
Pierre Armand DEVOUASSOUD
Biographie
Pierre Devouassoud est né le 9 février 1921 à Paris, dans le 18e arrondissement. Il grandit dans une famille marquée par l’engagement patriotique : son père, Jean Devouassoud, a combattu pendant la Première Guerre mondiale. Sa mère, Arthémise Marie Devouassoud, l’élève dans cet esprit de devoir envers la patrie.
Jeune homme passionné d’aviation, Pierre entre à l’école militaire de pilotage de Saint-Brieuc, où il obtient son brevet de pilote. En 1940, alors que la guerre s’intensifie, il est mobilisé. Après la défaite française en juin, il refuse l’armistice et choisit de poursuivre le combat. Il rejoint le réseau de résistance Hector, actif dans la zone occupée.
Avec quatorze camarades, il met sur pied un projet audacieux : quitter la France pour rallier l’Angleterre et s’engager dans les Forces françaises libres. Pour cela, ils achètent un bateau de pêche, le Buhara. Pierre participe activement à cette entreprise, finance une partie de l’achat en puisant dans ses économies et en empruntant de l’argent à ses parents.
Le 12 février 1941, le groupe quitte discrètement la côte. Mais les conditions leur sont défavorables. Il n’y a pas de vent, le moteur tombe rapidement en panne, et l’essence utilisée ne convient pas. Le bateau dérive et devient rapidement inutilisable. Le 13 février, un patrouilleur allemand les intercepte au large de l’île de Guernesey. Tous sont arrêtés.
Ils sont internés d’abord à Cherbourg, puis transférés à Saint-Lô le 3 mars. Le 19 mars 1941, ils comparaissent devant un tribunal militaire allemand. Le capitaine Rolls, avocat de la défense, plaide leur cause avec énergie. Mais le verdict tombe : Pierre Devouassoud et Jean Magloire Dorange, considérés comme les instigateurs de la tentative de fuite, sont condamnés à mort. Les autres reçoivent des peines de prison ou de travaux forcés.
Le 12 avril 1941, Pierre est fusillé à Montbourg. Il a 20 ans. Dans sa dernière lettre à ses parents, il écrit avec calme et dignité : « Si je suis parti, c’est pour la France et pour l’aviation. Mourir en soldat est une bonne fin. ». Il est médaillé de la Résistance avec rosette à titre posthume le 24 avril 1946.
Auteur : Maxime Bouchet