Musée de l'ordre de la Libération
Collection familiale

Camille ATRUX

Médaillé à titre posthume par décret du 07 juillet 2025
Date de naissance : 24 août 1909
Lieu de naissance : Thônes, 74 - Haute-Savoie, France

Biographie

Né le 24 août 1909 à Thônes (Haute-Savoie), Camille Atrux effectue son service militaire dans la Marine à Toulon d’octobre 1930 à octobre 1931. Le 5 avril 1932, il épouse Marie Zoé Sonnerat, couturière. Lors de la mobilisation générale de septembre 1939, il est de nouveau affecté à Toulon jusqu’en juillet 1940, date de sa démobilisation. 

Revenu à la vie civile, mécanicien à Thônes, il rejoint la Résistance au sein du mouvement Combat en mai 1943 ; il est plus spécialement chargé du ravitaillement des maquis et de l’organisation de plusieurs chalets du maquis. Il se charge également du placement des réfractaires au service du travail obligatoire (STO) qui viennent chercher asile dans la région. 

En avril 1943, Camille Atrux est nommé chef de sizaine pour l’Armée secrète (AS), sous les ordres du lieutenant Pierre Bastian dit Barrat qui vient d’être nommé chef du secteur AS de Thônes. Arrêté le 2 mai 1943, Atrux est interné 8 jours au camp de Novel sur décision préfectorale. Libéré, il reprend ses activités. Lorsque l'AS fait monter les maquisards sur le plateau des Glières le 31 janvier 1944, sous le commandement de "Tom" Morel, Camille Atrux fait partie de l’équipe en charge du ravitaillement et de la logistique extérieure du plateau, toujours sous les ordres de Barrat. Les maquisards des Glières ne peuvent pas être nourris par les rares habitants du plateau qui ne possèdent que quelques vaches et les provisions nécessaires pour passer les six mois de l'hiver. Il faut faire monter le ravitaillement depuis les vallées, malgré le blocus établi rapidement par Vichy. On imagine les difficultés de cette logistique censée rester clandestine, surtout lorsque l'effectif du plateau, au mois de mars, dépasse quatre cents hommes. 

Lors de l’attaque des troupes allemandes et des miliciens le 26 mars 1944, Camille Atrux assure là-encore le ravitaillement des maquisards.

Il prend part au parachutage du 1er août 1944 sur le plateau des Glières, qui a non seulement permis d'armer de nombreux hommes, mais surtout a redonné confiance à tous. Son effet psychologique est grand, tant sur les maquisards et la population que sur les ennemis. La Résistance a fait la preuve de sa force. Elle a rassemblé 3 000 hommes qui se sont déplacés dans tout le département à la barbe des occupants et des forces de Vichy. Elle a été capable d'évacuer les armes du plateau et de les distribuer dans un rayon de soixante à quatre-vingt kilomètres en moins de trois jours. 

En représailles à ce parachutage, la Luftwaffe bombarde le bourg de Thônes le 3 août 1944. Le bilan est lourd ; on dénombre dix morts dont Camille Atrux. 

Inhumé à la nécropole nationale de Morette, la mention « Mort pour la France » lui est attribuée le 4 avril 1945. Par décision n°150 du 20 août 1945, une citation à l’ordre de la Division avec attribution de la croix de guerre 1939-1945 lui est décernée : « Chef de sizaine très dévoué au maquis. A longuement contribué à l’organisation des camps dès le début et en assurant le ravitaillement. Arrêté le 2 mai 1943, fut emmené au camp de Novel pendant 8 jours. Infatigable, méprisant le danger, a participé au ravitaillement des troupes des Glières pendant les combats. A été tué lors du bombardement de Thônes le 3 août 1944 ».

Lorsque, le 2 décembre 1945, le général Doyen remet à la ville de Thônes la médaille de la Résistance française qui lui a été conférée par décret du 15 octobre 1945, la veuve de Camille Atrux, Marie, se tient aux côtés du maire de Thônes, Louis Haase. 

Le 12 août 1947, la commission nationale d’homologation des grades FFI lui attribue le grade d’assimilation de sergent. Le titre de combattant volontaire de la Résistance lui est attribué à titre posthume le 25 février 1952. La médaille de la Résistance française lui est attribuée à titre posthume par décret du 8 juillet 2025.

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