Hubert LAGARDE (DE)
ALIAS : Villars|Breteuil|Axel|Fersel|Ludovic|Sébastiani
Biographie
Hubert de Lagarde est né le 2 septembre 1898 à Marmagne (Cher). Issu d'une famille de militaires -son père et son frère aîné avaient été Saint-Cyriens- il s'engage en 1916 et obtient le grade de brigadier en 1917 alors qu'il est affecté au 83e régiment d’artillerie (RA). L'année suivante, muté au 247e RA, il est promu maréchal-des-logis. En 1920, il entre à Saint-Cyr et commence sa carrière dans les chasseurs à pied. Il obtient le grade de capitaine en 1933. En 1936, il interrompt sa brillante carrière militaire pour se consacrer au journalisme. Il prête sa plume à L'Action française, à Candide, à Gringoire ou à la Nouvelle Revue Française. En septembre 1939, il se trouve affecté à l'état-major de la IIe Armée comme officier de liaison avec le grade de commandant. Il obtient la Légion d'honneur pour faits de guerre.
Hubert de Lagarde a été l'objet de nombreuses propositions tant pour un emploi civil que militaire par le gouvernement de Vichy, dès la constitution de celui-ci, et les a toujours toutes refusées. Il se fait démobiliser en juillet 1940, pour pouvoir travailler dans le sens des idées exprimées par le général de Gaulle dans son appel du 18 juin.
Il prend contact avec Libération-Nord par l'intermédiaire de madame Roserot de Meslin et de madame Suzanne Tony-Robert, agents du réseau Cohors, et devient chef du deuxième bureau de l'état-major du mouvement sous le pseudonyme de Villars. Contacté en juin 1943 à Paris par le colonel Boitte de l'état-major de l'Organisation de Résistance de l’Armée (ORA), il accepte avec enthousiasme de donner son concours au deuxième bureau de ce mouvement. Désirant surtout utiliser ses connaissances militaires, il se rattache en octobre 1943 au bureau central de renseignement et d’action (BCRA) et fonde le réseau Eleuthère. Il développe amplement son réseau de renseignement qui couvre toute la zone occupée par une articulation de douze sous-réseaux qu'il organise et inspecte lui-même au cours d'innombrables voyages. Il obtient des résultats remarquables dans la recherche du renseignement militaire, politique et économique.
En décembre 1943, sa principale adjointe Solange Thabut, ayant été arrêtée, il apprend, au cours de l'enquête qu'il effectue sur cette arrestation, qu'il est particulièrement recherché par l'ennemi et que sa condamnation à mort par contumace a été prononcée par un tribunal militaire allemand. On lui propose alors de gagner Londres : il refuse, estimant qu'il n'a pas encore accompli son travail et qu'un chef ne quitte pas ses hommes au moment du danger.
En février 1944, il est nommé membre du comité d’action (COMIDAC) puis chef du deuxième bureau à l'état-major national des forces françaises de l’intérieur (FFI) par le général Dejussieu. De février au début juin 1944, il fournit un travail inlassable dont le résultat fut notamment sanctionné par le témoignage de satisfaction qui lui fut adressé fin mai à l'occasion de la destruction par l'aviation alliée (bombardement de Mailly-le-Camp) de la quasi-totalité de la division SS Hohenstauffen.
Début juin, il est avisé que le danger se fait de plus en plus grand. Sollicité à nouveau pour se réfugier à Londres, il refuse une seconde fois pour les mêmes raisons. Il ne veut pas quitter Paris où il a tenu tête à l'ennemi au cours d'un combat obscur et acharné de plus d'un an. Il est finalement arrêté à Paris le 27 juin 1944 et incarcéré à Fresnes. Déporté le 15 août 1944 à Buchenwald puis transféré le 7 septembre à Dora-Ellrich, il y décède le 25 janvier 1945.
La médaille de la Résistance française lui est décernée à titre posthume par décret du 15 octobre 1945 puis la médaille de la Résistance avec rosette par décret du 24 avril 1946.

