Musée de l'ordre de la Libération
Alfred TOUNY

Alfred TOUNY

ALIAS : Alfred Langlois - Murat - Mortier - Latour

Né(e) le 24 octobre 1886 - Paris (75002 VILLE DE PARIS FRANCE)
Décèdé(e) le 05 Avril 1944 - Arras (62000 PAS-DE-CALAIS FRANCE)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 13 novembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alfred Langlois - Murat - Mortier

Alfred Touny est né le 24 octobre 1886 à Paris. Son père était Directeur de la police municipale de la capitale.

Après de brillantes études au lycée Henri IV à Paris, il entre à Saint-Cyr en 1904 et en sort, en 1906, major de la promotion "Centenaire d'Austerlitz". Nommé sous-lieutenant, il est affecté successivement aux 11e, 9e, et 1er Régiment de cuirassiers.

En 1910, il est promu lieutenant et parallèlement poursuit des études qui le mènent à l'obtention d'une licence de lettres et d'une licence de droit. En 1913, il part en congé sans solde pour trois ans mais il est, bien sûr, rappelé en août 1914.

Il est affecté à l'Etat-major du corps de Cavalerie. Le 9 septembre, il est blessé par balle à Nanteuil le Haudoin. En 1917, il est nommé capitaine et, au terme de la Grande Guerre, il est décoré de la Légion d'Honneur et a reçu 6 citations.

En 1920 il démissionne de l'Armée et s'inscrit au Barreau de Paris. En 1923, il quitte le Barreau pour l'industrie.

Lieutenant-colonel de réserve en 1938, il est rappelé en août 1939 pour servir à nouveau à l'Etat-major du corps de cavalerie à Saint-Quentin puis, en janvier 1940, au 2e Bureau de l'Etat-major de la IVe Armée sur le front de Lorraine. En juillet, après l'armistice, il est démobilisé à Tulle et regagne Paris.

Son fils aîné, Roger Touny à rejoint l'Angleterre dès juin 1940 et recevra lui aussi la Croix de la Libération.

Refusant également la défaite, Alfred Touny entreprend dès novembre 1940 d'établir des contacts et de chercher des renseignements.

Il rencontre bientôt Jacques Arthuys et participe avec lui à la création de l'Organisation civile et militaire (OCM) dont il dirige d'abord - fort de son expérience au 2e Bureau - le réseau de renseignements. Il recrute lui-même un grand nombre d'agents avec lesquels il constitue un réseau couvrant tout le Nord et l'Ouest de la zone occupée. Il organise le service des liaisons entre ces différents agents dont il centralise les rapports pour en faire la synthèse.

En décembre 1941, le fondateur de l'OCM, Jacques Arthuys, est arrêté et le lieutenant-colonel Touny prend sa place à la tête du mouvement. Sous son impulsion, les forces paramilitaires de l'Organisation grossissent sensiblement et sont organisées localement et par département.

En 1942, il rencontre Gilbert Renault, alias le colonel Rémy, fondateur du réseau "Confrérie Notre-Dame", grâce auquel les informations de l'OCM peuvent être transmises aux services secrets de la France libre, le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Engagé dans les Forces françaises libres le 20 avril 1942, Alfred Touny, avec le soutien de la "Confrérie Notre Dame", voit son réseau, devenu le réseau "Centurie", s'agrandir considérablement. Il règle avec Londres et le Bureau des opérations aériennes (BOA) les opérations de parachutage qui permettent d'armer les membres de l'organisation.

D'autre part, sous le nom de "Langlois", il siège au Conseil central de la Résistance puis au Conseil national de la Résistance (CNR) comme président de la commission militaire où il contribue à réaliser en zone Nord les projets du général Vidal (alias Delestraint) premier chef de l'Armée secrète (AS), arrêté en juin 1943 à Paris, et à constituer avec les éléments de diverses organisations de résistance l'Armée secrète. De plus, il maintient les contacts entre les dirigeants régionaux de l'AS et les délégués militaires régionaux envoyés de Londres.

Malgré les conseils de ses compagnons qui l'adjurent, devant les arrestations de plus en plus fréquentes dont sont victimes à l'automne 1943 les membres de l'OCM, de quitter le territoire français pour Londres ou Alger, Alfred Touny refuse de lâcher son poste.

Le 25 février 1944, il est arrêté à son domicile, rue du général Langlois dans le 16e arrondissement, et emmené au siège de la Gestapo, avenue Foch puis à la prison de Fresnes. Peu après, il est transféré à la prison Saint-Nicaise à Arras. Il est fusillé à la Citadelle d’Arras par les Allemands en compagnie de Jean Cavaillès et de 10 autres résistants principalement membres de l’état-major national de l’OCM, vraisemblablement le 5 avril 1944.

Son corps est retrouvé et identifié en janvier 1945 puis ramené à Paris le 11 novembre 1945 où il est désigné pour représenter, parmi les 15 héros ramenés solennellement à Paris sous le Dôme des Invalides, tous les hommes de la Résistance intérieure morts du fait de l'ennemi. Son corps est ensuite conduit avec celui de ses 14 compagnons à l'Arc de Triomphe puis il est inhumé le lendemain au Mont Valérien.

• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 13 novembre 1945
• Croix de Guerre 14/18 (6 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Croix de Guerre 14/18 (Belgique)

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