Musée de l'ordre de la Libération
Maurice DUCLOS

Maurice DUCLOS

ALIAS : Saint-Jacques - Marc Dubreuil - Maxime Dieudonné

Né(e) le 23 août 1906 - Neuilly-sur-Seine (92200 HAUTS-DE-SEINE FRANCE)
Décèdé(e) le 23 Février 1981 - Buenos Aires (ARGENTINE)
Compagnon de la Libération par décret du 25 Mai 1943
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Saint-Jacques

Maurice Duclos est né le 23 août 1906 à Neuilly sur Seine.

Il y fait ses études au collège Sainte-Croix avant d'entrer dans l'affaire de son père.

En 1926, il s'engage pour deux ans dans l'artillerie coloniale et sert à Madagascar ; il est libéré du service actif comme maréchal des logis en novembre 1928. Militant d'extrême-droite, il est membre de la Cagoule et, à ce titre, il est inculpé et incarcéré de février à mai 1938.

Lieutenant de réserve, Maurice Duclos est mobilisé le 22 août 1939 et affecté comme lieutenant de tir à la 4e batterie du 2e groupe du 10e Régiment d'Artillerie Coloniale (10e RAC).

Avec son unité, il participe, en mai-juin 1940, à l'expédition de Norvège.

Détaché comme officier de liaison auprès de la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère (13e DBLE), il se distingue dans les combats de Narvik. Il est cité à l'ordre de la division et reçoit le grade de caporal honoraire de la Légion étrangère.

De retour en Bretagne avec le corps expéditionnaire français le 15 juin 1940, il parvient à dégager son unité encerclée à Plénée-Jugon dans les Côtes du Nord le 17 juin et cherche un moyen de la faire évader par la mer.

Le 21 juin, Maurice Duclos parvient à passer en Angleterre, via Jersey, avec quelques camarades à bord d'un bateau de pêche.

Il est l'un des tous premiers à s'engager dans les Forces françaises libres, le 1er juillet 1940 et est affecté au 2e Bureau de l'Etat-major personnel du général de Gaulle, sous les ordres du capitaine André Dewavrin (alias "Passy") puis au Service de Renseignements, qui devient plus tard le Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA). Maurice Duclos prend alors le pseudonyme de "Saint-Jacques".

Il est l'un des tous premiers officiers à être envoyé en mission en France, en zone occupée. Le 4 août il est déposé par vedette sur la plage de Saint-Aubin sur mer dans le Calvados. Sa mission consiste à estimer le potentiel militaire allemand dans le cadre de l'opération de débarquement en Angleterre prévue par Hitler.

Il gagne Paris dès la fin août et commence à recruter - en premier lieu dans sa famille et parmi ses amis - les membres du premier réseau de renseignements FFL, le réseau "Saint-Jacques", abrité clandestinement dans les locaux de la société Maurice Duclos, place Vendôme.

Pendant plus de cinq mois, sans communication ni appui d'aucune sorte, Maurice Duclos parcourt les deux zones, prend des contacts à Paris, notamment à la Compagnie de distribution d'Electricité et aux Chemins de fer.

Saint-Jacques jette également les bases du réseau "Paris Job" avant de participer avec Gilbert Renault, alias "Rémy", à la création du réseau CND (Confrérie Notre-Dame). Après avoir organisé la collecte de renseignements et mis sur pied son réseau dans l'Ouest, il franchit la ligne de démarcation sous le feu d'une patrouille allemande et gagne le Midi. De là, via l'Algérie, le Maroc puis le Portugal, il rejoint Londres la veille de Noël.

Volontaire pour une nouvelle mission secrète, Maurice Duclos, est parachuté en Dordogne, près du Bugue, dans la nuit du 13 au 14 février 1941, apportant à son réseau des moyens de liaison avec Londres. Il se brise les jambes à l'atterrissage, perd de vue son radio et, dénoncé par le médecin qui lui a apporté les premiers soins, est arrêté par la police et conduit à l'hôpital de Périgueux où il est soigné et interrogé. Libéré au bout d'un mois avec un non-lieu obtenu grâce à d'anciennes connaissances, il reprend immédiatement sa mission malgré ses blessures.

Début août 1941 des membres de sa famille - dont sa sœur aînée et sa nièce - sont arrêtés. Jusqu'en septembre, son réseau est progressivement démantelé à la suite des dénonciations de son radio. Jugés par un tribunal militaire allemand, les hommes seront fusillés au Mont Valérien et les femmes déportées en Allemagne. De son côté, Maurice Duclos parvient à regagner l'Angleterre par une opération aérienne le 1er mars 1942.

Après la création du réseau CND, Maurice Duclos prend des contacts avec le mouvement de résistance OCM (Organisation civile et militaire) et devient, à partir d'avril 1942, le chef de la section "Action, Etudes et Coordination" au sein du BCRA. Promu capitaine le 26 mai 1942 (à compter de septembre 1940), il est nommé chef d'escadron un mois plus tard. Il met au point les missions de sabotage "Armada I", "Armada II" et la destruction des barrages de la Saône. Il organise aussi le plan Vert visant à détruire les communications ferroviaires, le plan Tortue pour retarder les divisions blindées allemandes et le plan Violet pour neutraliser les télécommunications ennemies le jour J.

Le 27 mai 1943, à l'Ecole des Cadets de la France libre de Ribbesford, Saint-Jacques reçoit des mains du général de Gaulle la Croix de la Libération en même temps que son chef, le colonel Passy.

D'autres missions (cinq en tout) conduisent Saint-Jacques en Afrique du Nord et en France, où il débarque, une dernière fois, en août 1944 à Port-en-Bessin avec les "Special Forces" du général Montgomery. Il participe ensuite activement aux campagnes de Normandie, Belgique et Hollande. Avant d'entrer en Allemagne, le lieutenant-colonel Duclos crée et commande le commando français A. 220, chargé d'opérer dans des missions de sabotage et d'information sur les arrières de l'ennemi.

Il est démobilisé le 30 juillet 1945.

Désireux après la guerre de collaborer à l'effort de relèvement économique de son pays, il se met au service d'importantes sociétés puis se fixe en Argentine, où il ne cesse de travailler au regroupement de l'importante colonie française résidant dans ce pays.

Après avoir été délégué de l'Association des Français Libres, il devient le premier président de la section naissante et le reste pendant de longues années.

Il est par ailleurs Président de l'union française des Anciens Combattants d'Argentine et Président du Comité des Sociétés françaises.

Maurice Duclos est décédé le 23 février 1981 à Buenos Aires où il a été inhumé.


• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 25 mai 1943
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
• Médaille Commémorative 39/45
• Médaille des Services volontaires dans la France Libre
• Officier de l'Empire Britannique (OBE)
• Military Cross (GB)
• Croix de Guerre avec glaive (Norvège)

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