Musée de l'ordre de la Libération
Henri ASTIER DE LA VIGERIE (d')

Henri ASTIER DE LA VIGERIE (d')

Né(e) le 11 septembre 1897 - Villedieu-sur-Indre (36320 INDRE FRANCE)
Décèdé(e) le 10 octobre 1952 - Genève (SUISSE)
Compagnon de la Libération par décret du 30 octobre 1943
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Fils d’un polytechnicien officier d’artillerie, Henri d'Astier de la Vigerie est né le 11 septembre 1897 à Villedieu-sur-Indre. Son frère aîné François et son frère cadet, Emmanuel, sont également Compagnon de la Libération.

Après des études à Condorcet et alors qu'il prépare Polytechnique, il s'engage en 1915 à 17 ans. Elève-officier à Fontainebleau, il sert au 1er Régiment d'artillerie coloniale (1er RAC).

Successivement blessé par éclats d'obus les 12 janvier, 30 juin et 23 novembre 1916, il termine la guerre comme lieutenant, chevalier de la Légion d'Honneur, avec trois citations.

Devenu journaliste après la Grande Guerre, il est mobilisé en 1939, comme lieutenant de réserve, à la tête d'une section hippomobile, il entre dans la Résistance dès septembre 1940 quand il rencontre Justin Fatigue, fondateur du réseau “Alibi”.

En novembre 1940, avec Georges Piron de la Varenne, il organise "la chaîne franco-belge", réseau de renseignement militaire qui se développe à Paris et dans le nord de la France et qui deviendra le réseau Orion.

Profitant d'une confusion de nom avec son frère François, général d'aviation, il s'introduit auprès de la Luftwaffe de Normandie où il recueille des renseignements.

En janvier 1941, “la chaîne franco-belge” est démantelée, Georges Piron de la Varenne arrêté. Henri d'Astier est découvert. Arrêté à son tour par le SIPO-SD il s'échappe immédiatement et, traqué, passe en zone libre puis se fait affecter en Afrique du Nord, à l'Etat-major d'Oran, en mars 1941.

A Oran, il rencontre des volontaires parmi lesquels Roger Carcassonne, recrute, organise la résistance et prépare, à partir de décembre 1941, l'aide à un éventuel débarquement allié. Démobilisé fin 1941, il s'installe à Alger.

Il y rencontre différentes personnalités comme le commissaire Achiary, le colonel Jousse puis Jacques Lemaigre-Dubreuil et Jean Rigault.

En janvier 1942 se constitue le Comité des Cinq avec Henri d'Astier, Jean Rigault, Jacques Lemaigre-Dubreuil, Jacques Tarbé de Saint-Hardouin et le colonel Van Hecke. Pour faciliter son action, il est employé par le colonel van Hecke aux Chantiers de Jeunesse, ce qui lui permet de circuler librement en Afrique du nord où il poursuit son recrutement, au Maroc puis en Tunisie.

En juillet 1942, Roosevelt informe le comité des Cinq de son accord pour un débarquement en Afrique du Nord.

En octobre 1942, le général Clark rencontre les "Cinq" à Cherchell pour mettre au point les derniers détails du débarquement.

Parallèlement, d'Astier a pris contact avec José Aboulker qui a formé un groupe de plusieurs centaines de jeunes gens et prépare avec lui l'insurrection à Alger. Le 8 novembre, en pleine nuit, Henri d'Astier prend une part active à l'opération qui donne aux insurgés la maîtrise de tous les lieux stratégiques d'Alger. Il supervise particulièrement l'arrestation du général Juin et de l'amiral Darlan.

Henri d'Astier est nommé secrétaire adjoint à l'Intérieur et chef des différentes polices d'Afrique du Nord dans le gouvernement Darlan.

Il organise au même moment les corps-francs d'Afrique et prépare un complot en vue de remplacer l'amiral Darlan par le comte de Paris. Il retrouve son frère, le général François d'Astier de la Vigerie, envoyé du 19 au 22 décembre à Alger par le général de Gaulle. Le 24 décembre 1942, Fernand Bonnier de la Chapelle assassine l'amiral Darlan.

Emprisonné à la prison militaire de Bab-el-Oued sur ordre du général Giraud en janvier 1943, Henri d'Astier sera libéré en septembre de la même année.

En novembre 1943, il est nommé membre à l'Assemblée consultative d'Alger et membre de la Commission de la Défense nationale.

Promu capitaine en décembre 1943, il crée, en avril 1944, les "Commandos de France" constitués uniquement de volontaires parachutistes recrutés au sein des évadés de France.

Nommé en juin 1944 inspecteur général des troupes d'assaut et de choc, il prend le commandement d'une équipe de 45 hommes destinée à précéder les troupes en opérant à l'intérieur des lignes ennemies lors du débarquement en Provence. Il s'embarque en août 1944 sur la Marietta Madre qui, en attendant le jour J, fait escale en Corse. Le 17 août il débarque avec son détachement à Saint-Tropez et affronte les Allemands. Il prend avec ses hommes les villages de Pennes-Mirabeau et Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône) et de Demigny (Saône-et-Loire). Les Commandos de France participent ensuite aux combats des Vosges et d'Alsace.

Bien que Parlementaire, Henri d'Astier reste sur les champs de bataille et continue le combat jusqu'en Allemagne après avoir pris en décembre 1944, le commandement de l'ensemble des Commandos de France. Il se distingue dans les combats pour la libération de Colmar en février 1945 et termine la guerre comme chef d'escadron.

Après-guerre, il reprend ses activités de journaliste.

Henri d'Astier de la Vigerie est décédé à Genève le 10 octobre 1952, il est inhumé au cimetière de Vaucresson (Hauts de Seine).

• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 30 octobre 1943
• Croix de Guerre 14/18 (3 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Bronze Star Medal (USA)

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