Musée de l'ordre de la Libération
Adrien CONUS

Adrien CONUS

ALIAS : Volume

Né(e) le 23 Avril 1900 - Moscou (RUSSIE)
Décèdé(e) le 01 septembre 1947 - Bangui (REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE)
Compagnon de la Libération par décret du 13 juillet 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Volume

Adrien Conus est né le 23 avril 1900 à Moscou, de parents musiciens, dans une famille installée en Russie.

Après avoir passé son premier baccalauréat, il quitte la Russie avec sa famille au printemps 1918 à cause de la Révolution bolchevique.

Lycéen à Paris, il fait, après son second baccalauréat, une préparation scientifique à Louis-le-Grand, des études d'ingénieur et est diplômé de l'Ecole spéciale des travaux publics en 1923.

Lors de son service militaire au 51e régiment du Génie, il participe aux opérations du Maroc de 1924 à 1926.

Ingénieur des travaux publics en Afrique équatoriale à Bangui, il abandonne sa première profession pour devenir chasseur.

Mobilisé comme sergent-chef de réserve en septembre 1939, il participe au ralliement de l'Oubangui-Chari, et rejoint les Forces françaises libres en août 1940.

Sous le commandement de son ami Pierre-Louis Bourgoin, il est versé au groupe franc du 2e Bataillon de marche de l'AEF (BM 2), créé le 1er novembre 1940 à Bangui sous les ordres du commandant de Roux.

Début janvier 1941, le BM2, après avoir reçu son fanion, quitte Bangui pour rejoindre Brazzaville, au Congo, où il reçoit de nouvelles recrues. Il fait de nouveau mouvement vers Durban, en février, avant de gagner Suez, en avril, puis Qastina, en Palestine, où se regroupent les forces terrestres de la France Libre. Le 26 mai 1941, le Bataillon est passé en revue par le général de Gaulle.

Le sergent-chef Conus prend part activement à la campagne de Syrie en juin 1941 ; son courage et ses qualités à la tête d'un groupe franc, en font rapidement de l'un des éléments les plus appréciés de son unité (opérations d'Abou, de Atriss-Kaden et de Nébec).

Promu sous-lieutenant en septembre 1941 et affecté dans un poste administratif du Djebel druze, il s'ennuie et rejoint de son propre chef le BM2 en Egypte fin 1941.

En mai 1942, en Libye, Adrien Conus a l'idée audacieuse de monter sur le Bren Carrier britannique, le canon de 25 mm français, transformant ainsi ce véhicule chenillé en un engin redoutable qui, au cours de nombreuses patrouilles, causera de gros dommages aux véhicules adverses. Conus prend part notamment aux combats d'El-Michellé et d'El-Tellin.

A Bir-Hakeim, à la tête de sa section de Bren Carrier ainsi équipée, il brise tous les assauts blindés qu'il reçoit dans son secteur. Pendant la sortie nocturne de vive force, un anti char détruit son engin, il est alors blessé par balle à l'épaule.

Affecté à l'Experimental Work Shop du Middle East, il fait encore preuve d'ingéniosité en mettant au point un autocanon, le "Conus Gun". Il s'agit cette fois d'un 75 français monté sur un châssis de camion, lui donnant ainsi la mobilité extrême qui lui permet de s'intégrer à toutes les patrouilles motorisées. D'El-Alamein à la Tunisie, deux pelotons de ces auto-canons infligent aux blindés et véhicules allemands des pertes considérables.

Il rejoint lui-même en avril 1943 le 1er Régiment de marche de spahis marocains (1er RMSM) pour prendre part à la campagne de Tunisie au cours de laquelle il reçoit une seconde blessure par éclat d'obus au pied.

Envoyé à Londres en octobre 1943, il est affecté, après une brève convalescence, à l'unité de parachutistes du colonel Bourgoin qui commandait le groupe franc du BM 2, avant de suivre un long entraînement sur le sol britannique et d’intégrer le Bureau central de renseignement et d’action. Sous le pseudonyme de "Volume", il est déposé par une opération aérienne près de Nantua dans l’Ain le 6 juillet 1944 dans le cadre de la mission interalliée « Eucalyptus » ; il rejoint le Vercors et se place sous l'autorité du lieutenant-colonel Huet, chef militaire du Vercors.

Le 21 juillet 1944, le Vercors est encerclé ; Adrien Conus se porte volontaire pour une impossible mission de liaison avec le maquis de l'Oisans. Le 23 juillet, il est fait prisonnier par les Allemands avec quelques camarades. Interrogé, horriblement torturé pendant des heures (ses bourreaux lui déboîtent les deux épaules et lui arrachent les ongles de la main gauche), il s'obstine à refuser de donner toutes indications pouvant être utiles à l'ennemi. Désigné pour le peloton d'exécution avec ses compagnons, ils sont conduits à Saint-Guillaume dans l'Isère.

Quatre hommes ont déjà été fusillés quand, placé devant le peloton d'exécution, Adrien Conus bondit sur les hommes qui allaient le fusiller, les bouscule, se jette dans un ravin profond de 10 mètres et se cache dans un trou en se recouvrant de feuilles. Il échappe ainsi à la mort et, en se dirigeant au sud-est, vers l'Oisans, il parvient au bord du Drac au début de l'après-midi du lendemain. Aidé par une vieille femme qui le soigne et par le curé d'un petit village il est reçu quelques heures plus tard par les FFI qui le conduisent à l'officier commandant le secteur de la Mûre et, de là, au commandant Bastide (Alain Le Ray) à qui il fait son rapport. Sa mission était exécutée.

A peine remis, il rejoint son poste dans le Vercors et prend part aux combats du maquis du Dauphinois. Promu chef de bataillon en septembre 1944, il se bat ensuite en Allemagne en infiltration derrière les lignes ennemies avec le commando A220 du colonel Duclos.

Après la capitulation allemande, il met sur pied de commandos parachutistes, le "Commando Conus" avec lequel il part pour l'Indochine. Alors que sa santé décline, il remplit les missions qui lui avaient été fixées.

Le lieutenant-colonel Conus quitte l'Indochine au début de juillet pour revenir en France où il se fait soigner. Sa santé s'améliore et il rentre en Afrique au mois de mai 1947. Il reprend ses affaires en main et est nommé Inspecteur des chasses pour l'Afrique équatoriale française.

Mais la maladie le mine et le contraint à rentrer à l'hôpital de Bangui où il s'éteint le 1er septembre 1947. Adrien Conus est inhumé au cimetière de Bangui.

 

  • Chevalier de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 13 juillet 1945
  • Croix de Guerre 39/45 (5 citations)
  • Croix de Guerre des TOE avec palme
  • Médaille de la Résistance avec rosette
  • Médaille Coloniale avec agrafes « Maroc &raquo, « Bir Hakeim 1942 »
  • Médaille des Evadés
  • Distinguished Service Order (GB)
  • Commandeur de l'Ordre du Parasol Blanc (Laos)
  • Commandeur de l'Ordre du Million d'Eléphants (Laos)
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