Raoul Ferdinand Moïse DUCOULOMBIER
ALIAS : Voodchuk II
Biographie
Raoul Ducoulombier est né le 8 juin 1909 à Tourcoing, dans le département du Nord. Inspecteur de police à la Sûreté nationale, il est affecté avant-guerre à Reims. Dès 1940, alors que la France est envahie, il rejoint les rangs de la Résistance en s’engageant dans le Service de renseignement de l’armée de l’Air (SR Air).
Recherché par la Gestapo en raison de ses activités clandestines, il obtient une affectation à Châteauroux (Indre) en mars 1941, où il prend la tête du poste de police local. C’est dans cette ville qu’il entre pleinement dans le mouvement Libération-Nord. Il y fonde et dirige le service local du noyautage des administrations publiques (NAP), infiltrant les services administratifs pour en extraire des informations sensibles. Il supervise personnellement l'infiltration de la police.
En décembre 1942, Raoul Ducoulombier rejoint le réseau de renseignement Jade-Fitzroy, par lequel il transmet aux Alliés des informations stratégiques concernant les enquêtes menées par les forces de l’ordre françaises sur les résistants.
En août 1943, il est recruté par Georges Lovinfosse, chef du réseau d’évasion Greyhound-Woodchuck, spécialisé dans le passage de fugitifs vers l’Angleterre via l’Espagne. Formé comme opérateur radio, Ducoulombier devient un lien vital entre le réseau et Londres, transmettant des messages codés au péril de sa vie.
Le 17 mai 1944, il est arrêté par la police allemande. Incarcéré à Limoges, puis à Fresnes et Compiègne, il est inscrit dans un convoi de déportation à destination de Buchenwald. Il tente de s'évader lors de ce transfert, le 18 août 1944, mais est repris le jour même dans la Marne. Il est ensuite détenu à Châlons-sur-Marne, puis à Belfort, avant d’être déporté le 29 août 1944 vers Neuengamme.
Il subit ensuite les terribles conditions de détention dans différents camps : il est blessé lors d’un bombardement à Hambourg le 31 décembre 1944, évacué vers Ravensbrück, puis affecté au kommando de Malchow, un camp annexe, où il est finalement libéré grâce à l’avance des troupes alliées. Il est rapatrié en France le 29 mai 1945.
Pour son engagement dans la Résistance, Raoul Ducoulombier reçoit la médaille de la Résistance française par décret du 3 août 1946, distinction témoignant de la reconnaissance de la nation à l’égard de son courage et de sa fidélité à la liberté.
Il décède le 23 août 1987 à Saint-Esteben (Pyrénées-Atlantiques).

