Musée de l'ordre de la Libération
médaillé

Jeanne GRISELIN

Née ENSELME
Médaillée par décret du 07 juillet 2025
Date de naissance : 16 novembre 1887
Lieu de naissance : Ottange, 57 - Moselle, France

Biographie

Née le 16 novembre 1887 à Ottange (Moselle), commune située à la frontière luxembourgeoise et non loin de la frontière allemande, mariée et mère de trois enfants, Jeanne Griselin exerce la profession de sage-femme depuis 1907. 

En 1940, elle profite de son statut de sage-femme pour passer très régulièrement la frontière entre la Moselle annexée et la Meurthe-et-Moselle en zone occupée. 

Le 14 août 1943, Jeanne Griselin est appréhendée par la Gestapo suite à l’arrestation à la frontière d’un jeune Malgré-nous auquel elle avait procuré de faux-papiers pour se réfugier en France. 

Bien que ne faisant partie d’aucune organisation de résistance, Jeanne Griselin procurait en effet de faux-papiers à ceux qui voulaient gagner la France et surtout aux jeunes Lorrains et Luxembourgeois réfractaires de la Wehrmacht. Elle a notamment fourni de fausses cartes d’identité à la Ligue patriotique luxembourgeoise afin de permettre justement aux jeunes Luxembourgeois réfractaires de l’armée allemande de se réfugier en France. 

Selon un article du Républicain lorrain daté du 23 janvier 1946, « lors de son arrestation, sa famille eut juste le temps de camoufler un drapeau tricolore avec croix de Lorraine qu’elle tenait dans tiroir du buffet de la salle à manger, car peu après la Gestapo retournait toute la maison. En 1918, quelques jours avant l’armistice, les gendarmes allemands saisirent déjà un drapeau tricolore chez elle. »

Incarcérée à la maison d’arrêt de Metz, Jeanne Griselin est transférée au camp de Ravensbrück en janvier 1944 (matricule 26 629). D’après les témoignages de plusieurs déportées rentrées de Ravensbrück, Jeanne Griselin a toujours fait de son mieux pour remonter le moral de ses camarades en leur faisant entrevoir une fin proche et victorieuse de la guerre. Emmenée en mars 1945 au Jugendlager, annexe du camp, elle y est exécutée. 

Ses services dans la Résistance ont été homologués par l’autorité militaire pour la période du 1er juillet 1940 à mars 1945. Le grade d’assimilation de sous-lieutenant lui a été accordé par arrêté du 15 août 1949. Le 23 juillet 1956, le titre de déporté politique lui est accordé par l’ONaCVG (au sens du statut des déportés et internés de la Résistance, la déportation de Jeanne Griselin n’a pas eu pour cause déterminante un acte qualifié de résistance à l’ennemi !). Enfin, à la demande de son petit-fils, le titre de combattant volontaire de la Résistance lui est décerné à titre posthume en date du 18 juin 2024.
La médaille de la Résistance française lui est conférée à titre posthume par décret du 8 juillet 2025.

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