Musée de l'ordre de la Libération
Marcel SUARÈS

Marcel SUARÈS

ALIAS : Fléau - Joseph Lacour - Galion - Joseph Latour - Jean-Claude Hidondo

Né(e) le 05 août 1914 - Bayonne (64100 PYRENEES-ATLANTIQUES FRANCE)
Décèdé(e) le 09 Décembre 2004 - Bayonne (64100 Pyrénées Atlantique FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 19 octobre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Fléau - Joseph Lacour - Galion - Joseph Latour - Jean-Claude Hidondo

Marcel Suarès est né le 6 août 1914 à Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques, d'un père cheminot et d'une mère commerçante.

Elève de l'école communale à Bayonne, il obtient un CAP de forgeron serrurier et devient ajusteur outilleur à Bayonne puis à Mousserolles.

Il fait son service militaire (1935-1937) au 502e Régiment de chars d'assaut à Angoulême.

Très sportif, il pratique la pelote basque et remporte la Coupe de France de Jeu à XIII avec une sélection de la Côte basque en 1936.

Mobilisé en septembre 1939 au 4e Bataillon de Chars légers à Angoulême, il est envoyé en première ligne dans la région de Sedan jusqu'en mars 1940. Blessé le 10 mai 1940 dans les Ardennes, il est rapatrié dans un hôpital bordelais ; sa brillante conduite lui vaut de recevoir une citation à l'ordre de l'armée.

De retour à Bayonne, il se fait démobiliser et reprend son métier d'ajusteur à Mousserolles jusqu'en juin 1942.

Sans contact avec les mouvements de résistance, il est cependant très farouchement antiallemand. Toujours en juin, lors d'une altercation avec un sous-officier de la Wehrmacht sur le pont Saint-Esprit à Bayonne, il jette le militaire par-dessus la rambarde.

C'est au même moment que Vichy oblige les Juifs de zone occupée à porter l'étoile jaune. Marcel Suarès, dont la famille a connu au Portugal des persécutions antisémites, passe alors en zone non occupée. L'invasion de la zone sud en novembre 1942 ainsi que la loi sur le Service du Travail obligatoire le poussent à trouver le moyen de passer en Angleterre. Finalement, avec un cousin, il trouve une filière et franchit la frontière espagnole le 14 janvier 1943, rejoint Lisbonne le 3 février et enfin l'Angleterre le 25 février.

Il s'engage immédiatement dans les Forces françaises libres et est affecté début juin 1943 au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), les services secrets de la France libre. Il suit alors une formation de saboteur et est sérieusement brûlé en juillet 1943 par un produit incendiaire. Après un mois d'hôpital, il reprend sa formation à l'issue de laquelle il est jugé comme un excellent élément.

Volontaire pour une mission spéciale en France, Marcel Suarès, alias « Fléau », est parachuté dans l'Ain, aux environs de Châtillon-sur-Chalaronne, le 25 novembre 1943 avec Pierre Briout, alias « Pelle », dans le cadre de la mission "Patchouli". Celle-ci consiste à neutraliser par des actions de sabotage les principales usines de roulements à billes et d'armement de la région parisienne afin d'éviter aux alliés de devoir recourir à des bombardements mettant en péril la vie de la population civile française.

Le 16 janvier 1944, Marcel Suarès part pour la Normandie, à Chevanceaux, pour chercher des armes et des explosifs. Il donne en même temps des cours d'instruction sur le sabotage ; fin janvier, il organise le sabotage des usines S.K.F. à Ivry-sur-Seine où deux de ses coéquipiers sont blessés. Il fait à nouveau de l'instruction à Arras le 23 février.

Le 3 mars, avec François Fouquat, alias « Cisailles », il fait sauter l'usine Bronzavia à Courbevoie et abat deux ingénieurs de la Gestapo et un sous-officier. Il est, dès lors, activement recherché par la Police allemande. Mi-mars, il fait sauter les "rectifieuses" (machines servant à la fabrication des roulements à billes) de l'usine Timkem à Gennevilliers.

Le 29 avril, les membres de la mission « Patchouli » détruisent 8 chars de 35 tonnes et le pont roulant d'une annexe des usines Renault à Billancourt. Le 1er mai, ce sont les rectifieuses de la maison Rossi à Levallois qui sont anéanties, Marcel Suarès étant contraint au cours de cette opération d'abattre deux policiers. Le 6 mai, il sabote avec son équipe deux automitrailleuses en versant du sable sur les moteurs. Le 19 mai, ils font sauter les rectifieuses de Malicet et Blin à Aubervilliers.

Sur ordre de ses chefs, Marcel Suarès rejoint, le 6 juin 1944, le maquis de la Nièvre où il participe, le 10 juin, avec ses camarades de la mission « Patchouli » et André Rondenay (alias Jarry) délégué militaire de zone nord, à la destruction de 8 écluses du canal du Nivernais. Le 12 juin, près de Lormes, il attaque une unité ennemie avec son groupe : 12 Allemands sont tués.

Il donne en même temps des cours de sabotage dans différents maquis de l'Aube, la Nièvre et l'Yonne. Le 15 juin, ses camarades « Pelle » et « Cisailles », blessés dans une embuscade au retour d'un parachutage sont achevés sur place par les Allemands.

Un peu plus tard il se rend à Paris et avec deux camarades, capture une automitrailleuse chez Panhard et la ramène au maquis de la Nièvre.

En août 1944, Marcel Suarès retourne à Paris pour prendre une part active à sa libération. Il participe à la défense de l'Hôtel de ville insurgé sous les ordres du commandant Roger Stéphane. Il fait la chasse aux Miliciens ; fait prisonnier à la Poste des Archives, il parvient à s'évader quelques minutes plus tard après avoir tué le sous-officier allemand chargé de le garder. On lui confie enfin la protection du central téléphonique de l'Opéra. Fin septembre 1944, il rejoint la DGER à Paris.

Après la guerre, Marcel Suarès retourne à Bayonne où il s'installe comme commerçant et dirige une entreprise d'électricité. Il devient conseiller municipal et le demeurera durant 42 années.

Parallèlement à ses activités professionnelles, il est président de l'Association des Evadés de France, président des Combattants Volontaires de la Résistance, président (puis président d'honneur) de la 39e section des Médaillés Militaires et administrateur de la Caisse d'Allocations familiales de Bayonne.

Marcel Suarès est décédé le 9 décembre 2004 à Bayonne où il est inhumé.


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 19 octobre 1945
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
• Médaille des Evadés
• Médaille des Blessés
• Croix du Combattant 39/45
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Military Cross (GB)
• Mérite Social

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