Lettre d'information | Juin - Juillet 2025
Chers amis de l’Ordre de la Libération,
Vous venez de recevoir cette parution mi-juillet car, comme chaque été, nous avons couplé juin et mi-juillet pour vous informer des nombreux événements de cette période et afin que la coupure estivale ne soit pas trop longue.
La prochaine lettre, reprenant le rythme habituel, vous sera diffusée fin septembre, et vous relatera les activités marquantes de l’été et de septembre.
Puis nous reprendrons notre diffusion habituelle chaque fin de mois.
Au cours de l’été, nous maintiendrons le lien avec vous via nos différents réseaux sociaux qui publieront régulièrement des sujets.
En parcourant cette lettre d’information, vous pourrez constater le nombre et la variété de nos activités ainsi que de nos interlocuteurs. Nous vous laissons les découvrir.
Si vous êtes en Ile-de-France ou de passage à Paris, le musée de la chancellerie de l’Ordre de la Libération vous accueillera tous les jours de l’été pour une plaisante et instructive visite en famille.
D’ici là, l’ensemble de l’équipe de l’Ordre de la Libération vous souhaite une agréable et reposante coupure estivale.
La rédaction.

Cérémonie du 85e anniversaire de l’appel du général de Gaulle, le 18 juin 2025 au Mont-Valérien.
Comme chaque année, l'Ordre de la Libération est, de par la loi, l'autorité morale de la cérémonie nationale commémorant l’Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, organisée avec le concours des services de l’État.
Présidée par le chef de l'État, Emmanuel Macron, et en présence des plus hautes autorités de la République, cette cérémonie a rendu hommage au général de Gaulle ainsi qu'à celles et ceux qui ont répondu à l’appel du Général, refusant la défaite pour défendre l’honneur et l’avenir de la France.
Il y a 85 ans, depuis Londres, le général de Gaulle lançait un appel à refuser la défaite et à poursuivre le combat. Cet acte marque la naissance d’une France libre, fidèle à l’honneur et à la liberté. Dans le chaos de l’exode et les difficultés de diffusion, peu de Français entendent cet appel. Le général de Gaulle devra reprendre la parole le 22 juin pour réaffirmer sa position. Son message mettra encore du temps à se faire entendre, et son nom deviendra peu à peu le symbole de la Résistance et de l'espérance.
Après Alger en 2024, l'Ordre de la Libération en déplacement à Oran
Dans la continuité de l'hommage que son excellence Stéphane Romatet, ambassadeur de France en Algérie, a voulu rendre en 2024 aux Compagnons de la Libération nés en Algérie. Le colonel Fabrice Chapelle, chef de la mission militaire, a souhaité qu'un hommage soit rendu aux 6 Compagnons de la Libération inhumés en Algérie.
Présidées par Claude Blévin, Consul général d’Oran, Aurélie Loison, secrétaire général de l’Ordre de la Libération, et Vladimir Trouplin, directeur-conservateur du musée, trois séquences mémorielles ont clôturé, fin mai 2025, le cycle commémoratif du 80e anniversaire de la Libération de la France, initié en 2024 :
- une stèle a été inaugurée à la nécropole du Petit-Lac, sous souveraineté française, en mémoire des 6 Compagnons, en présence des établissements scolaires d’Oran et d’élus consulaires ;
- une plaque a été dévoilée au sein du Consulat général d’Oran, rendant hommage à Jaime Turrell y Turrul, un de ces deux Compagnons sur les 6 qui a survécu à la Seconde Guerre mondiale et qui occupa les fonctions d’expert-comptable au Consul général d’Oran jusqu’en 1964 après l’indépendance. Le personnel du Consulat était présent pour rendre hommage à leur ancien collègue ;
- enfin au sein de l’Institut français d’Algérie à Oran, Vladimir Trouplin a donné une conférence sur l’Ordre de la Libération, avec un focus sur les Compagnons et l’Algérie.
L’Ordre de la Libération remercie chaleureusement l'ambassadeur de France, le colonel Chapelle et toute l’équipe de la mission Défense pour avoir, deux années de suite, donné en exemple les Compagnons de la Libération en lien avec l’Algérie. L'Ordre remercie également la Direction de la mémoire de la culture et des archives (DMCA) du ministère des Armées pour son soutien dans la concrétisation de ces différents projets.
Dévoilement de l’étui reliure dans une des salles du musée de l’Ordre de la Libération
Le 2 juin dernier, l’étui-reliure en argent, orné d’une croix de la Libération en vermeil et émail, contenant l’annuaire des Compagnons de la Libération, a été officiellement dévoilé dans la salle du musée dédiée au général de Gaulle.
Commandé en 1944 à la maison Cartier à Londres, cet objet a été offert au général de Gaulle le 29 janvier 1945 par le conseil de l’Ordre. Il incarne avec force le lien entre le Général et l’Ordre de la Libération.
Cette acquisition, par préemption en vente publique, avait été rendue possible en décembre dernier grâce au soutien de deux mécènes présents lors de l’inauguration : Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, et Philippe Radal, président de la Société des amis du musée de l’Ordre de la Libération (SAMOL).
Cet objet, qui a été restauré gracieusement par la maison Cartier, est à découvrir dès maintenant au musée de l’Ordre de la Libération.
Inaugurations de trois écoles aux noms de Compagnons de la Libération dans le 16e arrondissement de Paris.
La mairie du 16e arrondissement poursuit activement la politique initiée par Francis Szpiner, aujourd’hui sénateur de Paris, d’attribution du nom de Compagnons de la Libération parisiens à ses écoles maternelles et élémentaires.
Ainsi, le 2 juin, le général Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération, a participé à l’inauguration de l’école maternelle du 15 rue Gustave Zédé au nom de René La Combe.
Le 17 juin, s’est déroulée une seconde inauguration d’école (5 rue des Bauches) au nom de Daniel Dreyfous-Ducas. À cette occasion, Vladimir Trouplin, directeur/conservateur du musée de l’Ordre de la Libération a lu un message du délégué national.
Enfin, le 30 juin, le général Baptiste a prononcé un discours à l’occasion de l’inauguration de l’école Claude Lepeu (130 rue de Longchamp) en présence des membres de la famille du Compagnon, eux-mêmes anciens élèves de l’école.
Trois inaugurations placées sous le signe de la mémoire, de l’éducation et du lien intergénérationnel, en présence des familles de Compagnons, des élus locaux et des élèves des écoles.
L’Ordre de la Libération remercie et félicite toutes celles et ceux qui ont contribué à la concrétisation de ces projets !
Inauguration de l'école René La Combe
Inauguration de l'école Daniel Dreyfous-Ducas
Inauguration de l'école Claude Lepeu
Deux bustes de Compagnons de la Libération inaugurés dans des écoles de Neuilly-sur-Marne
Les 12 et 17 juin, le maire de Neuilly-sur-Marne a dévoilé dans deux écoles de la ville les bustes d’Achille Peretti (école Louis Pasteur) et de Pierre Brossolette (école André Chénier), Compagnons de la Libération, réalisés par le sculpteur portraitiste Laurent Mallamaci.
Ces inaugurations ce sont déroulées en présence du général Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération, de monsieur Pelat, mécène du projet, des élus locaux, des habitants, des élèves des écoles et des familles de Compagnons.
Ces cérémonies marquent la première étape d’un projet mémoriel porté par la mairie, en partenariat avec l’Ordre de la Libération : la création de dix bustes en bronze de Compagnons de la Libération qui seront chacun placés dans les écoles de la ville.
Une initiative forte pour transmettre aux jeunes générations les valeurs d’engagement et de courage incarnées par les Compagnons de la Libération.
Remise des souvenirs de Geoffroy Frotier de Bagneux au musée de l’Ordre de la Libération
Le 23 juin, le musée de l’Ordre de la Libération a reçu un important ensemble d’objets, d’archives et de photographies ayant appartenu à Geoffroy Frotier de Bagneux, Compagnon de la Libération, lors d’une remise officielle avec le délégué national, le général Baptiste, et la famille de Geoffroy Frotier de Bagneux.
Parmi les différents dons, on retrouve des objets, archives et ouvrages en provenance de Berchtesgaden saisis par Geoffroy Frotier de Bagneux en mai 1945, dans les résidences privées d’Hitler et de Goering. Ces prises de guerre témoignent de l’entrée des soldats de la 2e DB au nid d’aigle et chez les dignitaires nazis.
On retrouve également des archives personnelles du Compagnon ainsi que des photographies qui se rapportent à son parcours d’officier de la France libre, au sein de la Colonne Leclerc puis de la 2e DB du général Leclerc du Tchad jusqu’en Allemagne. Des documents relatifs à sa carrière et ses actions permettent une meilleure compréhension de son parcours durant la Seconde Guerre mondiale.
Remise de lettres inédites de Jean Rey à sa marraine de guerre, Arlette Van den Bilcke.
Le 24 juin, le musée de l’Ordre de la Libération a reçu un précieux don : 37 lettres manuscrites de Jean Rey, Compagnon de la Libération, adressées à sa marraine de guerre, Arlette Van den Bilcke.
Ces 37 lettres manuscrites, remises par le fils de Arlette Van den Bilcke, Dominique Charnay, ont été adressées entre janvier 1940 et octobre 1942 par Jean Rey, qui était pilote de l’armée de l’Air en poste au Maroc. Il s’était engagé à Londres dans les FAFL avant de rejoindre le groupe de chasse Normandie. C’est à l’occasion de sa première mission qu’il trouvera la mort le 28 août 1943 en URSS.
Retrouvez plus de détails sur le parcours de Jean Rey et ces lettres dans la rubrique de l’archive du mois.
Anniversaire de la remise de la médaille de la Résistance française à la ville de Caen
Le 18 juillet a eu lieu la cérémonie de commémoration du 80e anniversaire de la remise de la médaille de la Résistance française à la ville de Caen. À cette occasion, le général Baptiste, délégué national, a prononcé un discours place Foch.
Retrouvez plus d’informations sur cet événement dans la rubrique « Médaille de la Résistance française »
Inauguration d’une plaque en hommage à René Duvauchelle à Vaux-le-Pénil.
Le 18 juin, à l’occasion de la commémoration du 85e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle à Vaux-le-Pénil, une plaque au nom du Compagnon de la Libération René Duvauchelle a été dévoilée.
Organisée conjointement par la commune de Vaux-le-Pénil et le Souvenir Français -comité de Melun Val-de-Seine-, la cérémonie s’est déroulée en présence de Pierre Ory, préfet de Seine-et-Marne qui, au cœur de la cérémonie, a lu un message du délégué national de l’Ordre de la Libération.
Avec le podcast des Compagnons de la Libération, bronzez intelligemment cet été !
Sur la plage, au bord de la piscine, en rando dans les montagnes ou même coincé dans les bouchons, cet été laissez-vous emporter par l’Histoire. Trois mois après sa sortie, la série de podcasts Compagnons de la Libération est toujours disponible !
(Re)découvrez les parcours hors du commun de six figures emblématiques de la Seconde Guerre mondiale, dans un format immersif mêlant documents d’archives, témoignages et analyses d’historiens.
🎧 Une écoute idéale au casque, que vous soyez les pieds dans le sable ou sur l’autoroute des vacances.

Au programme :
• Léonel de Moustier, au nom de la République
• Gustavo Camerini et Jean-Louis Jestin, au service de la France libre
• Simone Michel-Lévy, la double vie d’une patriote
• Lazare Pytkowicz, la mort aux trousses
• Pierre-Henri Clostermann, un As de l’aviation
En partenariat avec France Culture et le label Savoirs+, les épisodes de cette série immersive ont été écrits par Aurélie Luneau et Jean Bulot, réalisés par Thomas Dutter et Manu Couturier avec la participation de comédiens et de l’historien Vladimir Trouplin, directeur et conservateur du musée de l’Ordre de la Libération.
La série est disponible sur :
• Le site de l’Ordre de la Libération
• Le site et l’application Radio France
• Les principales plateformes de streaming (Spotify, Deezer, Amazon Music)

Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
Dans le but de valoriser ses collections et d’accroitre son rayonnement, le musée de l’Ordre de la Libération met progressivement en ligne ses collections sur le site internet de l’Ordre.
L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et du centre de recherche
Née durant la Première Guerre mondiale, l’institution des marraines de guerre fait sa réapparition en 1939. L'expression marraine de guerre désigne alors les femmes ou les jeunes filles qui entretiennent des correspondances avec des soldats au front afin de les soutenir moralement et psychologiquement.
En 1939, Arlette Van den Bilcke, surnommée Lilette, fille du tailleur de Villié-Morgon, est pensionnaire au lycée de Mâcon. Elle rêve de devenir danseuse et se passionne pour le dessin. Sa sœur ainée, Suzanne, est alors l’assistante à Paris de Madame Jeannerand, directrice du Jardin des Modes, mensuel pionnier de la presse féminine illustrée. Madame Jeannerand cherchant des étudiantes susceptibles de servir de marraines à de « jeunes pilotes patriotes » basés en Afrique du nord, Suzanne invite Arlette à correspondre avec l’un d’eux, le futur Compagnon de la Libération Jean Rey (Guy de son prénom usuel).
Arlette conservera sa vie durant les trente-sept lettres reçues entre le 18 janvier 1940 et le 22 octobre 1942. Dans ses correspondances, Jean Rey raconte son parcours d’avant-guerre, son inaction forcée à la suite de l’armistice, sa frustration et sa soif de combattre, sa vaine tentative de rejoindre l’Angleterre en 1940 puis de rallier les Forces françaises libres par Gibraltar en 1941 qui lui vaut une condamnation à 10 ans de prison. Incarcéré au Maroc durant 18 mois dans des conditions difficiles, il fait part également de sa certitude « de retrouver bientôt la liberté, et de chasser les boches de France » et de la victoire finale des Alliés.
Ses lettres s’arrêtent avant le débarquement allié en Afrique du Nord qui permet sa libération, le 18 novembre 1942. Jean Rey rejoint Londres en février 1943 et s’engage aussitôt dans les Forces aériennes françaises libres. Il est volontaire pour le groupe de chasse Normandie et rejoint l’URSS. Le 28 août 1943, pour sa première mission de liaison, il est tué par la Flak allemande dans son avion estafette U2 biplace dans la région de Ielnia.
Arlette Van den Bilcke et Jean Rey ne se rencontreront jamais. Le fils d’Arlette, Dominique Charnay, vient de faire don au musée de cet ensemble de lettres émouvant…
Meknès, le 18 janvier 1940
Chère Lilette,
Que de reproches! Je ne vous oublie pourtant pas et écris le plus souvent possible, mais le courrier ne doit pas très bien fonctionner et vous recevrez plusieurs lettres à la fois.
Ici, il fait un peu plus froid que coutume et les montagnes environnantes sont couvertes de neige. La pluie semble s’être retirée pour quelque temps du ciel marocain, plus bleu que jamais. Le soleil est tiède mais les nuits sont froides bien que la température ne s’abaisse guère au-dessous de zéro, la différence est grande.
J’espère qu’en France la température va s’adoucir et que vous n’aurez pas trop longtemps à souffrir des rigueurs de cet hiver qui semble vouloir augmenter les souffrances du pauvre peuple de France déjà bien touché par les privations et cette triste défaite.
La neige si plaisante à voir, et qui ne nous a pas quittés depuis un mois, doit être l’occasion pour nous de bonnes parties. Mais vous êtes une petite personne bien sage, et je suis certain que vous laissez ces jeux enfantins aux gamins pour vous plonger avec un courage croissant dans vos bouquins qui vous absorbent toute. Remarquez qu’au temps où j’allais à l’école, j’eu fait exactement le contraire. Mais moi, j’étais un cancre.
Ne pouvant vous envoyer comme vous me le demandez de la chaleur sous enveloppe, je vais joindre à ma lettre un pétale de rose, car ici il y a encore des roses en fleur.
Il vous dira mieux que moi toute l’affection que je vous porte, tout en restant une preuve tangible de ma tendresse.
La vie à Meknès est toujours monotone je descend (sic) presque tous les soirs en ville, mais je vous assure que les soirées manquent d’entrain. D’ailleurs les plaisirs ne sont pas variés, et à part les cinémas et les cafés, il n’y a rien à voir ni à faire. Nos soirées se ressemblent toutes. C’est d’interminables parties de billard ou de bridge. Vous pourrez constater que cela n’a rien de folichon si seulement nous avions de temps en temps quelques bals, mais c’est malheureusement trop demander.
Je vais terminer pour aujourd’hui, espérant avoir bientôt le plaisir de vous lire à nouveau.
Bien affectueusement à vous,
Guy
Casablanca le 8 août 41
Lilette, très chère,
Pour suite à mon télégramme, je m’empresse de vous envoyer cette lettre qui vous fera connaître les résultats du jugement que nous venons de subir le 6 août dernier.
Cinq des nôtres sont libres, avec deux ans avec sursis. Vous voyez donc que nous avons eu parfaitement raison de faire casser le premier jugement.
Nous ne restons donc plus que cinq en prison avec respectivement 15 ans, 10 ans, 10 ans, 8 ans et 1 an. J’ai toujours mes 10 ans, chose à laquelle je m’attendais, sachant fort bien à l’avance que le tribunal accepterait difficilement ma défense basée sur le désir de lutter pour la France par tous les moyens.
Mais laissons cela, qui ne mérite pas d’être discuté, et, surtout, que l’on ne doit pas discuter.
Nous avons demandé, bien entendu, que ce dernier jugement soit cassé, une fois de plus.
Il y a peu d’espoir pour qu’il en soit ainsi. Mais comme nous n’avons rien à perdre et tout à gagner, nous aurions bien tort de nous en priver.
L’audience du 6 août était fort intéressante et s’est prolongée de 8h30 à 1 heure du matin, avec 2 heures pour le repas de midi.
Mon cher camarade Lebrette, le correspondant de votre amie, est en liberté depuis hier matin, ayant deux ans avec sursis.
Je ne crois pas qu’il rentre en France de sitôt, mais il est fort possible que, ne trouvant pas de travail au Maroc, il rentre chez lui en Limousin.
J’ignore combien de temps nous resterons à la prison de Casablanca, peut-être retournerons-nous à Port Lyautey. De toute façon nous avons aussi bien l’habitude des changements que celui des prisons. Et ce n’est pas de sitôt que nous perdrons notre sérénité. Il n’en est pas de même au point de vue physique, car le régime que nous subissons depuis bientôt 7 mois n’a rien de très sain et reconstituant.
Enfin, laissons cela. Je suis impatient de vous lire, car vous êtes pour moi la petite fée (voir chanson) qui, les jours de tristesse, chasse le cafard de sa fine main et me fait oublier un instant que ce monde est plein de férocité.
Bien affectueusement, votre grand « fada » de copain,
Guy
Maison Centrale de Port-Lyautey
18 janvier 1942
N° d’écrou 5 049
Très chère Lilette,
C’est bien moi! Le bagnard, qui s’excuse une fois de plus du long retard qu’il a apporté à vous remercier de toutes les délicieuse bonnes choses que vous avez eu la gentillesse de lui faire parvenir. Je ne saurais vous dire combien je suis confus de tant de bonté, et surtout de ne pouvoir vous en remercier que par quelques mots plus ou moins vides de sens. Enfin, j’espère pouvoir vous exprimer tout cela, avant qu’il ne soit trop longtemps, de vive voix.
J’ai bon espoir, très bon espoir même. Et je ne m’en sens pas pour rempiler de sitôt. Nous avons d’ailleurs obtenu plusieurs faveurs qui rendent notre vie un peu plus douce. C’est ainsi que mes camarades et moi avons la possibilité de passer la journée ensemble, de respirer au grand air et de bavarder un peu.
Cela ne vous semble peut-être pas bien important, mais lorsqu’on sort d’une cellule empestée, vous ne pouvez imaginer ce qu’il est bon de remplir ses poumons d’air pur, de prendre un peu de mouvement, de bavarder et surtout de rire. C’est si bon de rire, après les tristes heures qui furent nos tourments.
Je crois que vous aussi, chère Lilette, vous n’avez pas eu beaucoup de chance et que vous avez connu de tristes moments. Croyez bien que votre grand ami Guy compatit à votre peine, et cela du fond du cœur.
Je déplore que votre amie Pierrette reste sans nouvelles de Lebrette, mais pour ma part il m’est impossible de le joindre étant donné que je n’ai pas de nouvelles de lui depuis sa remise en liberté. Je suis cependant fort étonné qu’il n’écrive pas à votre amie car il m’avait donné l’impression de tenir beaucoup à cette correspondance. Il est fort possible que son travail actuel ne lui laisse que très peu de loisirs, ou qu’il se laisse encroûter par ce même travail de rond de cuir.
J’espère qu’en France il ne fait pas trop froid et que les radiateurs de votre bahut ne sont plus aussi chiches de chaleur qu’au début de l’hiver. Ici, il ne fait pas froid, la température reste douce, et bien que ce soit la saison des pluies, il ne pleut pas trop souvent.
Bien que les matins soient souvent brumeux, le soleil, ce bon soleil du Maroc, est toujours victorieux et vient nous réchauffer de ses glorieux rayons.
Depuis que nous pouvons rester la plus grande partie de la journée dehors, le moral et le physique s’en ressentent très sérieusement. La vie me semble beaucoup plus belle et désirable. Je sens mon sang circuler plus vite et j’ai des envies de tout casser. Des envies seulement…!
Petite Lilette, prenez votre stylo et écrivez-moi vite, j’ai grande envie de vous lire et d’avoir de vos nouvelles qui, je le souhaite, seront bonnes.
Pour vous mes plus affectueuses pensées, en vous priant de saluer vos parents pour moi,
Guy
Forteresse de « Bordj Nord » Fez
mardi 5 mai 42
Chère Lilette,
Quelques mots pour vous annoncer que j’ai de nouveau, ainsi que mes camarades, changé de résidence au Maroc. On nous a transféré à Fez dans une vieille forteresse construite par les Portugais il y a plusieurs siècles. Le Bordj Nord, défense avancée des remparts de Fez, domine de sa masse puissante mais lézardée la ville et ses environs.
Le point de vue est magnifique. Par contre, si nos horizons ne se limitent qu’aux monts encore neigeux de l’Atlas, nos logements laissent beaucoup à désirer, car le fortin méridional n’a pas été construit pour servir de prison, et de ce fait n’a jamais été refait ni entretenu dans ce sens.
Nous nous efforçons cependant, mes camarades et moi, à nous organiser le mieux possible afin de pouvoir jouir du minimum de confort, car nous espérons bien que Fez sera notre dernière station de détenus. Nous portons tous en nous la certitude de retrouver bientôt la liberté, et de chasser les boches de France. Mais, en attendant cet heureux jour nous devons faire de notre mieux pour tenir le coup et conserver notre sérénité quoi qu’il advienne.
Mes nombreux camarades se sont disputés la faveur d’écrire à votre amie. Cela a donné lieu à de terribles combats de bridge et de poker. Il ne faut pas vous formaliser de cela. C’était le seul moyen d’obtenir un résultat pouvant les satisfaire tous. L’heureux veinard est mon petit et très cher copain Roland Doffos. Il était avec moi lors de ma malheureuse tentative, car n’étant qu’élève pilote, il n’avait pas la possibilité de prendre lui-même un de nos « coucous ». C’est un peu mon pays et de plus il est très « gonflé », raison première de nos mieux que cordiales relations. C’est un vrai, un pur Français, un des rares qui osent encore mordre le talon qui nous écrase.
J’ai un autre très cher copain, très beau garçon (blond aux yeux bleus) qui me fait chaque jour une guerre acharnée pour que je vous demande de lui trouver une correspondante. Si parmi vos camarades vous pouvez encore trouver une amie pour un aviateur dissident et détenu, ce sera pour lui un grand bonheur que de pouvoir écrire à une vraie française.
Ecrivez-moi vite, bien chère Lilette. J’ai si grande envie de vous lire, et le courrier qui arrive pour nous à la Centrale de Port Lyautey est acheminé vers nous beaucoup trop lentement.
Avec mes meilleures pensées, recevez amie Lilette mon plus affectueux shake hand.
Guy
Port-Lyautey
Le 20 mai 1942
Rey Jean Guy
Prévenu – Condamné
N° d’écrou 5049
Très chère Lilette, Vous avez encore fait un heureux parmi mes camarades, c’est très chic à vous de vous donner tant de mal pour de pauvres « dissidents » mis au banc de la société. Cette fois il n’y a pas eu de « grabuge » car le destinataire était désigné depuis longtemps déjà. Et votre gentille petite amie n’aura pas à attendre longtemps une réponse, mon camarade Galichet ayant pris aussitôt sa plus belle plume. J’espère que Melle Josette sera satisfaite. Pour ma part, je lui réserve un petit chien de ma chienne, car Melle Jo s’est permis de me blaguer très fort, allant jusqu’à me traiter ou presque de crétin. En voilà un toupet !!...
Mon camarade Daffos a lui aussi répondu à votre amie Pierrette qui doit déjà avoir reçu sa première lettre postée du « Bordj Nord ».
Comme vous voyez notre stage là-bas a été de courte durée. Il y a plusieurs raisons à cela, mais je ne crois pas qu’il soit indiqué de vous en parler ici. Tout ce que je puis vous dire, c’est que nos petites promenades à travers le Maroc et les quelques jours passés là-bas ne manquèrent pas de sel. Je me suis amusé comme un petit fou, et, Dieu sait s’il y avait longtemps que cela ne m’était arrivé. Nous avons donc regagné nos pénates au « Central Palace ». Les premiers jours furent un peu durs, certaines sanctions étant venues rompre la monotonie de notre vie ici.
Ce ne fut après tout qu’un bon dérivatif…
Le moral reste très bon et n’est pas prêt de choir. Il commence à faire sérieusement chaud dans le coin, les mouches nous importunent. Et même à l’instant où je trace ces quelques lignes, elles n’admettent pas de trêve. Notre meilleur passe-temps consiste à chasser les sauterelles, très grosses et très nombreuses, qui veulent bien tomber dans notre fosse à ours. Les bains de soleil sont très à la mode chez les « dissidents » et c’est à qui arborera le plus beau brun parmi ces messieurs. Certains d’entre-nous, et j’en suis, peuvent rivaliser avec les « bicots » les plus crasseux. Lorsque nous aurons retrouvé la liberté et nos bons « coucous », enfin lorsque nous serons des combattants actifs et que nous irons « barouder » en Chine et dans les îles de la Sonde, après avoir rendu ses frontières à la France, nous aurons beaucoup moins l’air « bec jaune » avec nos « façades » grillées au soleil marocain.
Vous voyez, amie Lilette, que nous savons prévoir et que nous ne manquons pas d’espoir. Ce n’est d’ailleurs pas de l’espoir. C’est une certitude que nous tous ici portons au fond du cœur, certitude qui se fortifie chaque jour. NOUS VAINCRONS, pas parce que nous sommes les plus forts (vieille formule) mais bien parce que nous voulons et devons vaincre, afin que triomphe la bonne cause.
En attendant, la patience et la sérénité s’imposent et vos gentilles lettres et tout ce que je trouve en elles d’amical, de bon, d’affectueux sont pour moi une aide pas le moins du monde négligeable. Recevez, amie Lilette, mes pensées les meilleures et ma très affectueuse poignée de main,
Guy
La photographie du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Cette photographie, don d’Anne de Laroullière, nous montre Alain de Boissieu en GU (Grand uniforme) de Saint-Cyrien dans les années 30. Il est l’un des 117 Compagnons de la Libération à avoir bénéficié de l’enseignement de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Parmi eux figurent les 7 Compagnons admis à l’École militaire des cadets de la France libre entre 1941 et 1945. En effet, le besoin urgent de cadres pour les Forces françaises libres avait conduit à la création en février 1941 de ce « Saint-Cyr de la France libre », d’abord installé à l’école anglaise de Malvern puis au manoir de Ribbesford. Rappelons que le général de Gaulle, fondateur de l’Ordre de la Libération, était lui-même Saint-cyrien.
Depuis 1946, sur les 78 noms de parrains de promotion attribués aux élèves de Saint-Cyr, 13 sont ceux de Saint-cyriens Compagnon de la Libération. La 205e promotion (2018-2021) a été baptisée « Compagnons de la Libération » et a eu l’honneur de porter durant sa scolarité la fourragère de l’Ordre de la Libération.
Quelques Compagnons de la Libération portant le Grand uniforme de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr :
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
Cette portée comprend les insignes de commandeur de la Légion d'honneur, commandeur de l'Ordre national du Mérite, croix de guerre 39-45 avec palme, médaille de la Résistance française avec rosette, chevalier de l'ordre de Léopold (Belgique), croix de guerre belge 1940-1945, médaille de la Résistance belge, King's Medal for courage in the cause of Freedom (Royaume-Uni), Medal of Freedom (États-Unis), commandeur de l'ordre national de Côte-d'Ivoire.
Ces décorations prestigieuses témoignent du parcours exceptionnel d’Odile de Vasselot, entrée dans la Résistance à 18 ans après avoir entendu l’appel du général de Gaulle. D’abord agent de liaison, elle intègre le réseau Comète au sein duquel elle aide à l’exfiltration vers l’Angleterre d’aviateurs tombés dans les territoires occupés par l’Allemagne. Très impliquée dans le développement de l’enseignement pour les jeunes filles, elle fonde, en 1959, le collège Sainte-Marie d'Abidjan en Côte-d’Ivoire où elle demeure jusqu’en 1988. Sur la dernière partie de sa vie, Odile de Vasselot s’était concentrée sur la mémoire de la Résistance en témoignant sans relâche devant les collégiens et les lycéens. Elle était en outre membre de la commission nationale de la médaille de la Résistance française. Odile de Vasselot nous a quittés le 21 avril dernier à l’âge de 103 ans.
Musée de l’Ordre de la Libération
Don d’Odile de Vasselot
N° d’inventaire;: 2025.6.1


Si le public scolaire prime en cette fin d’année scolaire, le service de médiation a accueilli une grande diversité de visiteurs (918 au total en juin) notamment dans les domaines du champ social et du handicap. Visites théâtralisées, livret-jeu, visites FLE et LSF ou encore escape game, le musée s’est transformé en théâtre des opérations où les médiatrices font plus que jamais vivre l’offre culturelle et pédagogique du musée.
Demi-journée de formation Enseignement moral et civique (EMC) pour les enseignants du secondaire
Le 3 juin, le musée de l’Ordre de la Libération et le musée de l’Armée ont proposé à une quarantaine de professeurs du secondaire de l’Académie de Versailles une demi-journée sur le site des Invalides. Après avoir découvert les espaces et collections des deux musées, les professeurs ont participé à un atelier visant à imaginer des séances en classe sur les thématiques de l’EMC en s’appuyant sur les objets et archives des musées.
Visite exceptionnelle avec le livret-jeu pour des élèves de CM1
Le 5 juin, le musée de l’Ordre a exceptionnellement accueilli une classe de CM1 à laquelle il a été proposé de découvrir le musée en semi-autonomie via le livret-jeu « Entre en résistance avec les Compagnons de la Libération ».
Pour les féliciter de leur intérêt précoce, le Délégué national a tenu à partager avec eux un moment d’échange. Une visite très appréciée par ces jeunes élèves qui pourront profiter de leur apprentissage pour leur future entrée en CM2.
La Summer school de Sciences Po au musée
Comme tous les ans, le professeur et historien Guillaume Piketty a fait découvrir le musée à des étudiants étrangers venus de plusieurs continents et inscrits à la Summer school de Sciences Po. Les étudiants ont aussi pu assisté à la cérémonie du 18 juin au Mont Valérien en présence du président de la République et du Premier ministre.
Visite sur la déportation de répression en Langue des signes française (LSF)

Pour la première fois au musée, le guide Jean-François Kaczmarek a proposé une visite de la galerie sur la déportation de répression en Langue des signes française (LSF). 15 personnes malentendantes ou sourdes ont ainsi pu découvrir, 80 ans après la libération des camps, nos collections centrées sur les Compagnons et médaillés qui ont subit l'épreuve de la déportation.
La prochaine visite LSF de cette galerie aura lieu le 21 septembre dans le cadre des Journées européennes du patrimoine.
Visite pour des publics FLE (Français langue étrangère)
Le 19 juin, une visite guidée du musée a été proposée à l’association Corpus – dont l’objectif est d’enseigner la langue française à des personnes résidant en France ou à l’étranger. Grâce à des objets qu’ils ont pu manipuler pendant la visite et l’évocation de Compagnons étrangers, les membres de l’association ont ainsi pu approfondir leur maîtrise du français mais aussi leurs connaissances sur l’histoire de la Résistance française et des Compagnons de la Libération.
Maxime Bouchet, étudiant à Sciences Po Paris et stagiaire au service médiation en ce mois de juin.
Etudiant au sein du double cursus Sciences Po Paris et l’Université Paris IV – Sorbonne, je suis simultanément le programme général de l’Institut d’études politiques et une licence d’histoire.
J’ai eu le grand plaisir de rejoindre, en juin, l’équipe de la chancellerie de l’Ordre de la Libération pour effectuer un stage.
Sensible aux enjeux de mémoire depuis plusieurs années, pour des raisons à la fois personnelles et académiques, je tenais à effectuer mon « stage civique » au sein d’une institution engagée dans la transmission d’une mémoire essentielle aux jeunes générations. Je suis en effet convaincu de l’importance que revêt la transmission de parcours d’hommes et de femmes exceptionnels pour l’unité de notre pays.
Durant ces quatre semaines de stage, j’ai eu la chance d’être principalement encadré par Emma Pollo, médiatrice culturelle, qui assure l’ensemble des actions pédagogiques du musée de l’Ordre. À ses côtés, j’ai notamment contribué à la mise en place d’une nouvelle offre de visite immersive à destination des élèves de primaire, et participé à l’animation de plusieurs visites.
Ce stage a aussi été l’occasion de mobiliser mes compétences rédactionnelles : j’ai rédigé plusieurs courtes biographies de médaillés de la Résistance française ainsi que divers contenus commémoratifs pour les réseaux sociaux de l’Ordre.
L’un des moments les plus marquants de ce stage restera sans doute la cérémonie du 18 juin, à laquelle j’ai eu l’honneur d’assister. Un moment de recueillement et d’émotion à l’écoute du Chant des Partisans, mais aussi une profonde fierté : celle de servir, même modestement, la mémoire d’une « chevalerie exceptionnelle » qui mérite toute notre reconnaissance.
Je tiens à dresser mes remerciements les plus sincères à madame Aurélie Loison, secrétaire générale de l’Ordre, pour son accueil bienveillant et pour m’avoir pleinement intégré à la vie de l’institution.
Merci à toutes et à tous pour cette expérience. À très bientôt !
Les collections voyagent
En ce mois de juin 2025, le musée a consenti le prêt de plusieurs documents pour des expositions temporaires au sein d’autres institutions.
Le 20 juin, le musée de la Résistance de Limoges a ouvert sa nouvelle exposition temporaire, « Espiègles majeures. Femmes en résistance (1940-1945) ». Autour de cinq portraits de femmes résistantes réalisés par un artiste vivant, le musée présente leurs parcours au travers d’objets et de documents. A cette occasion, nous avons prêté le mémoire de proposition pour la croix de la Libération de Berty Albrecht ainsi qu’une lettre rédigée en 1942, un Comics américain retraçant l’histoire de Lucie Aubrac ou encore des diplômes de décorations attribués à titre posthume à Noor Inhayat Khan, exécutée en 1944. L’exposition est ouverte jusqu’en septembre 2025.
Le même jour s’est ouvert au musée de la Résistance et de la Déportation de l’Ain, à Nantua, une exposition intitulée « Poésie et Résistance ». A travers de nombreux objets et documents, l’exposition montre le développement des liens entre la poésie, les chants et la Résistance durant le conflit. Nous avons prêté un livret de chansons et de poèmes rédigés par Yvonne Oddon lors de son séjour dans les prisons du Cherche-midi et de Fresnes, le poème manuscrit « Prélude » de Pierre Dac, un tapuscrit avec les paroles du Chant des partisans et enfin un livret de chansons rédigé clandestinement au camp de concentration de Ravensbrück. Cette exposition est visible jusqu’en septembre prochain.

À Grenoble, deux nouvelles places vont prendre le nom de femmes Compagnon de la Libération
Grenoble, l’une des cinq villes Compagnon de la Libération depuis mai 1944, poursuit son engagement en faveur de la mémoire des figures féminines de la Résistance.
Après déjà quatre espaces publics renommés au nom de Simone Veil, Marie Hackin, Simone Michel-Lévy et Marcelle Henry, la municipalité a récemment décidé d’attribuer le nom de deux femmes Compagnons de la Libération à deux places du centre-ville :
• la place Laure Diebold, dans le quartier Flaubert
• la place Émilienne Moreau Évrard, du côté de l’avenue Jean Perrot
L’Ordre de la Libération salue cette décision qui contribue à transmettre les valeurs incarnées et portées par ces femmes d’exception.

Hommage aux gendarmes résistants à Oyonnax
Le 27 mai 2025, à l’occasion de la journée nationale de la Résistance, 400 écoliers, collégiens et lycéens d’Oyonnax, ville médaillée de la Résistance, ont assisté à un hommage exceptionnel aux gendarmes résistants.
De nombreux gendarmes de l’Ain firent le choix, sous l’Occupation, de désobéir pour venir en aide à la Résistance comme en témoignent de nombreux rapports de gendarmerie. Les gendarmes de Nantua en paieront le prix fort ainsi que leurs épouses.
Citons notamment le capitaine Vercher, qui participe à l’organisation du célèbre défilé des maquisards à Oyonnax le 11 novembre 1943. Cette formidable opération de contre propagande permettra d’obtenir le largage d’armes et matériels quelques mois plus tard sur la prairie d’Echallon et la libération du Haut-Bugey par les maquisards aux ordres de Romans-Petit.
Le gendarme Marcel Appriou, dit lieutenant Roland, dirige quant à lui un camp de maquisards dans les bois du Haut-Jura du secteur de Belleydoux (Ain). Il profite de son uniforme pour effectuer des missions de liaison et de ravitaillement sous le nez des Allemands. Il sera finalement arrêté, torturé et fusillé sans avoir parlé, le 12 juillet 1944, alors que l’occupant reconquiert le Haut-Bugey avec plus de 35 000 hommes. C’est la sanglante opération Treffenfeld, visant à sécuriser l’arrière-pays tandis que l’occupant défend les côtes méditerranéennes. Marcel Appriou est décoré de la médaille de la Résistance française à titre posthume par décret du 7 décembre 2023.
Le 27 mai 2025, les plaques existantes de la rue « Lieutenant Roland » ont été remplacées par des plaques plus précises et à vocation pédagogique.

Participation au salon du roman historique de Levalois-Perret

La 14e édition du Salon du roman historique s'est tenue samedi 5 et dimanche 6 juillet à Levallois-Perret. La manifestation, devenue une référence parmi les évènements littéraires dédiés à l'Histoire, permet à plus d'une centaine d'auteurs invités de présenter au public romans, récits et biographies.
Éditeur d'ouvrages avec le statut d'auteur, la SAMOL inscrit régulièrement ce type d'opérations au cœur de son activité, visant à mettre en avant et en valeur le musée et ses collections.
Présente pour la 4e année consécutive à Levallois, la SAMOL a proposé au nombreux public sa brochure 2025 "La déportation de répression à travers les collections du musée de l'Ordre de la Libération" ainsi que les précédentes ("Bir Hakeim, le grand tournant de la France Libre", "1943, l'année décisive" et "Sous le signe de la Croix de Lorraine"), ou encore le Dictionnaires des Compagnons, "Ils avaient entre 11 et 18 ans : les 44 plus jeunes compagnons de la Libération" (V.Trouplin, Elytis) et le catalogue de l'exposition "Résistantes !".
Conférence de Philipe Radal, président de la SAMOL (Société des amis du musée de l'Ordre de la Libération)

Le 27 mai 2025, Philippe Radal est intervenu dans les salons de la mairie du 16e arrondissement de Paris pour évoquer les parcours des 21 Compagnons qui y sont nés. C’est madame Katherine de Meaux, adjointe au maire, qui est à l’origine de ce cycle de conférences dites « les mardis de la mémoire du 16e ».
Le maire de l’arrondissement, par ailleurs conseiller de Paris et conseiller régional d’Ile-de-France, Jérémy Redler, a introduit la conférence en rappelant l’attachement des élus et de la population à ces héros qui, pour la plupart, rejoignirent le général de Gaulle dès la première heure.
Il précisa que l’ensemble des écoles de l’arrondissement allaient porter le nom d’un Compagnon, en rappelant que Paris était aussi une des cinq collectivités titulaires de la croix de la Libération.
A l’issue de la présentation des 21 héros, de nombreuses questions furent posées, notamment par des descendants de Compagnons. Il fut rappelé qu’à Paris sont nés au total 136 Compagnons sur les 1308 titulaires de cette prestigieuse distinction.
Philippe Radal conclut en incitant les Parisiens à visiter le musée de l’Ordre de la Libération aux Invalides, lieu où sont évoqués des parcours individuels et collectifs qui sont autant de contributions à une des pages les plus tragiques mais aussi les plus glorieuses de notre histoire.

Le 19 juin 1940, ils sont partis du port du Conquet et de l’île de Molène vers l’Angleterre pour rejoindre la France libre
« Si les départs volontaires vers l’Angleterre depuis l’île de Sein ou de Brest ont marqué l’histoire collective, d’autres ports du Finistère ont vu également partir de nombreux jeunes patriotes refusant la défaite. Ce fut le cas du port du Conquet, où ce fait reste à ce jour méconnu ». (Extrait de l’article Ouest-France du 16 juin 2025)
Pour réparer cet oubli, une semaine de commémorations a été organisée du 16 au 21 juin au Conquet (Finistère), avec comme point d’orgue, le dévoilement d’une plaque rappelant le départ le 19 juin 1940 de 107 futurs Français libres, parmi lesquels 8 futurs Compagnons de la Libération (Henri Beaugé-Bérubé, René Crocq, François Fouquat, Jean Jestin, Charles Le Goasguen, Roger Podeur, Corentin Prigent et André Quélen).
Ce projet porté par Germain Lemoine (famille de Jean Jestin, Compagnon de la Libération, à titre posthume), délégué de la Fondation de la France libre pour le Finistère, et Catherine Quélen-Tomasi, déléguée de l’AFCL pour le Finistère, accompagnée de Marc Quélen, tous les deux enfants d’André Quélen, Compagnon de la Libération, a été soutenu par la municipalité du Conquet avec le concours de l’Institut français de la Mer, du SHD de Brest, de l’association Aux Marins, du Souvenir Français et de l’Association nationale des familles de Compagnon de la Libération. Ce projet a obtenu le label 80 ans de la Libération.
Une cérémonie émouvante
Deux sonneurs de musique bretonne ouvraient un cortège de près de 300 personnes suivies de trente porte-drapeaux, des élus locaux et régionaux, des associations patriotiques, écoliers et militaires et des descendants des familles de ces « héros de la première heure ».
Après l’intervention du sous-préfet de Brest, Jean-Philippe Setbon, la plaque commémorative de ces évènements rappelant les 107 noms des volontaires a été dévoilée. Un à un, les élèves des deux classes de CM2 de la commune ont lu les noms des 107 volontaires, en débutant par les 20 personnes mortes pour la France qui ont reçu un hommage recueilli de toute l’assistance.
Jean-Luc Milin, maire du Conquet, a conclu cette cérémonie par ces mots : « Que cette mémoire vive continue d’éclairer notre avenir et que le message de ces Français libres reste, pour chaque génération, un rappel à la dignité, au courage, à l’engagement, et un appel à la paix dans notre monde d’aujourd’hui bien chahuté ».

Signatures de convention de partenariat avec les villes de Levallois-Perret et d’Abbeville
Le 3 juillet, le général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération, et Agnès Pottier-Dumas, maire de Levallois-Perret, ont signé une convention en présence de membres du conseil communal des jeunes de la ville. À l’issue de la signature, le général Baptiste a accompagné madame la maire et les jeunes élus pour une visite de quelques vitrines du musée.
L’après-midi, madame Aurélie Loison, secrétaire générale de l’Ordre, a accueilli monsieur Pascal Demarthe, maire d’Abbeville, pour le renouvellement de la convention liant la commune à l’Ordre de la Libération.
Ces engagements marquent la volonté des villes de faire vivre la mémoire des Compagnons de la Libération et de transmettre les valeurs qui les ont guidés : l’engagement, le courage et la liberté. Ces partenariats encouragent de nouvelles actions éducatives à destination des jeunes des deux villes, qui seront accueillis gratuitement au musée dans les mois à venir.
Assemblée générale 2025 de l’association nationale des descendants de médaillés de la Résistance française (ANDMRF)

Accueillie par le général Christian Baptiste à l’Ordre de la Libération, l’association nationale des descendants de médaillés de la Résistance française (ANDMRF) a tenu son assemblée générale le 27 mai, présidée par Bernard François Michel qui a succédé à Jean-Pierre Masson le 17 janvier 2025.
En 2024, l’ANDMRF a poursuivi son expansion territoriale appuyée par ses délégués régionaux et départementaux. L’objectif fixé pour 2025 est d’avoir un délégué régional dans chaque région administrative et que chaque département soit pourvu d’un délégué départemental ; l’ensemble étant placé sous la supervision d’un délégué général. En 2025, l’ANDMRF compte 340 adhérents. Plusieurs projets ont été évoqués lors de cette assemblée générale : achat d’un drapeau national ; préparation du congrès national prévu à Limoges en février 2026 ; réalisation d’un ouvrage sur les femmes médaillées de la Résistance dans les Hauts-de-France ; inauguration d’une stèle à Dijon ; conférence sur Max Juvenal, médaillé de la Résistance avec rosette, à Marseille en novembre 2025.
Le prix « Ordre de la Libération » du concours Bulles de mémoire de l’ONaCVG

L’Ordre de la Libération est partenaire du concours « Bulles de mémoire » organisé par l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONaCVG). Ce concours invite les jeunes à réfléchir sur l'impact des grands conflits contemporains dans notre société. Ouvert aux collégiens et aux lycéens, ces derniers doivent créer une bande dessinée sur un thème qui change chaque année.
Le sujet de l’édition 2024-205 était « Les animaux et la guerre. »
Le prix « Ordre de la Libération » a été attribué à Mattéo Allemann, Lucas Brand, Timéo Benz, Ema Deveille et Aimé Marzullo, encadrés par madame Guilloteau, pour leur bande dessinée « Bing, le chien parachutiste du D-Day ».
Nous les félicitons chaleureusement !

7 septembre : visite théâtralisée « La Résistance entre en scène »

Laissez-vous guider par des comédiens de la compagnie Ankreation incarnant des Compagnons de la Libération et des médaillés de la Résistance française, et découvrez les parcours de ces femmes et de ces hommes qui se sont battus pour la liberté.
80 ans après la Libération, vous serez plongés dans la clandestinité de la Résistance intérieure et le poids du système concentrationnaire, mais aussi dans l’aventure incroyable des combats en Afrique et de la libération de la France.
Plus d’informations et inscriptions en cliquant ici
21 septembre : Journées européennes du patrimoine

À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le musée de l’Ordre de la Libération propose une visite en langue des signes française (LSF), dédiée à la galerie « Déportation / répression ».
Cette visite s'adresse aux personnes en situation de handicap auditif (à partir de 15 ans). Avec un conférencier sourd pratiquant la langue des signes française, Jean-François Kaczmarek,
Le 21 septembre de 10h30 à 12h, au musée de l’Ordre de la Libération, Hôtel national des Invalides.
Plus d’informations et inscriptions en cliquant ici.
25 septembre : Soirée culturelle de la rentrée

L’Ordre de la Libération vous donne rendez-vous le jeudi 25 septembre à 19h00 pour la soirée culturelle de rentrée des amis du musée de l’Ordre de la Libération.
À cette occasion, François Broche, historien et spécialiste de la France libre, animera une conférence consacrée aux huit chanceliers qui ont marqué l’histoire de l’Ordre, de l’amiral Georges Thierry d'Argenlieu à Fred Moore.
Un témoignage vivant, nourri de souvenirs, puisque François Broche a eu la chance de tous les rencontrer.
En présentiel ? L’inscription est obligatoire, pensez à réserver votre place en cliquant ici
À distance ? Suivez la conférence en direct sur la chaîne YouTube de l’Ordre. (Aucun compte n’est nécessaire pour y accéder.)
Rejoignez l’Armée des Ombres : l’escape game fait sa rentrée le 14 octobre.

Vous êtes membres d’un réseau de résistance qui a élu domicile au pied du dôme de l’Hôtel national des Invalides. Son nom : l’Armée des Ombres. Votre mission est de venir en aide à quatre résistants qui luttent en Europe et en Afrique. La réussite de leurs missions respectives est primordiale pour venir à bout de l’occupant et donner l’avantage aux forces alliées.
À l’heure qu’il est, la Gestapo est déjà à vos trousses. Vous avez une heure pour entrer en contact avec eux et les aider.
Bonne chance camarades.
Plus d’informations et inscriptions en cliquant ici
16 octobre : Soirée culturelle du mois

Pour la soirée culturelle du mois d’octobre, le musée vous propose de découvrir les coulisses de la création du podcast Compagnons de la Libération, une série immersive qui donne vie aux parcours de 6 héros.
Comment construit-on un récit historique et captivant ? Quelles étapes rythment la création d’un podcast : choix du sujet et des témoins, écriture, enregistrement, réalisation, montage sonore… ?
Autour d’une table ronde, les créateurs et contributeurs du podcast viendront partager leur expérience et échanger avec le public.
En présentiel ? L’inscription est obligatoire, pensez à réserver votre place en cliquant ici
À distance ? Suivez la conférence en direct sur la chaîne YouTube de l’Ordre. (Aucun compte n’est nécessaire pour y accéder.)