Musée de l'ordre de la Libération
Archives familiales

Robert GAGNAIRE

Médaillé à titre posthume par décret du 11 juillet 1958
Date de naissance : 15 Décembre 1920
Lieu de naissance : Le Châtellier, 61 - Orne, France

Biographie

Né le 15 décembre 1920 au Châtellier, dans l’Orne, Robert Gagnaire est forestier de profession. Célibataire, il travaille avec son frère, Henri Gagnaire, sur les chantiers forestiers dirigés par leur père, exploitant d’une scierie implantée sur la commune.

Dès 1942, sensibles à la situation des jeunes Français refusant le Service du travail obligatoire (STO), les deux frères s’engagent dans l’aide aux réfractaires, qu’ils cachent sur le chantier forestier du moulin de Vrigny, près de Mortrée (Orne). Ces jeunes, embauchés sous de fausses identités, s’impliquent rapidement dans des actions de Résistance.

En avril 1943, Robert et Henri fondent à partir de cette base un groupe de Résistance d’abord affilié au mouvement Vengeance puis, après de nombreuses arrestations au sein de ce réseau, aux francs-tireurs et partisans français (FTPF). En préparation à la lutte armée, un dépôt d’armes est constitué et dissimulé. Robert participe activement à des opérations de transport d’armes, de sabotage de matériel allemand et au recrutement de nouveaux résistants. Il est nommé chef de groupe en novembre 1943.

Le 17 février 1944, le groupe prend part à une tentative d’assassinat d’un collaborateur local. Cette opération, bien que manquée, attire l’attention des autorités et marque le début de la traque contre ses membres.

Le 4 mars 1944, une série d’arrestations débute. Henri Gagnaire et Bernard Montigny sont interceptés par hasard lors d’un repérage sur une ligne haute tension, par un inspecteur de police chargé de l’enquête sur l’attentat manqué. Leurs allures suspectes entraînent leur arrestation, suivie de celles d’André Suriray, Charles Dumaine, Marcel Lemoulan, Espérance Lemoulan et, dans la nuit du 4 au 5 mars, de Robert Gagnaire et Jacques Louvel, pris les armes à la main.

Les prisonniers sont conduits à Argentan, puis remis aux autorités allemandes le 6 mars. Le 21 avril 1944, ils sont jugés par le tribunal militaire allemand d’Alençon et condamnés à mort.

Le 27 avril 1944, Robert Gagnaire, Henri Gagnaire, Bernard Montigny, Marcel Lemoulan, André Suriray et Jacques Louvel sont fusillés à la carrière des Aulnaies, à Saint-Germain-du-Corbéis (Orne), à 18 h.

Le nom de Robert Gagnaire est gravé sur le monument commémoratif de Saint-Germain-du-Corbéis, ainsi que sur le monument aux morts de Le Châtellier. Il est honoré comme l’un des "cinq enfants du pays" tombés sous les balles nazies pour leur engagement dans la Résistance.
Il est médaillé de la Résistance à titre posthume par décret du 11 juillet 1958.
 

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