Lettre d'information | Février 2022

Le délégué national a participé, au cimetière des Batignolles, à l’hommage rendu au capitaine de vaisseau Jean L’Herminier, pacha historique du sous-marin Casabianca durant la Seconde Guerre mondiale, aux côtés de l’amicale des anciens des services spéciaux de la Défense nationale. Le sous-marin Casabianca est l'une des 22 unités militaires médaillée de la Résistance française. 

Les participants se sont recueillis ensuite sur la tombe du Compagnon de la Libération André Zirnheld, professeur de philosophie, engagé dans les parachutistes SAS et auteur de la Prière du parachutiste. 

Cette journée de commémoration s’est achevée par la traditionnelle cérémonie de ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe, en présence notamment du commissaire en chef de 1e classe. Jean Le Roch, adjoint au chef d’état-major particulier du président de la République, de représentants de l’association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française et de l’association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française. 

 Enfin, Le Figaro, par l’intermédiaire de son rédacteur en chef adjoint, Jean Chichizola, a consacré une pleine page à la médaille de la Résistance française. 

Le saviez-vous ? Le général de Gaulle a souhaité que l'Ordre de la Libération s’installe, en 1967, au sein de l'Hôtel national des Invalides. Pour lui rendre hommage, le délégué national a demandé à C215 de reproduire au pochoir, dans les bureaux de la chancellerie, le portrait du général de Gaulle devant le dôme des Invalides qu’il a réalisé pour la carte de vœux 2022.

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Diplôme de chevalier de la Légion d’honneur de Simone Michel-Lévy
 

Simone Michel-Lévy a été faite chevalier de la Légion d’honneur par décret du 3 juillet 1952. En plus de la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le diplôme porte deux autres décorations reçues à titre posthume : la croix de la Libération et la croix de guerre 1939-1945  avec palme. Le diplôme fait actuellement l’objet d’une restauration.

Don des filles d’Obeline Malfi (filleule de la mère de Simone Michel-Lévy)

Simone Michel-Lévy entourée de ses parents.

Parmi les souvenirs de Simone Michel-Lévy très récemment donnés au musée, on compte plusieurs photographies inédites. Jusqu’à présent, seuls trois portraits de Simone Michel-Lévy étaient parvenus jusqu’à nous. Cette acquisition enrichit précieusement la connaissance de la jeune femme en nous faisant découvrir de nouveaux aspects de sa vie et de sa famille, comme sur cette photographie la montrant entourée de ses parents.

© Musée de l’Ordre de la Libération / Fonds Malfi

Le jeudi 27 janvier, Marie-Clotilde Génin-Jacquey a remis au musée un ensemble d’archives comprenant notamment la copie de l’intégralité des correspondances écrites par son père, le Compagnon René Génin à son épouse entre 1922 et 1941, année de sa mort au combat en Syrie. Cet ensemble documentaire vient très utilement compléter le dossier individuel de René Génin.

L’installation des œuvres s’est déroulée du 31 janvier au 4 février 2022. L’accrochage des œuvres encadrées, la pose des objets en vitrine et la mise en lumière ont intéressé notamment les journalistes de France 3.  

Pour revoir le passage dans le JT de France 3 c'est ici (avancer à 8 minutes). 

La visite presse de l’exposition en présence de l’artiste C215 a rassemblé de nombreux journalistes auxquels l’artiste avait réservé une petite surprise. En effet, à l’issue de la visite, tous ont assisté à une peinture en direct du portrait d’Hubert Germain sur la boite aux lettres en face de la chancellerie.

Une centaine de personnes a assisté au vernissage public de l’exposition en présence de C215 avec lequel elles ont échangé sur cet art particulier présenté pour la première fois au musée. Les familles des Compagnons présentés dans l’exposition étaient très touchées de pouvoir, le temps d’un instant, croiser le regard de leur père ou grand-père.

A l’occasion de l’ouverture de l’exposition, le délégué national et Christian Guémy ont accueilli madame Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable.

Le service des publics a accueilli en visite guidée et ateliers plusieurs groupes. Parmi eux :

• deux classes de troisième du collège Flora Tristan de Carrières-sous-Poissy (78) ont suivi pour la première fois le parcours « Les déportations : Histoire et mémoire ». Ce parcours inter-musée avec le mémorial de la Shoah propose aux élèves de découvrir et d’analyser les différents types de déportations auxquelles procédèrent les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. À travers un livret pédagogique commun, lors d’une journée dans les deux institutions, les élèves perçoivent et comprennent les étapes progressives de la transmission de la mémoire des déportations des résistants et des Juifs d’Europe.
• des élèves des communes de Thônes et Montceau-les-Mines, communes médaillées, pour une visite guidée et le serious game sur tablette tactile. Ils étaient à Paris le 9 février, à l’occasion du 79e anniversaire de la médaille de la Résistance française.
• des jeunes de la Mission locale de Paris pour une visite thématique sur l’engagement des femmes dans la Résistance couplée avec une visite au Panthéon ; un autre groupe a participé, en équipe, au jeu de société sur l’Ordre de la Libération. Ils étaient les premiers !

Madame Odile de Vasselot, médaillée de la Résistance et admirable centenaire, nous a fait l’honneur de témoigner sur son engagement dans la Résistance. Durant près de 2 heures, elle a retracé son parcours devant un large public extrêmement impressionné par la qualité du témoignage de l’intervenante.

Revoir la conférence 

Toute l’équipe a testé le jeu de société Victoriam Tulit conçu par les médiatrices de l’Ordre de la Libération mêlant pictionnary, mimes et questions. Cet atelier pédagogique est désormais proposé aux établissements scolaires et aux publics du champ social. L'objectif de ce nouvel atelier est de favoriser le travail d'équipe et de valider ses connaissances sur la Seconde Guerre mondiale et l'Ordre de la Libération.

Monsieur Hubert Germain, dernier des Compagnons, est décédé le 12 octobre dernier à l’âge de 101 ans. Son départ plonge l’ensemble de l’Ordre de la Libération dans le deuil. Il s’est battu Jusqu’au bout pour la pérennité de cette institution prestigieuse créée par le général de Gaulle en 1940.

Dans sa dernière lettre adressée aux membres du conseil d’administration, son message est clair : il nous demande de « conserver rougeoyantes les braises ardentes de la Résistance, afin que les jeunes Français viennent y recevoir la flamme première, celle de l’amour de la France, et du service de la Patrie ». Dès 1946 le général de Gaulle lui-même avait formulé le vœu suivant : « si les individus sont destinés à disparaître, le collectivités Compagnon continueront à témoigner dans l’avenir de ce qu’à été l’Ordre de la Libération ».

Tout comme celui du 18 juin, ce nouvel appel a été entendu. Dans un courrier commun adressé au président de la République dès le mois de juin 2021, les 5 villes Compagnon ont réaffirmé solennellement leur souhait d’accompagner l’Ordre dans la traversée de ce moment charnière de son existence. L’île de Sein, comme Paris, Nantes, Grenoble, et Vassieux-en-Vercors, est fière de son passé. Ensemble, avec les 18 unités militaires également Compagnon et le délégué national, nous sommes conscients des devoirs que nous avons, et saurons assumer le rôle qui est le nôtre, notamment auprès des jeunes générations. La mission sera accomplie.

Didier Fouquet

Maire de l’Ile de Sein, co-président 2022

En savoir plus sur l'Ile de Sein 

Le 3 février, le capitaine de corvette Yoann Guglielmetti a été reconnu nouveau commandant de l’équipage bleu du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Casabianca.

Le sous-marin Casabianca est médaillé de la Résistance avec rosette (décret du 3 août 1946)

“Être reconnu commandant d’un bâtiment de combat est toujours un grand honneur mais aussi une responsabilité incroyable qui nous est confiée. Ce sont d’abord les hommes, près de 75 pour un sous-marin nucléaire d’attaque, et bien évidemment l’équipement : on oublie assez vite les exploits techniques, les efforts intellectuels et financiers, l’œuvre collective qui a rendu possible de faire plonger à 300m un des objets les plus complexes inventé par l’homme. De l’aveu de certains de mes anciens, c’est peut-être au premier appareillage où à la première prise de plongée que l’on réalise vraiment ce que cela représente.

Être commandant du sous-marin Casabianca, c’est aussi rejoindre « une grande famille », celle des associations mémorielles, celle de l’Ordre de la Libération via notre médaille de la Résistance par exemple, et se replonger dans l’histoire. De tous nos SNA, c’est une des unités qui véhicule un passé qui inspire tous les sous-mariniers d’aujourd’hui. Ce n’est pas par hasard que nous avons choisi la date du 27 novembre comme celle de la journée des sous-mariniers. C’est en effet un 27 novembre, en 1942, que certains sous-marins ont choisi d’appareiller sous les bombardements allemands alors que la flotte avait reçu l’ordre de se saborder à Toulon. On ne peut imaginer le dilemme auquel ont été confrontés ces marins qui, collectivement, avaient choisi de reprendre le combat alors que beaucoup parmi eux laissaient leurs familles derrière eux.

Les marins du Casabianca ne savaient pas non plus qu’ils étaient promis à un avenir glorieux rempli d’histoires incroyables menés par leurs commandants dont les noms nous inspirent encore : L’Herminier, Bellet, pour ne citer que les plus connus mais aussi Sacaze un peu plus tôt.

Aujourd’hui que reste-t-il ? Il est frappant de constater, à la lecture du livre du commandant L’Herminier, que si les procédures et matériels ont considérablement évolué, l’esprit qui nous anime à bord n’a guère changé. C’est donc une grande fierté de faire partie de cet équipage et aussi un devoir : celui de faire vivre la mémoire de nos anciens. Les partenariats sont ainsi très nombreux : dans la Marine tout d’abord, avec deux préparations militaires marine (Casabiancaà Carpentras et L'Herminierà Roanne), avec l'association d’anciens sous-mariniers (AGASM Casabianca), que nous retrouvons lors de différentes manifestations, avec la ville de Moulins, « ville marraine » du Casabianca avec laquelle de nombreux partenariats, tournés vers la jeunesse, ont été noués.

Et dans la « grande famille du Casabianca», il y a aussi notre parrainage avec l’amicale des anciens des Services spéciaux de la Défense nationale (AASSDN) et nos liens indéfectibles avec la prestigieuse médaille de la Résistance.

Ainsi, à l’image des transformations qui s’opèrent sur les commémorations, les manifestations demeurent mais leur esprit change. Aujourd’hui, le Casabianca est un formidable vecteur à l’extérieur de la Marine : grâce à l’histoire de nos anciens, nous disposons d’un formidable matériau de base pour expliquer à des populations plus jeunes ce que veulent dire les notions d’engagement, d’esprit d’équipage, de cohésion et d’adversité. Dans notre monde où certaines forces poussent parfois à la division, je suis donc très fier de me retrouver à ce poste et très reconnaissant envers ceux qui ont œuvré et qui œuvrent encore aujourd’hui pour perpétuer toutes ces actions".

Capitaine de corvette Yoann Guglielmetti
Commandant du SNA Casabianca équipage bleu.

Afin de rencontrer des publics peu familiers des institutions culturelles, le musée de l’Ordre de la Libération a rejoint en 2021 un dispositif piloté par Universcience s’intitulant la Mission Vivre ensemble. Ce dernier réunit une quarantaine d’établissements culturels qui entendent favoriser la venue de ces publics par le biais de la mutualisation des ressources et des contacts.

En 2022, le service des publics souhaite élargir son offre aux publics en situation de handicap. Dans cet objectif, le musée a d’ores-et-déjà rejoint le dispositif de la RECA (réunion des établissements culturels pour l’accessibilité). Piloté également par Universcience, la RECA conduit une réflexion au sein de différents groupes de travail et développe des actions concrètes inter-établissements pour accueillir les visiteurs handicapés dans les meilleures conditions.  

Mise à disposition de l’exposition “Les femmes dans la Résistance”

Cette exposition a été conçue et réalisée par la Fondation de la Résistance, avec le concours de nombreux partenaires que sont les musées, les centres d’archives, les associations, les fondations, les familles de résistants. Constituée de 13 panneaux, elle explique les conséquences du contexte de l’Occupation sur la condition féminine, revient sur le rôle important qu’ont pu avoir les femmes dans l’émergence de la « résistance pionnière » et les différentes tâches qu’elles ont pu exercer dans le cadre de la lutte clandestine (agents de liaison, rôle « d’intendantes », participation aux filières de sauvetage, aide quotidienne aux maquisards). Elle propose enfin des portraits de femmes emblématiques de ce qu’a pu être cette résistance au féminin.

Cette exposition à vocation pédagogique peut être exposée dans les établissements scolaires mais aussi dans tous les lieux susceptibles de l’accueillir (musées, établissements culturels, archives et centres de documentation).

Contact : Frantz Malassis (Fondation de la Résistance) frantz.malassis@fondationresistance.org