Musée de l'ordre de la Libération
Collection familiale

Georges Jean BERNARD

Médaillé à titre posthume par décret du 08 juillet 2025
Date de naissance : 21 août 1913
Lieu de naissance : Pierre-de-Bresse, 71 - Saône-et-Loire, France

Biographie

Fils de Georges, coiffeur et photographe, et Marie Revirard son épouse, Georges Jean Bernard est né à Pierre-de-Bresse (Saône-et-Loire) le 21 août 1913. 

Employé aux grandes brasseries chalonnaises, il est rappelé à l’activité le 26 août 1939 et affecté au 305e RA. Grièvement blessé le 12 juin 1940 dans un engagement avec l’ennemi à Saint-Hilaire-le-Grand (Marne) alors qu’il couvrait le repli de sa section en tant que tireur au fusil-mitrailleur, il est fait prisonnier. Sa conduite au feu lui vaudra la croix de guerre avec étoile de bronze. 

Georges Jean Bernard est successivement interné le 16 juin 1940 au stalag IIIA (Luckenwalde), le 20 juin 1940 au stalag IIIC (Alt-Drewitz), le 28 août 1941 au stalag IIIB (Fürstenberg), puis à nouveau au stalag IIIC d’où il s’évade le 20 septembre 1942. 

Par crainte d’être arrêté à son domicile chalonnais situé en zone occupée, il se réfugie dans sa famille à Saint-Bonnet-en-Bresse (en zone libre) où il prête son concours aux Francs-Tireurs et partisans (FTP) locaux. Son épouse, malade, le rejoint en passant la ligne de démarcation en ambulance tandis que sa fille la passe clandestinement sous une fausse identité. 

Au printemps 1943, l’état de son épouse s’étant dégradé, il est contraint de quitter Saint-Bonnet-en-Bresse et s’installe à Champforgeuil tout en reprenant ses activités dans la résistance à Chalon-sur-Saône. Suite au décès de sa femme survenu le 5 septembre 1943, il s’engage dans l’Armée secrète (AS). En décembre 1943, il intègre un groupe de choc chargé notamment de missions de sabotages et relevant du réseau Action Armada. Il est placé sous les ordres directs d’Aimé Charles, alias Cabourg, commandant du détachement Savoie et Normandie à Chalon-sur-Saône comprenant environ 30 hommes chacun. Georges Jean Bernard fait partie du détachement Normandie et a pour pseudonyme Riquet. Cette appartenance au réseau Armada est confirmée par une attestation délivrée le 31 janvier 1950 par André Jarrot, Compagnon de la Libération. 

Créée sur ordre du bureau central de renseignement et d’action (BCRA) par Raymond Basset et André Jarrot, la mission Armada travaille pour le compte de la France libre et du haut état-major interallié. Rattachée au réseau Action R1, elle a pour missions d’effectuer des sabotages industriels, de favoriser l’évasion des équipages alliés en lien avec le réseau Brandy et le service de renseignement et d’action (SRA) belge, d’aider au passage de ligne de démarcation en Saône-et-Loire. Les pertes du réseau s’élèvent à dix déportés non rentrés, douze décédés, seize fusillés et trois présumés morts. 

En mars 1944, Georges Jean Bernard rejoint le bataillon de Saint-Gengoux-le-National relevant de l’AS. Son nom figure sur la liste des membres de cette formation . Entre mars et juillet, les actions menées par les maquisards sont nombreuses : sabotages de lignes haute-tension et de voies ferrées, réception de parachutages, transports d’armes…

Arrêté par les Allemands le 27 juillet 1944, interné à la prison de Chalon-sur-Saône, il est exécuté par la Gestapo aidée par les miliciens en lisière du bois de Marloux, commune de Mellecey, le 26 août 1944. 

Georges Jean Bernard a été homologué au grade d’assimilation de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes pour la période du 1er décembre 1943 au 26 juillet 1944 au titre du réseau Armada. Un certificat d’appartenance aux FFI a également été délivré en son nom le 25 août 1951 pour la période du 15 mars au 26 juillet 1944. 

Mort pour la France, Georges Jean Bernard est titulaire de la Légion d’honneur, de la croix de guerre 1939-1945 avec palme et de la médaille des évadés. Le titre d’interné résistant lui a été décerné à titre posthume en date du 19 septembre 1950. 

Son nom figure sur le monument commémoratif à Mellecey et sur le monument aux morts, la stèle commémorative avenue de Paris et la stèle commémorative de l’avenue Victor-Hugo à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Cette dernière porte la citation suivante : "La direction et le personnel - des Grandes Brasseries - En la mémoire de leurs camarades - fusillés par les Allemands - le 26 août 1944 - Georges Bernard 1913 - 1944 - René Buisson 1923 - 1944 - Souvenez-vous". La médaille de la Résistance française lui a été décernée à titre posthume par décret du 8 juillet 2025.

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