Musée de l'ordre de la Libération
Exposition dossier

Le Chant des partisans, création et diffusion

Le musée de l’Ordre de la Libération présente une exposition-dossier inédite dédiée à la création et à la diffusion du
Chant des partisans. Dans une des salles d’exposition temporaire, deux pièces phares, la guitare d’Anna Marly et le
manuscrit original de l’oeuvre, plongent le visiteur dans l’histoire de ce chant mythique devenu oeuvre populaire au fil
des décennies.

Le Chant des partisans : l’hymne de la Résistance

Le Chant des partisans est le plus célèbre des chants de la Résistance française, interprété aujourd’hui lors des
cérémonies officielles. Si son succès n’a jamais faibli, l’histoire de sa création dans les cercles Français libres de Londres
et celle de sa diffusion, ou encore les engagements de son interprète sont en revanche beaucoup moins connus.
L’exposition retrace les différentes étapes de la création de ce chant et en présente les différents acteurs : Français
libres, résistants, Compagnons de la Libération... Une place particulière est réservée à Anna Marly, qui en est la
compositrice, auteure de la version d’origine en russe puis l’interprète.
En mai 1943 à Londres, le Français libre André Gillois cherche un indicatif pour l’émission de radio de la BBC « Honneur
et Patrie » à destination de la Résistance intérieure. La mélodie composée par Anna Marly est alors retenue. Le 30 mai
1943, Joseph Kessel et Maurice Druon écrivent les paroles en français, pour ensuite enregistrer une première version.
Le Chant des partisans a rythmé les émissions de la France libre à la BBC de Londres et le succès de ce chant de lutte
et de résistance ne s’est jamais démenti.
Depuis 1943, il a été repris, imité et réarrangé de nombreuses fois par de nombreux artistes et groupes tels que
Joséphine Baker, Yves Montand, les choeurs de l’Armée rouge, Johnny Hallyday, Claude Nougaro, Zebda, Camélia
Jordana ou encore Noir Désir… Le visiteur est invité à découvrir ces différentes interprétations dans l’exposition.

 

Deux pièces fortes : la guitare d’Anna Marly et le manuscrit original

L’exposition est organisée autour de deux pièces à forte valeur symbolique : la guitare
d’Anna Marly et le manuscrit original du Chant des partisans. Des documents d’archives
et des objets rappellent les conditions de sa création et de sa diffusion.
La guitare, don de l’artiste au musée de l’Ordre de la Libération en 1990, n’a pas été
présentée au public depuis presque 15 ans. C’est sa restauration, financée par l’association
des amis du musée de l’Ordre de la Libération
, qui permet aujourd’hui de l’exposer. Cet
instrument symbolise sa passion pour la musique et une vie dédiée à la chanson et au
spectacle.
Le 30 mai 1943, Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon écrivent les paroles du Chant
des partisans
sur trois feuillets et l’intitulent en anglais Underground Song. Ce manuscrit
original est classé monument historique en 2006.

 

Auteurs et compositrice-interprète

Anna Marly (30 octobre 1917 - 15 février 2006)

Mariée en 1939, la guerre en Europe la conduit en Angleterre où elle s’engage comme cantinière dans les Forces
françaises libres puis au Théâtre aux armées. Elle fait la connaissance de sa compatriote Louba Krassine, future épouse
d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie (Compagnon de la Libération). C’est à cette époque qu’elle compose La Marche des
partisans
qui va devenir Le Chant des partisans.
Malgré des succès dans la France d’après-guerre, elle quitte l’Europe pour l’Afrique, l’Amérique du Sud puis les États-
Unis. Elle interprète une dernière fois Le Chant des partisans en la cathédrale Saint-Louis des Invalides le 18 juin 2000.
La « troubadour de la Résistance » dont le général de Gaulle disait qu’elle avait fait « de son talent une arme pour la
France », termine sa vie dans un ancien territoire russe, l’Alaska, où elle s’éteint en 2006.

Emmanuel d’Astier de la Vigerie (6 janvier 1900 – 12 juin 1969)
Compagnon de la Libération
Officier de marine puis journaliste, Emmanuel d’Astier refuse immédiatement l’armistice. En zone sud, il fonde le
groupe clandestin « La Dernière colonne » puis, en juin 1941, l’important mouvement de résistance « Libération-
Sud ». Il effectue plusieurs missions entre la France et l’Angleterre en 1942-1943. Lors d’un séjour à Londres, il écrit
La Complainte du partisan sur une musique d’Anna Marly. A Joseph Kessel qu’il pousse à écrire les paroles du Chant
des partisans
, il confie : « on ne gagne la guerre qu’avec des chansons ». Ministre de l’Intérieur du Gouvernement
provisoire jusqu’en septembre 1944, il entre ensuite en politique tout en restant journaliste.

Maurice Druon (23 avril 1918 – 14 avril 2009)
Né à Paris, Maurice Druon commence à publier durant ses études. Il participe à la campagne de France comme officier
de cavalerie avant d’être démobilisé. Il entre dans la Résistance aux côtés de son oncle Joseph Kessel avec lequel il
s’évade de la France occupée en 1942. Il s’engage dans la France libre à Londres où il devient aide de camp du général
François d’Astier de la Vigerie. En mai 1943, il écrit avec son oncle les paroles du Chant des partisans. Il poursuit après-guerre
une brillante carrière littéraire et politique.

Joseph Kessel (10 février 1898 – 23 juillet 1979)
Né en Argentine, Joseph Kessel se porte volontaire pour combattre durant la Grande Guerre. Écrivain et journaliste, il
rejoint la Résistance au sein du réseau « Carte ». Il rallie l’Angleterre avec son neveu Maurice Druon en 1942 et s’engage
alors dans les Forces aériennes françaises libres. En avril 1943, il écrit les paroles du Chant des partisans avec son neveu
à qui il souffle : « C’est peut-être tout ce qu’il restera de nous deux ». La même année, il travaille sur son roman L’Armée
des ombres. Il reprend après-guerre ses activités de reporter et d’écrivain.

 

Exposition-dossier réalisée avec le soutien de l’association des amis du musée de l’Ordre de la Libération.

 

Prêteurs
Musée de l’Armée
Musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie
Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM)
Monsieur Georges Mourier, réalisateur audiovisuel

 

Commissaire de l’exposition
Lionel Dardenne, assistant du conservateur au musée de l’Ordre de la Libération

 

AUTOUR DE L’EXPOSITION
Soirée culturelle : le 21 novembre 2019

Lors de cette soirée culturelle, Guy Krivopissko, historien et spécialiste de la musique pendant la Seconde Guerre mondiale parlera de la musique en temps de Résistance.

La conférence sera entrecoupée d’illustrations musicales et suivie d’un concert, dont le répertoire sera composé d’extraits musicaux sur la Résistance et l’Occupation. 

S'INSCRIRE

date 07 octobre 2019 - 05 Janvier 2020
Musée de l'Ordre de la Libération

Anna Marly, la compositrice du "Chant des partisans"

Retrouvez l'émission Tour de chant sur France Musique consacrée à Anna Marly et au Chant des partisans diffusée dimanche 17 novembre!
© Ordre de la Libération

Soirée culturelle "Anna Marly et Le Chant des partisans"

Dans le cadre de l'exposition « Le Chant des partisans, création et diffusion », une soirée culturelle dédiée à Anna Marly vous est proposée jeudi 17 octobre à 19h.

Visuels presse

 

 

 

Guitare classique d’Anna Marly Fabrication sud-américaine. Elle a été restaurée en 2017 avec l’aide de l’association des amis du musée de l’Ordre de la Libération. Don d’Anna Marly Musée de l’Ordre de la Libération N° d’inv. N2485
Les Partisans Manuscrit de Maurice Druon Don de Maurice Druon Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, Paris Numéro d’inventaire Inv.09555
Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, Paris
Les Partisans Manuscrit de Maurice Druon Don de Maurice Druon Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, Paris Numéro d’inventaire Inv.09555
Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, Paris
Chant des partisans français Tapuscrit sur papier pelure. Don d’Annick Burgard Musée de l’Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération

Biographie d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Compagnon de la Libération

Emmanuel d'Astier de la Vigerie est né le 6 janvier 1900 à Paris. Ses frères aînés Henri et François sont tous deux également Compagnon de la Libération.

Après des études au lycée Condorcet, (...)

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