Musée de l'ordre de la Libération
Dominique Le Dortz

Jean-Louis SCOTET

Médaillé à titre posthume par décret du 07 juillet 2025
Date de naissance : 26 octobre 1912
Lieu de naissance : Spézet, 29 - Finistère, France

Biographie

Né le 26 octobre 1912 à Spézet (Finistère), Jean-Louis Scotet souscrit un engagement volontaire le 19 mai 1931 devant l’intendance de Rouen (Seine-Maritime), au titre des équipages de la flotte (Marine nationale). Nommé 1ère classe torpilleur le 1er janvier 1934, il se réengage pour deux ans en juin 1934. 

Engagé dans la Gendarmerie, élève garde à pied le 26 mai 1936, il est titularisé garde en décembre 1936 et affecté à la 9e légion de garde républicaine mobile (LGRM). 

En poste à la 1ère LGRM lors de la déclaration de guerrre en septembre 1939, il est muté à la 21e LGRM au sein de laquelle il participe à la campagne de France. Fait prisonnier par les Allemands à Coulommiers (Seine-et-Marne) le 14 juin 1940, il parvient à s’évader et rejoint Paris. A la dissolution de la garde républicaine mobile, il est muté aux forces de gendarmerie de Paris-Est, au 1er groupement de réserves motorisées et affecté à la brigade motorisée de Champigny-sur-Marne. Après une hospitalisation en août 1942, il est placé pour un an en position de réforme temporaire le 4 novembre 1943 et rayé des contrôles de l’active à l’issue. 

Jean-Louis Scotet intègre la Résistance en octobre 1943 au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) du Finistère. Arrêté en novembre 1943, il subit un interrogatoire musclé à la Kommandantur de Carhaix avant de s’échapper, menottes aux poignets, sur le chemin de son transfert vers la maison d’arrêt. En janvier 1944, il rejoint le maquis de Spézet-Saint-Goazec, sous le pseudonyme de « Job la Mitraille ». Il effectue alors un important travail d’organisation et déploie une activité constante. Le 4 avril 1944, il se trouve à la tête de plusieurs sections. Avec ses hommes, il harcèle l’ennemi en organisant des embuscades dans la région de Pleven, Maël, Carhaix, Gourin. Ce maquis sera à l'effectif d'une compagnie (120 à 150 résistants) à mi-juillet 1944. Cette compagnie fut appellée d'abord "Stalingrad" puis "Chateaulin" le 11 août 1944.

Surpris par une patrouille allemande, dans une ferme tenant lieu de refuge aux résistants à Paule au lieu-dit Toul hallec en Plévin (Côtes-du-Nord), sans avoir engagé le combat, il est grièvement blessé. Laissé sur place par les Allemands qui se retirent, il est évacué et opéré par le docteur Lohéac en secret à Gourin, le 6 mai 1944. A la suite de l’opération, des camarades l’emmènent dans une bétaillère pour le cacher dans une ferme voisine, chez les Bouchard à Frétezac‘h, où il décède des suites de ses blessures. 

Lors d’une audition par la gendarmerie le 5 avril 1951, dans le cadre de sa demande d’attribution du titre de déporté résistant, madame Roussel déclare qu’elle faisait partie de la Résistance et s’occupait de l’hébergement des patriotes et de leur ravitaillement. Les Allemands, ayant eu vent de son activité se sont présentés chez elle. Au moment de leur arrivée, ils ont supris Jean-Louis Scotet et l’ont blessé mortellement. Finalement arrêtée le 18 mai 1944, madame Roussel a été déportée en Allemagne d’où elle est revenue. Dans un courrier du 14 août 2000, elle explique également que « ce jour du 6 mai 1944, ils étaient plusieurs attablés chez elle lorsque soudain trois Allemands ont fait irruption arme au poing et ont crié à « Job » Scotet « vous terroriste » puis lui ont tiré plusieurs balles. »

 Le 11 août 1945, Jean-Louis Scotet est cité à l’ordre de la brigade et décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze : « Patriote aux hautes valeurs militaires, d’une endurance et d’une très grande bravoure, a su communiquer à ses patriotes, l’ardeur et la flamme qui l’animaient. Renommé dans plusieurs départements pour ses nombreuses actions d’éclat de maquisard, a été mortellement atteint au combat. ». 

Le 4 septembre 1945, il est décoré à titre posthume de la Médaille militaire avec citation à l’ordre de l’Armée lui attribuant la croix de guerre 1939-1945 avec palme : « Chef de groupe énergique et d'un courage à toute épreuve, a effectué plusieurs sabotages et attaques armées contre l'ennemi. Recherché par la Gestapo, a été blessé mortellement par les Allemands le 6 mai 1944, à Plévin. » 

Mort pour la France, homologué au grade d’adjudant FFI le 8 mai 1947 pour la période du 1er janvier 1944 au 6 mai 1944, le titre de combattant volontaire de la Résistance lui est accordé à titre posthume le 31 décembre 1952. Le 19 juin 2013, le titre d’interné résistant lui est délivré à titre posthume. 

La 110e promotion d’élèves gendarmes de l’école de Gendarmerie de Chateaulin (Finistère) l’a choisi pour parrain en 2021. Le nom de Jean-Louis Scotet figure au monument aux morts de Spézet et sur un batiment implanté sur la place du 2e bataillon Stalingrad à Chateaulin (Finistère).

La médaille de la Résistance française lui a été décernée à titre posthume par décret du 8 juillet 2025.

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