Louis RICARDOU
Biographie
Fils de cantonnier, Louis Ricardou est né le 19 juin 1910 à Lespignan dans l'Hérault.
Pupille de la Nation, il entre à l'École militaire préparatoire de Saint-Hippolyte-du-Fort en 1921 puis à l'École militaire préparatoire technique de Tulle en 1926 jusqu'à ses 18 ans. Sorti de l’école, il est engagé volontaire au titre du 363e Régiment d'Artillerie en juin 1928 à Béziers ; il passe au 119e Régiment d'artillerie lourde l'année suivante et est nommé maréchal des logis en avril 1930.
Affecté au 64e Régiment d'artillerie d'Afrique en septembre 1933, il est au même moment promu maréchal des logis chef.
Muté au 30e Régiment d'Artillerie en mai 1936, il quitte l'armée en 1938.
En février 1939, il s'engage comme simple légionnaire à la Légion étrangère et part pour Oran en Algérie.
En mai 1940, il participe à l'opération de Norvège avec le Corps expéditionnaire Français du général Béthouart. Il combat à Narvik reçoit deux citations avant d'être évacué avec son unité, la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère (13e DBLE), sur l'Angleterre.
Louis Ricardou rallie la France Libre le 29 juin 1940.
Il prend part à la mise sur pied de la 3e Compagnie de la Légion étrangère FFL avant d'embarquer à Liverpool pour participer à l'expédition de Dakar en septembre 1940. Il prend part ensuite à la prise de Libreville puis à celle de Port-Gentil (novembre 1940).
Il se distingue ensuite pendant la campagne d'Erythrée au début de l'année 1941 faisant la preuve de son courage et de son calme notamment lors de l'assaut du Grand Willy dans la nuit du 13 au 14 mars 1941 et le lendemain en se portant volontaire pour brancarder ses camarades blessés. Il combat ensuite à Keren et à Massaoua.
Il prend part ensuite à la campagne de Syrie où il est grièvement blessé, le 21 juin 1941. Amputé de la cuisse droite, il est évacué sur la Palestine.
En soins et convalescence dans divers hôpitaux du Moyen-Orient jusqu'en mai 1942, Louis Ricardou, bien que réformé, obtient de changer d'arme et s'engage dans les Forces aériennes françaises libres en juin 1942 ; il est affecté, avec le grade de caporal, à l'Etat-major des FAFL du Moyen-Orient à Beyrouth.
Il est ensuite rapatrié en Angleterre où il parvient le 1er janvier 1943 ; affecté à la Compagnie de l'Air à Camberley, le sergent Ricardou obtient en août 1943 son brevet de mitrailleur en avion. Dès lors, il ne souhaite qu'une chose : reprendre le combat. Trouvant le moyen de rencontrer le général de Gaulle, il lui demande la faveur de servir comme aviateur mitrailleur.
Le général Valin commandant les FAFL intercède auprès du ministre de l'Air britannique qui s'en remet aux services médicaux. Le sergent Ricardou doit faire ses preuves devant des officiers anglais : à la force des bras, il parvient lestement à se hisser dans la tourelle d'un bombardier. La preuve de son aptitude étant faite, il est muté à l'escadrille "Metz" du Groupe de bombardement Lorraine en novembre 1943.
Nommé sergent-chef mitrailleur le 1er mars 1944, il remplit, entre avril et juillet 1944, 32 missions de guerre.
Dans la nuit du 4 au 5 août 1944, il décolle de la base de Hartford Bridge à bord d'un Boston, pour une mission de harcèlement au-dessus de Falaise dans le Calvados. L'appareil, touché à plusieurs reprises par la D.C.A. ennemie, les deux moteurs stoppés, doit atterrir en catastrophe dans les bois des Monts d'Eraines sur la commune de Perrières. Parmi les quatre membres d'équipage, deux en réchappent : le sergent Pierre Pierre et l'adjudant François Dumont ; les deux autres, les sergent-chef Hubert Cornement et Louis Ricardou, sont tués, fauchés en plein vol.
Louis Ricardou a été inhumé au cimetière de Perrières dans le Calvados.
• Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Médaille de la Résistance française
• Médaille Coloniale avec agrafe "Erythrée"
• Médaille des Blessés
• Médaille du Levant
• Croix de Guerre Norvégienne