Musée de l'ordre de la Libération
Pierre-Jean HERBINGER

Pierre-Jean HERBINGER

ALIAS : Bressac

Né(e) le 01 Décembre 1899 - Beaumont-sur-Oise (95260 VAL-D'OISE FRANCE)
Décèdé(e) le 30 Avril 1972 - Cannes (06040 ALPES-MARITIMES FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 24 Mars 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Bressac. Pierre-Jean Herbinger est né le 1er décembre 1899 à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise) d’un père maroquinier et d’une mère employée à la Compagnie du Nord.

Réformé après une brillante guerre en 14-18, au 1er puis 2e groupe d’aviation, au cours de laquelle il est blessé, Docteur ès-Sciences après des études à la Faculté de Strasbourg et à celle de Nancy, Pierre-Jean Herbinger est, dans l’entre-deux guerres, ingénieur civil des Mines. Il est directeur de la Société nationale de construction aéronautique du Centre à Bourges.

Installé comme directeur des mines du Garrot à Saint-Raphaël et ayant de nombreux contacts en Italie, il y fait du renseignement pour le 2e Bureau dans les milieux fascistes après la déclaration de guerre. Décidé à résister après l’armistice, il se rend en Espagne en septembre 1940, officiellement pour affaires, et y rencontre un officier français et un officier anglais de l’Intelligence Service. Il accepte de monter un réseau de renseignement militaire pour l’Intelligence Service et, au terme d’une courte formation, rentre en France le 5 octobre 1940.

Dès le mois de novembre 1940, sous son influence et celle de Fernand Gibelin, le réseau voit le jour et se développe sur la Côte d’Azur, en Italie, en Sardaigne et en Corse au moyen de voiliers qui observent la marine de guerre italienne. Doté de six postes radio fournis par les Anglais, le réseau communique facilement avec Londres ; Pierre-Jean Herbinger fait lui-même plusieurs voyages d’observation en voilier et les résultats obtenus permettent aux Britanniques de couler plusieurs navires italiens.

En novembre 1941 il crée un autre service de renseignements sur la Bretagne nord et dans la région de Lille. Le réseau subit au même moment plusieurs arrestations et deux démantèlement de centrales en Italie et sur la Côte d’Azur.

Arrêté et torturé par la police française, il est interné à Clermont-Ferrand et à Riom en mars 1942 ; il est libéré sur l'intervention de l'Ambassadeur des Etats-Unis à Vichy.

Arrêté de nouveau en juin 1942, Herbinger réussit à s'évader et est condamné à 10 ans de prison en août par le tribunal de Riom puis à la peine de mort par la même cour en octobre 1942. A la même époque l’étau policier se resserre à Paris où la Gestapo tente de l’arrêter ; au cours de cette tentative deux Allemands sont abattus et Herbinger parvient à s’échapper.

De novembre 1942 à juin 1943, sous sa direction, l'organisation connaît un nouvel essor avec le développement de réseaux à Paris, dans le Nord, en Bretagne, à Bordeaux et à Bayonne et la création de réseaux à Toulouse, Marseille, Saint-Raphaël, Lyon, dans les Alpes, le Jura et en Normandie.

Pierre-Jean Herbinger rejoint Londres en juin 1943 ; il y rencontre le colonel Passy, chef du BCRA, et décide de quitter l’Intelligence Service pour faire homologuer l’ensemble de l’organisation par la France Combattante et régulariser les engagements de tous les personnels. Il prend alors le nom de Bressac et son réseau celui de « Mithridate » et regagne la France au début du mois d’août, alors que les réseaux sont touchés par de nombreuses arrestations et que deux centrales disparaissent, à Paris et en Bretagne.

Le 10 octobre, son adjoint direct,André Aalberg, alias Jean-Louis, est mortellement blessé au cours de son arrestation à Clermont-Ferrand où la centrale est démantelée ; trois jours plus tard celle de Lyon connaît le même sort et voit l’arrestation de tous ses membres. Bressac échappe lui-même de justesse à l’arrestation.

Il installe son P.C. à Paris en novembre 1943 et travaille pendant trois mois à remonter l’ensemble de l’organisation.

De retour à Londres en mars 1944, il est renvoyé une nouvelle fois, le 2 mai, en France avec pour mission de développer un programme de transmissions radio.

Capturé par la Gestapo le 23 mai 1944 à Paris, après avoir reçu deux balles dans le ventre, une dans le bras et une dans la jambe, il est interné à la prison de la Pitié et opéré. Il est torturé le 2 juin et est laissé pour mort pendant trois jours. Opéré de nouveau dix jours plus tard, il est emmené à Fresnes en raison d'une tentative d'évasion le 20 juillet.

Transféré par train à Saint-Gilles, en Belgique, il y apprend sa condamnation à mort par les Allemands. A nouveau embarqué en train depuis Bruxelles le 2 septembre 1944 dans un convoi de 1 500 prisonniers politiques à destination des camps allemands, il est libéré pendant son transfert le lendemain à Malines sur une intervention du Front de la Résistance belge et ramené à Bruxelles le jour de la libération de la capitale belge.

Il termine la guerre comme adjoint d’André Manuel à la DGER avant de reprendre ses fonctions d’ingénieur et devient PDG de la SA Mines de Garrot dans le Var.

Pierre-Jean Herbinger, lieutenant-colonel honoraire du Génie, est décédé le 30 avril 1972 à Cannes, victime d'un accident de voiture. Il est inhumé à Saint-Raphaël dans le Var.

• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 24 mars 1945
• Croix de Guerre 14/18
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille interalliée dite de la Victoire
• Distinguished Service Order (GB)
• Commandeur de l'Ordre de Léopold (Belgique)

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