Musée de l'ordre de la Libération
Lazare PYTKOWICZ

Lazare PYTKOWICZ

ALIAS : Petit-Louis - Louis Picot

Né(e) le 29 Février 1928 - Paris (75012 VILLE DE PARIS FRANCE)
Décèdé(e) le 12 octobre 2004 - Paris (75018 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : "Petit Louis" et "Louis Picot"

Lazare Pytkowicz est né le 29 février 1928 à Paris dans le 12e arrondissement. Son père était ébéniste.

Au moment de l'armistice, Lazare Pytkowicz a douze ans; il vit avec sa famille rue de Clignancourt à Paris.

Très vite, il aide son frère et une de ses soeurs aînés qui distribuent des tracts - comme celui appelant à la manifestation des étudiants le 11 novembre 1940 - et de petits journaux anti-allemands.

A la maison, l'ensemble de la famille participe aux activités de propagande anti allemande.

Au printemps 1942, son frère et une de ses soeurs sont arrêtés et condamnés à dix ans de prison par le tribunal militaire allemand de la rue Boissy d'Anglas avant d'être déportés en Allemagne.

Avec le reste de sa famille, Lazare est arrêté à son tour le 16 juillet 1942 lors de la rafle du Vel' d'Hiv' au cours de laquelle sont arrêtés à Paris, par la police française, plus de 12 000 Juifs. Avec l'autorisation de son père, profitant d'une bousculade et ayant arraché son étoile jaune, Lazare parvient à s'échapper du Vélodrome.

Il demeure quelques temps chez des amis à Paris puis, avec M. Etienne Moulin, l'oncle d'un de ses amis de classe, membre de la résistance et qui lui fait faire de faux papiers, il quitte la capitale fin 1942 dans le but de gagner l'Algérie.

A Lyon, Etienne Moulin est arrêté ; des membres de son réseau de résistance préviennent le jeune Lazare de cette arrestation et lui annoncent qu'il va être "mis au vert" et installé à la campagne.

Ce dernier refuse et déclare qu'il veut se battre contre les Allemands. C'est ainsi que Lazare Pytkowicz, alias Petit Louis, devient agent de liaison des groupes francs des Mouvements unis de Résistance (MUR) en janvier 1943 alors qu'il n'a pas quinze ans. Il transporte dès lors des documents, de l'argent et parfois des armes pour les MUR. Officiellement il est étudiant et loge dans une pension de famille. Fin juin 1943, il est chargé d'entrer en contact avec la femme d'un geôlier de la prison de Montluc où sont internés Jean Moulin et les résistants arrêtés à Caluire pour essayer de connaître leurs entrées et sorties de la prison.

Le 24 octobre 1943, Petit Louis est arrêté par la Gestapo, sur le pont de la Guillotière à Lyon. Interrogé, il réussit à induire en erreur les inspecteurs qui le questionnent et se fait conduire par eux à un faux rendez-vous nocturne d'où il parvient à tromper leur surveillance et à s'échapper malgré les coups de feu qui lui sont destinés. Immédiatement il se remet en contact avec son groupe et reprend son activité.

Trop connu désormais à Lyon, il est "brûlé" et envoyé à Paris comme agent de liaison des groupes francs du Mouvement de Libération nationale (MLN), nouvelle appellation des MUR, que commande Serge Ravanel et récemment installés à Paris.

Le 27 janvier 1944, Porte Dorée à Paris, il est arrêté une troisième fois par la Milice dans le cadre des arrestations concernant un complot ourdi contre Darnand. Il est transféré successivement de Paris à Lyon, Vichy et Moulins sous la responsabilité de la Milice. Il est ensuite remis entre les mains de la Gestapo.

En juillet 1944, les Allemands, devant l'avance rapide des Alliés, décident de transférer les prisonniers de Moulins à Paris avant de les déporter en Allemagne. A la gare de Lyon, le 14 juillet, au moment de sa déportation, il parvient une nouvelle fois à s'échapper en se noyant dans le flot des voyageurs.

Après la libération de Paris, n'ayant aucune nouvelle de ses parents et de sa soeur (ils ne reviendront pas d'Auschwitz), il est pris en charge par la famille qui l'avait hébergé en 1942 qui l'encourage à reprendre ses études.

Il entreprend alors des études de commerce et entre à la société Monoprix terminant sa carrière comme de chargé de pouvoir.

Lazare Pytkowicz est décédé le 12 octobre 2004 à Paris où il est inhumé.


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix du Combattant 39/45
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille des Evadés
• Médaille des Déportés et Internés Résistants

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