une convention permettant d’élargir l’offre de médiation à destination du public scolaire et du grand public âgé de moins de 26 ans de la ville ainsi que d’offrir aux jeunes qui en bénéficieront une découverte du parcours des Compagnons et des médaillés de la Résistance.

© François Nascimbeni / AFP
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération

Hommage aux cinq Compagnons du Lot-et-Garonne

© Ordre de la Libération

Le 12 novembre à Clairac, Geneviève Darrieusecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, le délégué national de l’Ordre de la Libération, le général Maury, directeur général adjoint de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), et des élus ont rendu hommage à cinq Compagnons de la Libération du Lot-et-Garonne.

Organisée avec le soutien du Crédit-Mutuel, cette journée a réuni près de 150 enfants de CM2 et de troisième. Après la réalisation d’un travail pédagogique en classe, les enfants ont pu honorer ces 5 figures emblématiques du département : Jean Cadéac d’Arbaud (officier de Marine, natif d’Agen), Pierre Delsol, (sous-officier de la Coloniale, natif de Clairac), Louis Godefroy (chef de maquis de la résistance intérieure, natif de Barbaste), Henri Labit (agent du BCRA, le service de renseignements et d’action des Français libres, natif de Mézin et tué en opération) et Eugène Reilhac (officier pilote de chasse commandant l’escadrille Ile de France, natif de Clairac et tué en opération).

Le délégué national de l’Ordre de la Libération a signé une convention de partenariat avec les maires de Clairac, Agen, Barbaste et Mézin ainsi que le président du conseil départemental.

© Ordre de la Libération
© Mairie de Clairac
© Mairie de Clairac
© Mairie de Clairac
De gauche à droite : Nicolas Pécourt, directeur de la communication du Crédit Mutuel, Jean-Marc Mathioudakis, directeur général du Crédit Mutuel Midi-Atlantique, le délégué national, Jacques Lambert, maire de Mézin, le général de corps d'armée (2S) Olivier Tramond, Jean-Pierre Moga, sénateur du Lot-et-Garonne, Valérie Tonin, maire de Barbaste, Olivier Damaisin, député de la 3ᵉ circonscription du Lot-et-Garonne, Michel Pérat, maire de Clairac et Jean Dionis, maire d'Agen.
© Mairie de Clairac
© Mairie de Clairac

Parcours de Compagnons à la mairie du 16e arrondissement de Paris

Le délégué national, Francis Szpiner, maire du 16e arrondissement de Paris et Jean-Christophe Notin, commissaire de cette exposition
© Mairie du 16e

Le 16 novembre, le maire du XVIe arrondissement de Paris, l’Ordre de la Libération et Jean-Christophe Notin, commissaire de cette exposition, inauguraient l’exposition « Parcours de Compagnons » composée des portraits de 27 Compagnons. A cette occasion, le portrait d’Hubert Germain créé par l’artiste C215 a été reproduit  sur le fronton de la mairie.

Le délégué national, Francis Szpiner, maire du 16e arrondissement de Paris et Jean-Christophe Notin
© Mairie du 16e
© Mairie du 16e
© Mairie du 16e

81e anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération

© Ordre de la Libération

Le 16 novembre, l’Ordre de la Libération a ravivé la flamme sous l’Arc de Triomphe à l’occasion du 81e anniversaire de sa création par le général de Gaulle en présence de nombreux maires de communes médaillées de la Résistance française.

Le délégué national en compagnie d'Aurélie Loison, secrétaire général de l'Ordre de la Libération et Vladimir Trouplin, conservateur du musée de l'Ordre
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération

Signature d'une convention avec la ville de Belfort

© Ville de Belfort

La ville de Belfort a la particularité d’abriter deux collectivités civiles titulaires de la médaille de la Résistance française qui se sont illustrées au cours de la Seconde Guerre mondiale : les sapeurs-pompiers et les Scouts routiers – clan Guy de Larigaudie.

Le 20 novembre, sur l’invitation de Damien Meslot, maire de Belfort, le général Baptiste a assisté à la cérémonie du 77e anniversaire de la Libération de la ville de Belfort. Journée exceptionnelle qui a débuté par la visite de l’exposition « La médaille de la Résistance française » commentée par un de ses commissaires, Maurice Bleicher, vice-président de l’association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française. S’en sont suivies plusieurs manifestations dans quatre hauts lieux mémoriels de la ville à l’issue desquelles Damien Meslot et le général Baptiste ont signé en mairie une convention de partenariat liant cette ville chargée d’histoire à l’Ordre de la Libération.

© Ville de Belfort
© Ville de Belfort
© Ville de Belfort
© Ville de Belfort

Conseil d'administration

© Ordre de la Libération

Le 26 novembre s’est tenu le 23e conseil d’administration de l’Ordre de la Libération. 
Il s'agissait du premier conseil de l'Ordre en présentiel depuis mars 2020 et du premier sans autorité morale d'un Compagnon. A cette occasion, les chefs d'état-major des armées de Terre, de la Marine nationale et de l'Air et de l'Espace, habituellement représentés, ont tenu à être présents pour affirmer leur pleine implication dans la vie de l'Ordre. La secrétaire général pour l'administration du ministère des armées, représentante de l'Etat, a informé les administrateurs des évolutions à venir au sein du conseil de l'Ordre. 

© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération

Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.

L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation

© Musée de l'Ordre de la Libération

Pistolet automatique Ruby calibre 7,65mm Browning, modèle Destroyer ayant appartenu à Claude Chandon

Cette arme espagnole a été fabriquée pour l’armée française en 1915 et a été conçue par Isidor Gaztañaga à Eibar (Pays basque espagnol). Le modèle Destroyer a commencé à être livré en 1916. Ce pistolet a vraisemblablement été remis à Claude Chandon durant la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il s’est particulièrement illustré. Engagé en 1914 comme simple soldat, il termine la guerre comme commandant de compagnie, avec sept citations, la Légion d’honneur et la Military Cross britannique. Cette arme illustre le parcours des 11,5% des Compagnons de la Libération – souvent engagés volontaires – qui ont aussi été des acteurs de la Grande Guerre, et témoigne de la continuité de l’engagement de ceux qui furent le fer de lance de cette « chevalerie exceptionnelle ». 

 

Don de Hubert Guillemin-Chandon (neveu de Claude Chandon)
N° d’inv. 2021.13.1

L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque

© Musée de l'Ordre de la Libération

Billet manuscrit « à remettre à Mlle Klein » envoyé par Marcel Jeulin depuis la Préfecture de police en avril 1944.

Le 10 avril 1944, à l'hôpital allemand de la Pitié à Paris, Marcel Jeulin participe à la tentative d’évasion de Brigitte Friang, secrétaire de Jean-François Clouet des Pesruches . L’opération échoue et il abat dans sa fuite un agent des renseignements généraux dans les couloirs du métro.

Deux jours plus tard, il est arrêté par la police française. Conduit à la Préfecture de police, il est interrogé par la brigade spéciale (BS 2) chargée de la lutte « antiterroriste ».

Bien que gardé à vue par huit gardiens de la paix, Marcel Jeulin parvient à organiser son évasion en jetant plusieurs billets manuscrits par la fenêtre. Se sachant condamné, il « remet ce[s] mot[s] à la conscience d’un Français », priant de les porter à mademoiselle Klein contre une récompense de 3000 francs.

Marcel Jeulin parviendra ainsi à s’évader des locaux de la Préfecture de police à l'aide d'une clé à molette et d'une corde fournis à sa demande par des camarades le 28 avril 1944.

Témoignage unique et particulièrement poignant, ces mots ont été conservés par leur destinataire et remis après la guerre à la famille de Marcel Jeulin.

Don de la famille Jeulin

© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération

La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques

© Musée de l'Ordre de la Libération

El Alamein, 25 octobre 1942, le lieutenant Joseph de Ferrières de Sauveboeuf au P.C. d’Hubert Germain. Photographie prise par Hubert Germain.

Un Compagnon de la Libération en photographie un autre. En effet, Hubert Germain a choisi d’immortaliser son meilleur ami, Joseph de Ferrières de Sauveboeuf pendant la campagne d’El Alamein. Les deux hommes ont combattu au sein de la même unité, la 13e demi-brigade de Légion étrangère. Le parcours du lieutenant de Ferrières s’est interrompu lorsqu’il fut mortellement blessé par des éclats d’obus devant Pontecorvo en Italie le 21 mai 1944. Il trouva la mort aux côtés de son camarade, Hubert Germain. Ce dernier évoquait ce tragique épisode avec tristesse et émotion jusqu’à la fin de sa vie.

Nous ne connaissons pas d’autres photographies réalisées par Hubert Germain pendant la Seconde Guerre mondiale.

© Musée de l'Ordre de la Libération

Mise en ligne de vidéos interactives

© Musée de l'Ordre de la Libération

Pour susciter l’intérêt des visiteurs, aider à la préparation de sa visite ou découvrir à distance quelques pièces des collections, de courtes vidéos didactiques et interactives présentent les principales thématiques des espaces permanents du musée : le général de Gaulle, la France libre, la Résistance intérieure, la Déportation et des objets emblématiques présentés dans ces espaces.

Bonne visite !

Voir les vidéos 

Les visites du mois de novembre

© Musée de l'Ordre de la Libération

En novembre, nous avons accueilli et guidé dans le musée :

-les volontaires du SNU de la Garde Républicaine et les lauréats du CNRD du Loiret des sessions 2019-2020 et 2020-2021 ayant travaillé sur le thème « 1940. Entrer en Résistance : comprendre, refuser, résister » ;

- des enfants de 8 à 11 ans du Centre de loisir Florence (Paris 8e) ont suivi une visite à travers un livret-jeu et l’atelier « Médailles, insignes et drapeaux ». Ces deux séances avaient lieu dans le cadre d’un projet sur le devoir de mémoire mené par le centre de loisirs durant les vacances de la Toussaint ;

- le général Baptiste a reçu une dizaine de directeurs et directrices d’écoles élémentaires des 7e et 8e arrondissements de Paris qui ont découvert le musée et son offre pédagogique destinée aux élèves de cycle 3 (CM1-CM2). Le musée reçoit en effet chaque année de nombreux élèves de ce niveau pour des ateliers ou des visites thématiques ;

- des jeunes de la Mission locale de Paris ont passé la journée au musée et ainsi participé à l’atelier « Résistance et récits radiophoniques ». Cette première visite a lieu dans le cadre d’une convention signée entre l’Ordre de la Libération et la Mission locale de Paris. Afin de faciliter l’accès à l’offre culturelle des jeunes en parcours d’insertion qui, pour des raisons sociales, économiques et/ou géographiques, restent peu familiers des institutions culturelles, l’Ordre de la Libération collabore avec la Mission locale de Paris pour accueillir ces jeunes une à deux fois par mois.

© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération

Retour sur la soirée culturelle

© Musée de l'Ordre de la Libération

A l'occasion de la soirée culturelle des « Amis du musée » le jeudi 18 novembre , l’historien et journaliste François Broche est revenu sur « La dernière journée du Général » et plus largement sur la dernière partie de la vie de Charles de Gaulle, face à la vieillesse et à la mort, et qu'il consacra à la rédaction de ses Mémoires d'Espoir

 

Voir la conférence 

Ville de Paris

© Ville de Paris

Le 4 novembre, madame Laurence Patrice, adjointe à la maire de Paris et Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement de Paris, dévoilaient la plaque en hommage à Lazare PytkowiczCompagnon de la Libération, au 103 rue de Clignancourt où ce dernier vécut avec sa famille sous l'Occupation avant la rafle du Vel' d'Hiv.

© Ville de Paris

77e anniversaire de la remise de la croix de la Libération à Grenoble

© Ville de Grenoble

Le 5 novembre, la ville de Grenoble célébrait, sur l'esplanade des communes Compagnon de la Libération, le 77e anniversaire de la remise de la croix de la Libération à la ville par le général de Gaulle. La cérémonie était présidée par Emmanuel Carroz, adjoint au maire de Grenoble en charge de la Mémoire et des migrations et coopérations internationales. Vladimir Trouplin, qui, la veille, avait donné à Grenoble une conférence sur les femmes Compagnon de la Libération, représentait le général Baptiste qui accompagnait au même moment la ministre déléguée à l'hommage à Pierre Simonet à Montbrison-sur-Lez.

© Ville de Grenoble
© Ville de Grenoble

Rencontre et interview de deux médaillés de la Résistance française

Dans la lettre d’information d’octobre 2021, nous évoquions l’importance de sauvegarder le témoignage des acteurs de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, Agnès Dumoulin, responsable du service des publics du musée de l’Ordre de la Libération, et Lionel Boucher, secrétaire de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française, ont interviewé deux médaillés de la Résistance française.

Pierre Barrucand

© Musée de l'Ordre de la Libération

Fils d’un journaliste écrivain et d’une libraire, Pierre Barrucand est né le 6 septembre 1919 à Paris. Étudiant à Alger, il n’accepte pas l’armistice ni la politique antisémite du maréchal Pétain. Il entre en relation avec la résistance d’Alger par le biais de son ami André Assus. A son tour il recrute des camarades de faculté. En contact permanent avec la famille Aboulker et plus particulièrement avec Henri et son fils José, il remplit plusieurs missions de liaison et de renseignements en vue du débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, il se fait remarquer par son courage et son sang-froid en occupant le Palais d’Été à Alger. Poursuivant ses études après-guerre, il devient mathématicien et anthropologue reconnu.

Pour ses actions dans la Résistance il reçoit la médaille de la Résistance française par décret du 31 mars 1947.

Henri Becker

© Musée de l'Ordre de la Libération

Henri Becker est né le 22 janvier 1925 à Paris dans une famille juive d’origine alsacienne et lorraine. Brillant, il passe le bac à 15 ans, en juin 1940, à Saint-Nazaire où la famille s’est repliée. Revenu à Paris, il continue ses études au lycée Charlemagne. Refusant le régime de Vichy, il participe le 11 novembre 1940 à Paris à la manifestation place de l’Etoile pour protester contre l’occupation allemande et soutenir l’action du général de Gaulle. A la suite de la rafle du Vel d’hiv, sa famille décide de rejoindre la zone sud. Arrivé à Grenoble, il entre en contact avec le mouvement Combat dont il devient agent de liaison. Il rejoint ensuite les groupes-francs et accomplit des missions dangereuses (destruction avec explosif, attaques de mairie, arrestations d’agents de l’ennemi…). Installé dans le Vercors, assurant les liaisons avec l’état-major FFI, il est arrêté le 18 août 1944 par la Gestapo au retour d’une mission. Torturé, il est transféré à la caserne de Bonne et libéré par les Américains après le départ des Allemands de Grenoble. Il termine la guerre avec la 1ère armée française. Ingénieur des Mines, il fait carrière dans le bâtiment.

Henri Becker a reçu la médaille de la Résistance française par décret du 20 novembre 1946.

Passation du drapeau de l’association nationale des communes médaillées de la Résistance française

© Ordre de la Libération

Le 17 novembre, le drapeau national de l’association a été remis à la commune de Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère), haut lieu de recueillement des combattants du Vercors.

Prévues fin septembre, les cérémonies ont été annulées compte tenu de l’évolution de la situation sanitaire. C’est donc mi-novembre, au moment où l’association se réunit en marge du congrès des maires de France, que le drapeau jusqu’alors conservé par la maire de Plougasnou (Finistère) a été confié à Saint-Nizier. Le drapeau reviendra en Bretagne en septembre 2022 car il sera remis au maire de l’île-de-Sein.

Nous remercions à cette occasion le personnel de l’Ordre de la Libération, pour l’accueil qui nous a été réservé, ainsi que le délégué national pour sa participation active lors de la cérémonie de remise du drapeau. fin

La veille, 16 novembre, avec les représentants des communes, nous étions nombreux sous l’Arc-de-Triomphe, au moment du ravivage de la Flamme consacré à la création en 1940, par le général de Gaulle depuis Brazzaville, de l’Ordre de la Libération.

Remise du drapeau par le délégué national à la maire de Saint-Nizier devant la chancellerie
© Ordre de la Libération
Les représentants de l’AN2CMRF et de l’Ordre devant la chancellerie
© Ordre de la Libération

Visites du mémorial national de la prison de Montluc et du centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon

© SAMOL

Le 19 novembre 2021, une importante délégation de membres et de sympathisants de la société des amis du musée de l’Ordre de la Libération s’est retrouvée à Lyon pour visiter deux lieux de mémoire de la cité que le général de Gaulle qualifia de « capitale de la Résistance ».

Tout d’abord, la prison de Montluc dans laquelle plus de 10 000 personnes furent « acheminées » de février 1943 à août 1944, et ce dans …122 cellules.

60% d’entre elles furent déportées, et près de 10% fusillées ou exécutées dans la région lyonnaise.

Le président du conseil d’orientation du mémorial, le procureur général Jean-Olivier Viout, a assuré l’intégralité de la visite commentée de cette prison, qui devint en 1943 « prison militaire allemande » et qui dans la réalité passa sous le contrôle de la Gestapo et notamment de Klaus Barbie, chef de la section IV du Sipo – SD de Lyon.

Résistants et opposants y côtoyèrent des juifs, et le souvenir de certains d’entre eux est évoqué dans chaque cellule.

Celle de Jean Moulin côtoie celle que Klaus Barbie occupa la première nuit de son retour en France en 1983 à la demande de Robert Badinter, alors garde des sceaux, et dont le père, Simon Badinter, fut arrêté par Barbie lors de la rafle de la rue Sainte Catherine à Lyon : il ne rentrera pas de déportation….

Précisons que cette rafle figure parmi les trois chefs d’accusation aux côtés de la rafle des enfants d’Izieu et du convoi du 11 août 1944 retenus pour juger Barbie comme auteur de crimes contre l’humanité, imprescriptibles au regard de la loi.

Les commentaires du procureur général Viout sur le procès Barbie furent d’autant plus exceptionnels qu’il assura aux côtés du procureur général Truche l’accusation comme substitut général….

Klaus Barbie est incontestablement au cœur des drames qui endeuillèrent Lyon et sa région, ce qui est aussi palpable lors de la visite du centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation, dont les locaux accueillirent Barbie et ses sbires qui s’y livrèrent à leurs ignobles tâches.

Après la projection de quelques extraits du procès – et notamment de témoignages des victimes du « bourreau de Lyon », le procureur général Viout nous fit partager avec passion ce grand moment de justice qui fut le premier procès en France au titre de crimes contre l’humanité.

Autre illustration de la cruauté du système nazi, une exposition temporaire consacrée au convoi dit du « train 14166 » qui, du 11 août au 22 août 1944, conduisit près de 750 internés de Montluc aux camps en Allemagne, 400 résistants vers le Struthof pour les hommes et Ravensbruck pour les femmes, 350 juifs dont 25 enfants pour Auschwitz – Birkenau….

La visite de ces deux lieux lors de cette journée à Lyon a permis de mieux comprendre la manière dont la barbarie nazie s’est exprimée avec la plus grande cruauté, de mesurer le sacrifice « surhumain » de ceux qui s’engagèrent pour combattre pour la liberté, et le drame de ceux qui furent exterminés parce qu’ils « étaient nés ».

© SAMOL
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Les Compagnons de la Libération du Morbihan honorés à Saint-Gildas-de-Rhuys

© AFCL

Placée sous la présidence du préfet du Morbihan, Joël Mathurin, et à l'invitation du maire de Saint-Gildas-de-Rhuys Alain Layec, une cérémonie honorant les Compagnons de la Libération du Morbihan s'est tenue en nocturne le 10 novembre 2021, devant le monument aux morts proche de l'abbatiale.

Bénéficiant du soutien du 3e RIMa de Vannes, et notamment d'un piquet d'honneur, cette cérémonie s'est déroulée en plusieurs phases en présence des autorités militaires et civiles et descendants de Compagnon de la Libération :

- commémoration du 11 novembre et des morts pour la France ;

- hommage aux Compagnons de la Libération nés, morts, ou inhumés dans le Morbihan, avec le dévoilement d'un panneau commémoratif et la lecture d’un texte du général Baptiste, délégué national de l'Ordre de la Libération, par le général Gallas puis prise de parole du Préfet ;

- recueillement devant la tombe de Pierre Messmer.

© AFCL
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Discours du préfet
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Dévoilement d'un panneau dédié aux Compagnons morbihanais, et lecture de leurs noms par des enfants de St Gildas
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Cérémonie en mémoire du Compagnon Jean Silvy

© AFCL

Le 11 novembre 2021, une émouvante cérémonie en hommage au Compagnon Jean Silvy s’est déroulée dans le village de Biviers (Isère), en présence d’Olivier Véran, ministre de la santé, d’Hubert Prévost, préfet de l’Isère, du général Clément, adjoint au commandant de la zone Sud-Est, de nombreux élus, de la famille de Jean Silvy ainsi que de madame Marie-Line Thévenet, déléguée départementale de l’AFCL qui a évoqué la vie du Compagnon Jean Silvy avant de déposer une gerbe.
 

De gauche à droite : - M. Henri Baile, maire de Saint-Ismier, président de la communauté de communes du Grésivaudan - Mme Camille Galliard-Minier, députée de l'Isère - M. Laurent Prévost, préfet de l'Isère  - M. Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé - M. Thierry Férotin, maire de Biviers  - M. Didier Rambaud, sénateur - Général Benoist Clément, adjoint du commandant de la zone de défense sud-est - Mme Sandrine Chaix, vice-présidente du Conseil Régional Auvergne Rhône-Alpes.
© AFCL

Le musée de l'Armée

© Musée de l'Armée

Les combats oubliés des Forces françaises libres : 1941 La campagne d’Erythrée

Corridor de l’Historial Charles de Gaulle / 9 novembre 2021 – 6 mars 2022

L’Histoire de la France libre est d’abord celle d’une somme d’engagements volontaires individuels, d’une multitude de destins formant tous ensemble l’une des grandes épopées de notre histoire nationale.  Si certains événements de cette épopée, comme le serment de Koufra ou les combats de Bir-Hakeim, ont acquis une certaine notoriété, d’autres sont aujourd’hui particulièrement méconnus de nos contemporains. Les actions menées par les Forces françaises libres lors de la campagne d’Erythrée font partie de ces « combats oubliés » que le musée de l’Armée et la fondation de la France libre vont présenter lors d’une série d’expositions temporaires dédiées.
 

Présentées au sein de l’Historial Charles de Gaulle, en introduction du parcours permanent de visite, ces éditorialisations d’œuvres et de documents visent à contextualiser ces combats en privilégiant les acteurs de cette épopée : souvenirs individuels, trophées conquis à l’ennemi, albums et photographies prises par les combattants ou les correspondants de presse, œuvres de propagande…. Elles s’appuient sur les collections du musée de l’Armée et de la fondation de la France libre, ainsi que sur les très riches collections du musée de l’Ordre de la Libération, ainsi que sur ses fonds photographiques, et tout particulièrement le don Hasey.

Quatre objets issus des réserves du musée de l’Ordre de la Libération sont ainsi présentés au public après un passage au sein des ateliers de restauration du musée de l’Armée : le drapeau pris par les tirailleurs tchadiens du BM 3 sur le fort italien de Kub Kub, un sabre d’officier supérieur de marine italien, la carte sur tissu de la Corne de l’Afrique distribuée aux FFL par les Britanniques ainsi que la médaille coloniale de Pierre Messmer.

 

Exposition organisée par le musée de l’Armée en partenariat avec la fondation de la France libre et avec le soutien du musée de l’Ordre de la Libération.

 

En savoir plus sur cette exposition 

Retrouvez les évènements du mois de décembre ci-dessous :

12 décembre 2021
Visite théâtralisée

© Ankréation

Laissez-vous conduire dans le musée par cinq grandes figures de la Seconde Guerre mondiale. Vous serez plongés dans la clandestinité de la Résistance intérieure et le poids du système concentrationnaire mais aussi dans l’aventure incroyable des combats en Afrique et de la libération de la France. Ces exemples de courage et de bravoure sont à découvrir en famille, à partir de 8 ans.

Ce spectacle est co-écrit par Xavier Depoix et Ambre Kuropatwa de la compagnie Ankréation. 

Inscription obligatoire

Voir le teaser 

16 décembre 2021 à 19h
Soirée culturelle "François, Henri et Emmanuel d’Astier de La Vigerie, Compagnons de la Libération"

© Musée de l'Ordre de la Libération

Jeudi 16 décembre, Geoffroy d'Astier de La Vigerie évoquera le parcours exceptionnel dans la Résistance des trois frères François, Henri et Emmanuel d'Astier de La Vigerie, compagnons de la Libération, si différents par leur rôle mais unis dans le même combat pour la libération de la France. 

Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire ! (Un pass sanitaire vous sera demandé à l'entrée du musée) 

Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance : 
- Sur Zoom en visioconférence : en copiant/collant le lien suivant et en renseignant simplement votre adresse mail : https://us06web.zoom.us/j/88038846686 
- Sur Facebook en live : en vous rendant sur la page Facebook de l’Ordre pour suivre la conférence en direct : https://www.facebook.com/ordredelaliberation
( Il n'est pas nécessaire d'être inscrit sur Facebook pour suivre la conférence) 

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