Musée de l'ordre de la Libération

Lettre d'information | Janvier 2023

Chers amis de l’Ordre de la Libération,

Il y a 80 ans, 1943 était l’année de « l’union » pour les Français qui combattaient les puissances de l'Axe - Allemagne, Italie, Japon.
Union politique, union des résistances, union de ceux qui combattaient sous l’uniforme.
En ce premier mois de 2023, le monde en désordre et le climat social en ébullition font que morosité et anxiétés semblent gagner le cœur de nos concitoyens et être facteur de désunion.
Les Compagnons, comme les médaillés de la Résistance, issus de toutes les approches politiques, philosophiques et religieuses, nous ont montré, qu’aux heures graves, il fallait savoir se rassembler sur l’essentiel. Leur exemple nous rappelle qu’entre concitoyens, s’il est sain de porter des convictions différentes, voire antagonistes, il faut s’interdire l’appel à la violence entre compatriotes.
Ces grands anciens, en dépit de l’écroulement de leur nation, ont eu foi en l’avenir de la France et ont fait preuve d’un optimisme de volonté. Qu’ils nous inspirent en 2023, par ailleurs année du 80e anniversaire* de la création de la médaille de la Résistance française, le 9 février 1943, par le chef de la France combattante.
Et, en ce début d’année, faisons nôtre la pensée du général de Gaulle, fondateur de l’Ordre : « La vie reprend tous les matins, l’espérance naît tous les soirs, la France recommence tous les jours ».

La rédaction.

* 9 févier à 18h30 : A l’occasion du 80e anniversaire de la création de la médaille de la Résistance française, le délégué national de l’Ordre de la Libération ravivera la flamme sous l’Arc de Triomphe. Vous êtes tous cordialement invités.

Remise du prix Henri Ecochard

© Ordre de la Libération

Le délégué national a accueilli la première remise du prix Henri Ecochard, récemment créé par la Société des amis du musée de l’Ordre de la Libération (SAMOL) et qui s’est déroulée à la chancellerie le 24 janvier (voir rubrique société des amis du musée de l'Ordre de la Libération).

Accueil du contrôleur général des Armées Thibaut de Vanssay

© Ordre de la Libération

Le 16 janvier, le délégué national a accueilli le contrôleur général des Armées Thibaut de Vanssay de Blavous, directeur des ressources humaines du ministère des Armées, à l'occasion d'un séminaire de direction qui s'est tenu au sein de la chancellerie. 

Don d'archives de Pierre de Chevigné

Signature de la déclaration de don d’un ensemble de 19 boites d'archives par Solange d’Harcourt, fille de Pierre de Chevigné, et Henri de Castries, petit-fils de Pierre de Chevigné.
© Musée de l'Ordre de la Libération

Le 16 janvier, les descendants de Pierre de Chevigné, Compagnon de la Libération, réunis à la chancellerie, ont remis un fonds d’archives exceptionnel. Solange d’Harcourt, fille de Pierre de Chevigné, et Henri de Castries, petit-fils de Pierre de Chevigné, ont ainsi signé au nom des deux branches de la famille, la déclaration de don d’un ensemble de 19 boites comprenant notamment plusieurs lettres du général de Gaulle et retraçant le parcours dans la France libre et la carrière de ce grand serviteur de l’État, contribuant par là également à renforcer les fonds d’archives de l’Ordre de la Libération. Le biographe de Pierre de Chevigné, le professeur Guillaume Piketty, membre du conseil scientifique du musée et qui fut le premier à utiliser ces documents, était également présent.

Le délégué national et Henri de Castries, petit-fils de Pierre de Chevigné
© Musée de l'Ordre de la Libération
Guillaume Piketty, membre du conseil scientifique du musée et biographe de Pierre de Chevigné
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération

Remise d’un uniforme ayant appartenu à Guy Vourc’h

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le 20 janvier, la famille de Guy Vourc’h a remis au musée son uniforme complet de chasseur à pied de la France libre, avec vareuse et pantalon. Taillé en Grande-Bretagne, il porte des galons argentés (et non dorés) selon la tradition des chasseurs.

Guy Vourc’h (1919-1988) s’est engagé dans la France libre en octobre 1940, après avoir quitté la Bretagne en bateau avec son frère Jean, futur Compagnon de la Libération. Guy Vourc’h fut formé au Bataillon de chasseurs de la France libre à Camberley et devint officier du premier bataillon de fusiliers marins commandos du commandant Kieffer. Ses parents et ses trois frères furent également engagés dans la France libre et dans la Résistance.
Guy Vourc’h a été décoré de la médaille de la Résistance française avec rosette.

Convention avec la Fondation François Sommer

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le 16 janvier, l’Ordre de la Libération renouvelait sa convention de partenariat avec la Fondation François Sommer.

L’ambition de ce partenariat est de contribuer à la formation à la citoyenneté des jeunes Français par la mise en exergue et l’étude de l’engagement des jeunes citoyens des générations précédentes à l'image de François Sommer, Compagnon de la Libération. Cette signature par le délégué national et le président a été faite en présence de monsieur Alban de Loisy, directeur général de la fondation Sommer et madame Aurélie Loison, secrétaire général de l'Ordre de la Libération. 

Henri de Castries, président de la fondation François Sommer et le délégué national.
© Musée de l'Ordre de la Libération

Vidéo métier

© Ordre de la Libération

Retrouvez Pauline Fabry, chargée de communication 

Parce qu’une institution ou une entreprise sont composées d’individus aux parcours et métiers différents mais qui coopèrent au quotidien, nous vous invitons à découvrir notre équipe et les missions de chacun à travers une capsule vidéo diffusée chaque mois. Qui sait, peut-être susciteront elles des vocations ?

Voir la vidéo 

Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.

L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation

© Musée de l'Ordre de la Libération

Drapeau des Forces françaises libres de l'Est africain de Gaston Palewski

Cet emblème portant le drapeau tricolore et une croix de Lorraine rouge cousus date de la période durant laquelle Gaston Palewski commandait les Forces françaises de l'Est africain (1941-1942) et conduisit le combat des troupes du général de Gaulle aux côtés des Britanniques contre les Italiens, notamment lors de la campagne d’Éthiopie.

Musée de l’Ordre de la Libération
Don de Ségolène de Pourtalès
N° d’inv. : 2022.13.33

 

 

L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque

Passeport britannique de Claude Bouchinet-Serreulles établi sous l’identité de Claude Basil Sullivan, 1940.

Etabli à Londres le 23 septembre 1940 sous la fausse identité de Claude Basil Sullivan, ce passeport britannique devait permettre à Claude Bouchinet-Serreulles, alors aide de camp du général de Gaulle et futur Compagnon de la Libération, de se rendre secrètement en Égypte pour aider ensuite le général Catroux à convaincre la Syrie de se rallier à la France libre. L’échec de l’opération menée au même moment par le général de Gaulle à Dakar (Sénégal) fait finalement annuler cette mission le 28 septembre. Ce passeport ne servit donc jamais.

On note que la fausse identité, comme cela est fréquent dans la Résistance, comporte les mêmes initiales que le vrai patronyme (CBS).

Musée de l’Ordre de la Libération
Don de Bernard de Ganay
N° d’inv. 2023.2.1

© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération

La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques

© Musée de l'Ordre de la Libération

Arrivée de la colonne Leclerc à Tripoli (Libye) le 26 janvier 1943 

La colonne Leclerc est formée de troupes principalement issues du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad et placées sous le commandement du colonel Leclerc de 1941 à 1943. Elle est au départ constituée de 400 hommes, pour la grande majorité des Africains. La colonne Leclerc, partie du Tchad, remonte vers le Nord pour renforcer les forces alliées. Elle s’illustre brillamment en Libye contre les Italiens lors de la prise de Koufra, le 1er mars 1941, ainsi que pendant la conquête du Fezzan, de septembre 1942 à janvier 1943.
Cette photographie représente la fin de la campagne de Libye
qui est le prélude à la campagne de Tunisie de 1943, pendant laquelle la colonne Leclerc devient la Force L avant de se transformer en division blindée en août 1943.

© Musée de l'Ordre de la Libération

Les visites de janvier

© Musée de l'Ordre de la Libération

En ce début d’année, le service des publics a accueilli différents groupes. Parmi lesquels :

• les élèves-gendarmes de la 5e compagnie d'instruction de l'école de Gendarmerie de Dijon qui ont choisi comme parrain le Compagnon de la Libération Auguste Kirmann ; 

• des élèves de Terminale du lycée Saint-Gatien de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) ont suivi une visite guidée sur l’engagement des femmes dans la Résistance ;

• deux visites tactiles et descriptives pour des déficients visuels de l’association Auxiliaires des aveugles et l’association Valentin Haüy. Ces associations ont pour but de favoriser l’intégration des aveugles et malvoyants à travers de nombreuses activités, notamment culturelles. Les participants découvrent le musée et l’histoire des Compagnons de la Libération à travers des cartes géographiques tactiles, des objets d’époque et des fac-similés ;

• deux classes de Troisième du collège Flora Tristan de Carrières-sous-Poissy (78) ont suivi le parcours « Les déportations : Histoire et mémoire ». Ce parcours inter-musée avec le mémorial de la Shoah propose aux élèves de découvrir et d’analyser les différents types de déportations auxquelles procédèrent les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elèves-gendarmes de la 5e compagnie d'instruction de l'école de Gendarmerie de Dijon
© Musée de l'Ordre de la Libération
Elèves-gendarmes de la 5e compagnie d'instruction de l'école de Gendarmerie de Dijon
© Musée de l'Ordre de la Libération
Visites tactiles et descriptives pour des déficients visuels de l’association Auxiliaires des aveugles et l’association Valentin Haüy
© Musée de l'Ordre de la Libération
Visites tactiles et descriptives pour des déficients visuels de l’association Auxiliaires des aveugles et l’association Valentin Haüy
© Musée de l'Ordre de la Libération
Parcours inter-musée avec le mémorial de la Shoah
© Musée de l'Ordre de la Libération
Parcours inter-musée avec le mémorial de la Shoah
© Musée de l'Ordre de la Libération

Visite guidée à distance pour le lycée libanais francophone de Dubaï

© Musée de l'Ordre de la Libération

Dans le but de faire découvrir le musée et l’histoire des Compagnons de la Libération aux élèves qui en sont géographiquement éloignés, le service des publics s’est saisi de la visite virtuelle à 360° pour proposer une visite guidée à distance et en direct via un logiciel de visioconférence. C’est une des nouveautés de l’offre pédagogique 2022-2023. Ainsi, le 19 janvier, les élèves de Troisième et de  Terminale du lycée libanais francophone privé Meydan de Dubaï ont bénéficié de cette visite guidée à distance. La distance n’a pas empêché les élèves de poser de nombreuses questions concernant les collections du musée et les Compagnons.

© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération

Soirée culturelle

Le 25 janvier, lors de la première soirée culturelle 2023, dédiée aux « Amis du Musée », nous recevions Philippe Radal, président de la Société des amis du musée (SAMOL), et François Broche, fils du lieutenant-colonel Félix Broche, Compagnon de la Libération, et administrateur de la SAMOL, pour une conférence consacrée à « Charles de Gaulle, jeunesse et premiers écrits ». Les interventions, devant un public nombreux, ont été unanimement appréciées.

Voir ou revoir la conférence 

Intervention de Philippe Radal, président de la SAMOL
© Musée de l'Ordre de la Libération
Intervention de François Broche
© Musée de l'Ordre de la Libération

Visite théâtralisée saison 3

Ce 29 janvier avait lieu la première représentation de la visite théâtralisée saison 3 intitulée « Mémoires vives »

Les comédiens vous conduisent à travers le musée. Ils incarnent tour à tour de grandes figures de la Résistance, connues et inconnues.

 

 

© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération

Co-présidence de la ville de Nantes

En 2023, la co-présidence de l’Ordre de la Libération est assurée par la ville de Nantes.

Remise de la croix de la Libération à la ville de Nantes par le général de Gaulle, 14 janvier 1945.
© Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne (AAMRN)

Présentation de l’insigne de la promotion Morel

Dans la lettre de décembre, nous mettions à l’honneur la nouvelle promotion des élèves-officiers de l’École militaire des aspirants de Coëtquidan qui porte le nom du général René Morel, Compagnon de la Libération.

Le 16 janvier, les élèves-officiers de la promotion Morel ont eu l’honneur de présenter leur insigne au général de division Hervé de Courrèges, commandant l’Académie militaire, avant de le remettre au musée de l'Officier. Il rejoint les insignes des promotions qui l’ont précédé, dans la vitrine de l’École militaire des aspirants de Coëtquidan.

L’insigne de la promotion est constitué de trois étoiles d’argent, marquant le grade du parrain, celui de général de division.

• L’épée haute est le symbole des officiers.

• La croix de Lorraine noire rappelle que le général est Compagnon de la Libération, par décret du 23 juin 1941.

A droite, les monts enneigés rappellent la bataille de Narvik, en Norvège. Du 9 mai au 8 juin 1940, les forces alliées et les Allemands s’affronteront pour le contrôle de ce port stratégique. Lieutenant à ce moment, René Morel se distinguera à la tête de sa section pendant ces combats.

• A gauche, la jonque rappelle la campagne d’Indochine, où le général se distinguera au cours de plusieurs opérations, notamment dans la Plaine des Joncs.

• L’écu découpé en chef senestre, la grenade et le chiffre « 13 » rappellent la Légion Étrangère et plus particulièrement la 13ème DBLE, qui occupèrent une grande place dans la carrière du parrain.

© Saint Cyr
© Saint Cyr
© Saint Cyr
© Saint Cyr

Remise de la médaille de la Résistance à Hyères

© Jean-Pierre Masson

Le 22 décembre 2022, Jean-Pierre Masson, membre de la commission nationale de la médaille de la Résistance française et président de l’association nationale des descendants de médaillés de la Résistance française, s’est rendu à Hyères au domicile de madame Debisschop pour lui remettre officiellement la décoration décernée à titre posthume à son père Georges Barbas. 

Georges Barbas Né en 1917, jeune saint-cyrien nommé sous-lieutenant de cavalerie en mars 1940, Georges Barbas s’engage dans la Résistance en 1942 et devient, grâce à son expérience militaire, adjoint au chef du service de renseignement du mouvement Libération-Nord. Le 1er août 1944, il rejoint le maquis de la zone A du Tarn en qualité de chef de peloton. Il trouve la mort le 5 décembre 1944 à la tête d’un escadron du 3e régiment de Dragons au cours d’un affrontement avec des soldats allemands dans la région de Gérardmer (Vosges). La médaille de la Résistance française lui est décernée à titre posthume par décret du 17 juillet 1990.

Arrivée de Fabrice Bourrée

© Ordre de la Libération

Depuis le 1er janvier 2023, Fabrice Bourrée occupe les fonctions de responsable du service de la médaille de la Résistance française au sein de l’Ordre de la Libération, succédant à Lionel Boucher.
Titulaire d'un DEA d'histoire socio-culturelle, il a travaillé durant p
lus de vingt ans à l'association pour des études sur la Résistance intérieure puis au sein de la Fondation de la Résistance. Il a notamment été responsable du musée de la Résistance en ligne depuis 2014. Spécialiste des archives de la Résistance, il a publié en 2021 l'ouvrage Retracer le parcours d'un résistant ou d'un Français libre. Guide d'orientation dans les fonds d'archives (éditions Archives & Culture).
Arrière-petit-fils de médaillé de la Résistance à titre posthume, Fabrice Bourrée était, jusqu’à présent, membre de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française par décret du 23 février 2022.

 

Visio-conférence avec Odile de Vasselot et une classe de terminale du Laos

© Ordre de la Libération

Le 27 janvier, Emma Pollo, médiatrice culturelle, et Fabrice Bourrée, responsable du service de la médaille de la Résistance française, ont organisé une visio-conférence entre Odile de Vasselot et des élèves de terminale du lycée français international de Vientiane (Laos) et leur professeur Anne-Laure Ferrari.
Médaillée de la Résistance en 1945, Odile de Vasselot, agée de 101 ans, a témoigné de son engagement au sein du réseau de renseignement Zéro France puis du réseau d’évasion Comète avant de répondre aux questi
ons des élèves. C’est la première fois qu’une médaillée de la Résistance apporte son témoignage à des élèves distants de plus de 9 000 km depuis la chancellerie de l’Ordre de la Libération.

 

© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération

Collecte numérique des archives des médaillés de la Résistance

© Musée de l'Ordre de la Libération

A la faveur du 80e anniversaire de la Médaille de la Résistance, l’Ordre de la Libération lance une campagne nationale de collecte d’archives auprès du grand public. L’objectif de cette collecte est d’inviter les personnes détenant des documents relatifs aux titulaires de la médaille de la Résistance française, (voir la liste des médaillésà en faire don sous forme de copie numérique. La sauvegarde de ces documents permet en effet d’aider l’Ordre dans sa mission de transmission et de sensibilisation à l’histoire des médaillés.

En savoir plus 

Remise du prix Henri Ecochard

2022 aura été la première édition du prix fondé par la SAMOL et qui porte le nom d’Henri Ecochard, un des premiers Français libres engagé à 17 ans, auteur de la « liste Ecochard » qui recense les 53 079 noms parmi ceux qui ont fait partie des Français libres.

Généreux donateur de la SAMOL, cette dernière a donc ouvert un concours qui récompense un mémoire de M2 d’Histoire contemporaine relatif à la Résistance française extérieure et intérieure, ainsi qu’à la déportation de répression de 1940 à 1945.

Le jury comprend des universitaires, des conservateurs de musée et des administrateurs de la SAMOL.

Il est présidé par François Broche, historien et écrivain, président d’honneur de l’AFCL et administrateur de la SAMOL.

Le premier prix a été remis le 18 janvier à Pierrig Landrein pour son mémoire « Faux maquis ou vrai maquis – Histoire et mémoire du maquis de Rohantic de 1944 à nos jours » sous la direction de Raphaëlle Branche, à l’université de Paris-Nanterre.

Le mot du lauréat : C’est une grande fierté et un immense honneur pour moi d’être le premier lauréat du prix Henri Écochard. Tout d’abord, parce que ce nom résonne singulièrement pour tout chercheur travaillant sur la Résistance française. Mais également pour la reconnaissance de son travail par ses pairs, qui est toujours quelque chose de particulier pour un jeune chercheur. Cela m'encourage d'ailleurs à poursuivre de nouvelles recherches sur l'histoire de la Résistance. Et c’est justement ce que ce prix créé par la Société des amis du musée de l’Ordre de la Libération permet. Alors, pour toutes ces raisons, puisse la liste des lauréats du prix Écochard être encore longue ! Pierrig Landrein 

Pour notre cher Henri Ecochard, le bureau des éloges ne sera jamais fermé ! Nous qui avons eu la grande chance de connaître et d’entendre un vieil homme, d’une ardeur infatigable, réussissant le paradoxal tour de force de raconter sa France Libre sans jamais se mettre en avant, nous ne sommes pas près d’oublier l’indomptable galopin qui passa en Angleterre dès juin 1940 parce qu’il ne voulait pas être l’esclave du fou qui avait écrit Mein Kampf.

Je dirai seulement que nous aimions cet homme parce qu’il aimait la liberté et aussi parce que, à l’instar d’un autre homme que nous aimions, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, la France Libre fut pour lui une passion qui donna un sens à sa vie entière.

Il possédait au plus haut point cette qualité rare de dire des choses sérieuses sans jamais se prendre au sérieux. De dire des choses simples et fortes, qui avaient l’évidence et la profondeur des vérités éternelles. C’était un conteur merveilleux et un formidable passeur de mémoire et je suis certain qu’il aurait approuvé notre choix de couronner le jeune et savant lauréat du prix qu’avec mes amis de la SAMOL nous avons souhaité placer sous son parrainage.

Le premier prix Henri Ecochard a donc été attribué à Pierrig Landrein, étudiant en master 2 à l’université de Paris-Nanterre, qui a œuvré sous la direction de Mme Raphaëlle Branche, pour son mémoire intitulé « Faux maquis » ou « vrai maquis ? », histoire et mémoires du maquis de Rohantic de 1944 à nos jours.

Le hasard faisant parfois bien les choses, il se trouve, cher lauréat, que ces murs vous sont sinon familiers du moins connus, puisque vous avez été vacataire au service de la Médaille de la Résistance de septembre à décembre 2022, ce qui vous a permis, après deux années de recherche universitaire sur un sujet de Résistance locale, de continuer, comme vous l’avez confié à la dernière Lettre d’information de l’Ordre, à faire quelque chose qui vous tient particulièrement à cœur : « mettre en lumière des parcours individuels méconnus et pourtant exceptionnels ». Il ne s’agit pas là d’un travail de Pénélope, comme vous le remarquez - la malheureuse s’était condamnée à défaire la nuit la tapisserie qu’elle tissait durant la journée - mais bien (pour continuer à filer la métaphore) d’une nouvelle pierre apportée à un édifice monumental.

Votre pierre, c’est dans votre jardin que vous l’avez trouvée, du moins tout près de chez vous, puisque vous résidez à Elliant, un gros village situé entre Rosporden et Quimper, à l’endroit même où fut implanté au début de 1944 le maquis de Rohantic. Au premier abord, le titre de votre mémoire surprend : Faux maquis ou vrai maquis, suivi d’un point d’interrogation – qui laisse supposer qu’au terme de votre recherche, pourtant extraordinairement documentée, vous ne tranchez pas. Dans son ouvrage de référence Maquis noirs et faux maquis, notre ami Fabrice Grenard faisait nettement le départ entre les maquisards authentiques, les figures charismatiques, tels les Compagnons Guingouin et Romans-Petit, et les escrocs, les truands, les profiteurs de la guerre qui rançonnaient la population et faisaient régner leur propre loi.

Dans votre mémoire, l’abondance des points d’interrogation semble jeter le doute à chaque instant. Mais c’est un doute scientifique, qui débouche sur des certitudes. Car ce maquis de Rohantic, si modeste fût-il, était un vrai maquis : il a mené des actions, il a été réprimé, il a eu ses morts, et il s’est inscrit dans le paysage mémoriel de la grande Résistance bretonne…. Il a eu aussi, certes, ses figures plus discutables qui lui ont, dites-vous, valu une étiquette de « voyous », mais il serait très injuste qu’elle éclipse les coups bien réels portés à l’occupant.

Dans son livre, Fabrice Grenard évoquait une « zone grise » entre Résistance et banditisme. Vous reprenez ce distinguo en l’affinant : « Le maquis de Rohantic n’est ni un faux maquis ni un maquis noir, mais plutôt un maquis gris. C’est-à-dire un maquis créé initialement dans l’esprit de la Résistance et qui s’en éloigne du fait de certains éléments, sans pour autant se séparer de son engagement premier. »

Pas de point d’interrogation cette fois !

Vous retracez savamment mais clairement ses origines, la vie des maquisards et les différentes phases de la répression, qui fut féroce puisque les Allemands voulaient faire d’Elliant un nouvel Oradour-sur-Glane. Puis vous analysez la construction de la mémoire, les évolutions successives des commémorations et les conflits qu’elles ont entraînés. Cette partie sur les représentations du maquis par la population, sur sa mise en récit et sur les batailles pour la mémoire nous a paru singulièrement novatrice. Elle démontre la nécessité pour la communauté, si petite soit-elle, et a fortiori pour la communauté nationale, de s’unir autour des valeurs de la Résistance.

« Il n’y a plus d’Histoire quand on ne cherche pas à comprendre, mais seulement à juger et à stigmatiser », écrivait Pierre Laborie dans Le Chagrin et le venin. Dans la lignée de ce grand historien des mentalités sous l’Occupation, vous concluez : « L’Histoire n’a pas pour rôle de juger et condamner – mais plutôt la complexité et l’ambivalence des comportements humains dans des situations de guerre. » Le but de votre travail, écrivez-vous, n’est pas de jeter le discrédit sur le maquis, mais de le « rendre plus intelligible ». Cette fois, c’est dans la lignée de Marc Bloch que vous vous situez - du grand historien qui recommandait de « donner de l’intelligibilité au désordre des choses ». Mission très largement accomplie !

Philippe Radal, président de la SAMOL, Pierring Landrein et François Broche, président du jury du prix Henri Ecochard et membre de la SAMOL
© Musée de l'Ordre de la Libération
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© Musée de l'Ordre de la Libération

Hommage à Thadée Diffre, Compagnon de la Liberation

Les 8 et 9 décembre 2022, à l’initiative du lieutenant-colonel (H) Jean-Francois Amblard, président de l’association France Israël, un hommage a été rendu à Thadée Diffre, Compagnon de la Libération, en présence de son épouse Béatrice et de sa fille Florence.

A Tarbes, un dépôt de gerbe a eu lieu sur la tombe de Thadée Diffre en présence de Jean-Paul Gerbert, adjoint au maire de Tarbes, de monsieur le rabbin, des représentants de la communauté de Pau et de Franklin Dalmeyda-Suarès, délégué départemental de l’AFCL.

À cette occasion, Jean-François Amblard a retracé l’histoire de ce capitaine, administrateur colonial en Afrique subsaharienne, Français libre qui, du Bataillon de marche n°1 au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, participa aux campagnes de Syrie, du Fezzan, de Tripolitaine et de Tunisie et prit part aux combats de la libération de la France avec le premier Bataillon de choc.

Thadée Diffre est décédé accidentellement en voiture à Orleix près de Tarbes, le 30 décembre 1971.

 

© Musée de l'Ordre de la Libération

Signature d’une convention avec la protection judiciaire de la jeunesse d’Île-de-France et d’Outre-mer.

© Ordre de la Libération

Le 11 janvier, l’Ordre de la Libération signait une convention de partenariat avec monsieur Hervé Duplenne, directeur interrégional de la protection judiciaire de la jeunesse d’Île-de-France et d’Outre-mer (PJJ).

Ce partenariat vise à favoriser la diffusion des connaissances historiques de la Seconde Guerre mondiale et des valeurs de la Résistance au bénéfice des jeunes sous protection judiciaire en leur faisant visiter le musée de l’Ordre de la Libération.

Cette signature par le délégué national et le directeur a été faite en présence de madame Leslie Houam, médiatrice culturelle au musée de l'Ordre de la Libération, madame Laurence Occhipinti, référente laïcité et citoyenneté et monsieur Alexandre Couturas, conseiller mémoire à la PJJ. 

Retrouvez les évènements du mois de janvier 2023 ci-dessous :

8 février
Soirée culturelle

© Musée de l'Ordre de la Libération

Ce mercredi 8 février, la soirée culturelle sera consacrée à la médaille de la Résistance à l'occasion du 80e anniversaire de sa création par le général de Gaulle, le 9 février 1943. Henri Becker, médaillé de la Résistance, nous fera l'honneur de sa présence et viendra témoigner sur son parcours. 

Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire !

Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance :

- Sur Youtube en live : en vous rendant sur la chaine Youtube de l’Ordre pour suivre la conférence en direct : https://www.youtube.com/@ordredelaliberation8775 

  (Il n'est pas nécessaire d'avoir un compte sur Youtube pour suivre la conférence)

9 février
80e anniversaire de la création de la médaille de la Résistance française

A l’occasion du 80e anniversaire de la création de la médaille de la Résistance française, le délégué national de l’Ordre de la Libération ravivera la flamme sous l’Arc de Triomphe à 18h30. Vous êtes tous cordialement invités à assister à ce ravivage de Flamme. 

14 février
Première permanence de la collecte numérique des archives de la médaille de la Résistance française

© Musée de l'Ordre de la Libération

La collecte d’archives des médaillés de la Résistance initiée par l’Ordre de la Libération commence dès le mois de février aux Invalides. Elle se déplacera en région au cours de l’année 2023.

Pour les Parisiens et les Franciliens ayant la possibilité de se déplacer, la collecte a lieu en salle de lecture du musée au 51bis boulevard de la Tour-Maubourg à Paris, tous les mardis de 9h à 12h et de 14h à 17h30 (sauf jours fériés et jours de fermeture exceptionnelle), sans rendez-vous préalable. Cette permanence offre la possibilité aux détenteurs d’archives de prêter leurs documents pour numérisation.  Les conditions d’un prêt pour numérisation sont fixées par un contrat. 

En savoir plus 

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