Musée de l'ordre de la Libération

Lettre d'information | Décembre 2020

Chers amis de l’Ordre de la Libération,

L’année 2020, que l’histoire retiendra comme l’année COVID-19, arrive à son terme. Cette fichue pandémie a, bien évidemment, pesé sur les activités de l’Ordre que cela soit en région où aux Invalides, siège de la chancellerie de l’Ordre et de son musée. Et le mois de décembre n’y échappe pas.

Mais, en dépit de situations terriblement difficiles pour nos concitoyens, tâchons de faire fi de la tendance ambiante au découragement et souvenons-nous, qu’évoquant des temps plus dramatiques, André Malraux disait de ses Compagnons : « Aux pires jours de la défaite, ils n’ont pas perdu confiance en la France ». En effet, quand tout semblait perdu, avec d’autres, ils se sont levés et ont marché vers la victoire.

Faisons alors le vœu, pour 2021, que la France puisse surmonter les tourments liés à cette grave et inédite crise sanitaire mondiale. Pour cela, comme eux, marchons guidés par le bon sens, l’intérêt supérieur de la patrie, et une volonté de communauté de destin. Et faisons nôtre le titre du livre d’Hubert Germain, chancelier d’honneur de l’Ordre : « Espérer pour la France ».

Bonne année 2021.
La rédaction.

La carte de vœux 2021 de l’Ordre de la Libération a souhaité mettre en avant, d’une part les deux grands versants de sa mission, le régalien et la transmission, d’autre part la cible principale de ses actions, la jeunesse de France ; enfin nous souhaitons que l’espérance irrigue cette nouvelle année.
© Lucie Nouhant

Remise du prix Erwan Bergot

Le général d’armée Thierry Burkhard, chef d’état-major de l’armée de Terre et Hubert Germain, Compagnon de la Libération
© SIRPA TERRE

Le 4 décembre 2020, le général d’armée Thierry Burkhard, chef d’état-major de l’armée de Terre, a remis le prix Erwan Bergot 2020 à Marc Leroy pour le livre Espérer pour la France. Cette biographie d'Hubert Germain, parue aux éditions Les Belles Lettres, est celle du dernier des 1038 Compagnons de la Libération nommés par le général de Gaulle.

« Un des plus beaux services qu’Erwan Bergot ait rendu à son pays est d’avoir éveillé tant de vocations de soldats, d’écrivains et de journalistes. Par ses livres, il continue à faire vivre la mémoire de ceux qui se sont battus pour leur pays allant parfois jusqu’au sacrifice de leur vie pour un intérêt supérieur. C’est ce sens de l’engagement et du service que le prix littéraire de l’armée de Terre récompense chaque année depuis 1995. », a rappelé le général d’armée Thierry Burkhard. 

Fondé en 1995 par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le Prix littéraire de l’armée de Terre - Erwan Bergot récompense chaque année une oeuvre grand public écrite en langue française célébrant un exemple d’engagement au service de la France ou de ses valeurs essentielles.

 

Acheter l'ouvrage 

Depuis une vingtaine d’années de grands noms de l’écriture se sont succédé comme lauréats du prix : Denoix de Saint-Marc, Raspail, Schoendoerffer, Tillinac… Des noms qui ont marqué la culture tant militaire que littéraire par leurs ouvrages.

Chaque année, l’armée de Terre décerne ce prix à ceux qui transmettent à un large public avec talent et force les valeurs de courage et de dévouement à la Nation. Depuis 2011, une mention spéciale peut être décernée par le jury afin de récompenser une oeuvre prometteuse mais qui n’a pas remporté le prix.

© SIRPA TERRE
Hubert Germain et sa fille.
© SIRPA TERRE
Le général d’armée Thierry Burkhard, chef d’état-major de l’armée de Terre, Marc Leroy, Hubert Germain et Anne-Marie Grué-Gélinet (à sa gauche son père pensionnaire aux Invalides) qui s'est vu remettre la mention spéciale du prix Erwan Bergot pour son ouvrage "S’accrocher à une étoile", publié aux éditions du Cherche-Midi.
© SIRPA TERRE
Remise du prix à Marc Leroy par le chef d'Etat-major de l'armée de Terre.
© SIRPA TERRE
© SIRPA TERRE

Distinguished Service Order et diplôme d’attribution du général Pierre Koenig

Avers du Distinguished Service Order
© Musée de l'Ordre de la Libération

Le Distinguished Service Order (DSO) fut fondé par la reine Victoria le 6 septembre 1886. Cette décoration, attribuée "pour bravoure sous le feu de l'ennemi "essentiellement aux officiers supérieurs ou généraux, est l’une des plus prestigieuses décernées par l’Empire Britannique. Une cinquantaine de Compagnons de la Libération l’ont reçu au titre de la Seconde Guerre mondiale.

Par décision du roi George VI d’Angleterre, le général Pierre Koenig la reçoit en juillet 1942 (vraisemblablement le 14) au Caire des mains du lieutenant général R.G.H. Stone, commandant supérieur des forces britanniques en Égypte, un mois après le décret du général de Gaulle lui décernant la croix de la Libération.

Cette distinction vient récompenser le héros de Bir-Hakeim qui a tenu tête au général allemand Rommel du 27 mai au 11 juin 1942, en plein désert libyen, à l’extrémité sud du dispositif britannique, dans le cadre de la bataille de Gazala.
La décoration s’accompagne du diplôme d’attribution du 7 août 1942 signé par George VI. C’est donc un (futur) Compagnon de la Libération qui en décore un autre dont la ténacité et l’ardeur au combat lui ont valu, de la part des Britanniques, le surnom de "lion du désert".

Don de la Société des amis du musée de l’Ordre de la Libération
N° d’inv. 2020.12.1.1 et 2020.12.1.2

 

Le Caire (Egypte), juillet 1942. Le lieutenant général Stone, commandant supérieur des Forces britanniques en Egypte, décore le général Koenig du Distinguished Service Order.
© Musée de l'Ordre de la Libération
Diplôme du Distinguished Service Order
© Musée de l'Ordre de la Libération
Revers de la Distinguished Service Order
© Musée de l'Ordre de la Libération

Visite virtuelle de l'exposition "1940 ! Paroles de rebelles"

En attendant la réouverture du musée en janvier, nous vous invitons à parcourir la visite virtuelle de l'exposition commentée par nos trois commissaires. 

Visionner la visite virtuelle

 

Un musée actif même fermé...

Des cassettes de silicagel en attente d’être installées à l’intérieur d’une vitrine du musée
© Musée de l'Ordre de la Libération

Malgré la fermeture du musée depuis plusieurs semaines, il se passe des choses derrière les portes closes.

En effet, l’équipe du musée met à profit l’absence de public pour effectuer des opérations de conservation préventive consistant à mettre en place les mesures nécessaires à la bonne conservation des collections. Pendant ce mois de décembre, les capteurs qui permettent de contrôler la température et l’hygrométrie (taux d’humidité relative) dans les vitrines ont été contrôlés et mis à jour. En même temps, le silicagel, produit régulateur d’humidité, a été changé pour permettre de maintenir un climat stable auprès des objets.

Lorsque cela était nécessaire, l’intérieur des vitrines a été dépoussiéré.

Ces interventions, qui ne peuvent avoir lieu qu’en l’absence de public, permettent de surveiller les objets et de vérifier qu’aucun problème n’apparait en attendant la réouverture tant souhaitée !

 

 

 

 

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Contrôle des capteurs de température et d’humidité à l’intérieur des vitrines.

 

La Résistance en Indochine

Edmond Grethen, inspecteur en chef de la garde Indochinoise
© Musée de l'Ordre de la Libération

A la suite de l’armistice franco-allemand, le Japon profite de la défaite française pour attaquer l’Indochine française le 22 septembre 1940. Les troupes japonaises, après accord avec  le gouvernement du maréchal Pétain, occupent l’ensemble de l’Indochine, en échange de la reconnaissance de la souveraineté française sur ce territoire.

L’amiral Decoux, nommé gouverneur général en remplacement du général Catroux qui a choisi de rejoindre la Grande-Bretagne, applique la législation vichyste et pourchasse les dissidents. En Indochine, dans des conditions difficiles, une résistance protéiforme se développe au service des Alliés et de la France libre.

Le 9 mars 1945, l’armée japonaise prend de force le contrôle direct de l’Indochine et y exerce une répression sanguinaire (environ 3 000 français, militaires et civils, sont massacrés en moins de 48 h) qui se poursuit jusqu’à la capitulation du Japon.

La Résistance en Indochine, fort mal connue avant la capitulation du Japon en septembre 1945, fut ainsi peu récompensée jusqu’à la forclusion de l’attribution de la médaille de la Résistance française le 1er avril  1947. C’est pourquoi, l’attribution pour l’Indochine fut prolongée exceptionnellement jusqu’au 31 décembre 1947. Le 30 décembre 1947 un décret attribue ainsi 457 médailles de la Résistance française au titre de l’Indochine.

Parmi les récipiendaires, le général Alessandri qui, avec la « Colonne Alessandri » après le coup de force du 9 mars 1945, parvint à gagner la Chine depuis le Tonkin à l’issue d’une marche périlleuse de plus de mille kilomètres à travers la jungle ; le chef de bataillon Marcel Levain, chef du réseau de Résistance Maupin-Levain ;  le commandant Pierre Messmer Compagnon de la Libération ; ou encore Edmond Grethen, inspecteur en chef de la garde Indochinoise, fusillé le 16 mars 1945 par les Japonais à l’issue des combats qu’il a menés le 9 mars 1945, et inhumé dans la crypte du Mont Valérien.

Rappelons également que trois Compagnons de la Libération (Jean d’Hers, René Nicolau et Charles Le Cocq) furent tués par les Japonais au moment du coup de force de mars 1945.

Le chef de bataillon Marcel Levain, chef du réseau de Résistance Maupin-Levain
© SHD Vincennes
Décret 47-206 du 16 janvier 1947 forclusion de la médaille de la Résistance française
© Musée de l'Ordre de la Libération
Décret 47-2451 du 30 décembre 1947 prolongation de l'attribution de la médaille de la Résistance française
© Musée de l'Ordre de la Libération
Décret du 30 décembre 1947 attribuant la médaille de la Résistance française pour la Résistance en Indochine
© Musée de l'Ordre de la Libération
Décret du 30 décembre 1947 attribuant la médaille de la Résistance française pour la Résistance en Indochine.
© Musée de l'Ordre de la Libération
Décret du 30 décembre 1947 attribuant la médaille de la Résistance française pour la Résistance en Indochine.
© Musée de l'Ordre de la Libération

Acquisition de la Distinguished Service Order du général Koenig

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le musée consacre au maréchal Koenig une vitrine qui évoque celui qui, à Bir-Hakeim, sut à la tête des Français libres résister à l’Afrikakorps de Rommel.

Ce remarquable fait de guerre fut marqué par l’envoi du général de Gaulle à Koenig d’un message adressé sur le champ de bataille: « Général Koenig, sachez et dites à vos troupes que la France vous regarde et que vous êtes son orgueil ».

Notre ami François Broche a consacré à cette page d’histoire un ouvrage remarquable, La cathédrale des sables, Bir Hakeim.

Les Anglais, qui purent reconstituer leurs forces pendant cet épisode, eurent à cœur de distinguer le général Koenig en lui attribuant dès son retour au Caire la Distinguished Service Order.

Rappelons que l’Ordre du service distingué (Distinguished Service Order) a été créé par la reine Victoria le 9 novembre 1886. Cet ordre militaire ne comprend qu’un seul grade, et n’est attribué que pour « bravoure exceptionnelle ».

L’insigne du général Koenig avait été mis en vente en 2003 mais le musée de l’Ordre de la libération n’avait pu l’acquérir ....

Il a été mis en vente à nouveau à Drouot en novembre 2020 et, avec l’accord du comité de conservation du musée, la SAMOL, dans un contexte de forte compétition sur ce lot, a pu acheter:

  • L’insigne qui est une médaille en or jaune, argent doré et émaux polychromes, avec une barrette « 1942 », dans son écrin de la maison Garrard
  • Le diplôme signé par le Roi George VI
  • Le texte de la citation qui accompagne l’attribution de cette distinction.

Ces souvenirs rejoindront la vitrine du maréchal Koenig, au sein de laquelle figure la photo de la remise de la DSO à Koenig par le général Stone, commandant des forces britanniques en Égypte.

Par ailleurs, lors de la même vente, la SAMOL s’est portée acquéreur, pour le compte du musée, d’un ordre de mission signé « C de Gaulle » à Alger le 7 août 1944, qui impose à MM. Luizet et Closon « de se rendre en France par la première opération d’atterrissage, en priorité absolue ».

On connaît le rôle majeur de ces deux Compagnons dans le processus de libération du pays.

L’enrichissement des collections du musée constitue un des objectifs prioritaires de la SAMOL.

La prochaine assemblée générale de la société, le 2 mars 2021, sera l’occasion de faire un bilan plus général de ses activités, soutenues malgré la situation sanitaire qui affecte notre pays.

 

© Musée de l'Ordre de la Libération
Avec Vladimir Trouplin, le bureau de la SAMOL : Didier Rousseau, secrétaire, Philipe Radal, président et Jean-Pierre Louise, trésorier
© Musée de l'Ordre de la Libération

AFCL : retour sur l’année 2020

Nous avons vécu une année 2020 inédite, avec la triste disparition de 3 Compagnons en quelques mois et le regret que les familles de Compagnon se soient si peu réunies.

Nous avons connu, malgré tout, plusieurs belles séquences : visite de jeunes du collège Alain Fournier de Bordeaux au musée de l’Ordre en février, inauguration d’une stèle à la mémoire des 10 Compagnons mosellans à Sarrebourg en mars, inauguration d’une stèle à la mémoire des Compagnons toulousains en août , assemblée générale de l’AFCL suivie de la projection du film « de Gaulle » à Neuilly-sur-Seine en septembre, cérémonie de présentation du fanion de la compagnie de fusiliers marins Le Goffic à Cherbourg en octobre, et salon virtuel du livre Compagnon en novembre.

Malgré les fortes contraintes imposées par la crise sanitaire, l’AFCL a été représentée à la commémoration du 80e anniversaire de l’Appel du général de Gaulle, 18 juin au Mont-Valérien, à l’hommage national rendu au Compagnon Edgard Tupët-Thomé aux Invalides en septembre, à la cérémonie de levée du corps du Compagnon Pierre Simonet à Toulon et à l’hommage national rendu au Compagnon Daniel Cordier aux Invalides, en novembre.

Vivez des fêtes de fin d’année les plus sereines possible. Prenez soin de vous et de vos proches.

Salon virtuel du livre Compagnon

Pour commémorer le 80e anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération, le 16 novembre, l’AFCL avait décidé d’organiser un « salon du livre Compagnon », qui se serait tenu à la Chancellerie le samedi 14 novembre. Une trentaine d’auteurs nous avaient donné leur accord, parmi lesquels les meilleurs historiens des Compagnons et de la France libre ainsi que plusieurs membres ou proches de l’association. En nous contraignant à respecter de strictes mesures sanitaires, le covid-19 nous a amenés à annuler ce rendez-vous très attendu. En conséquence, nous avons décidé d’organiser un salon du livre « virtuel » sur la page Facebook AFCL, en présentant chaque jour du mois de novembre un auteur et un livre, avec un extrait et un commentaire personnalisé. L’ensemble de ces textes sera prochainement publié sur la page de l’AFCL.

« Les Compagnons de l'ombre. Les services spéciaux français face à l’histoire (1940-1945) »

Les Compagnons de l’Ombre est né de la volonté commune de la DGSE et de l’Ordre de la Libération, à l’occasion des 80 ans de l’Appel du 18 juin, de rendre hommage aux cinquante membres des services spéciaux français qui perdirent la vie dans la lutte contre l’envahisseur nazi, et dont l’engagement et le sacrifice furent récompensés par l’attribution de la croix de la Libération.

Conçu par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et réalisé avec l’Ordre de la Libération, sous la direction de Nathalie Genet-Rouffiac et Vladimir Trouplin, cet ouvrage s’inscrit dans la continuité d’un partenariat né il y a plusieurs années entre ces deux institutions.   

21 x 27 cm
448 pages
39,95 €

En savoir plus sur l'ouvrage 

 

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle, « devant le vide effrayant du renoncement », selon ses propres mots, exhortait les Français à refuser la défaite et à poursuivre le combat avec lui depuis Londres.

Cet acte fondateur de la France libre ne fut, au commencement, que l’aventure de quelques individus qui répondirent à cet appel, alors que la Libération n’était encore qu’un rêve lointain, plus qu’incertain, et qui se dévouèrent, pour reprendre encore les mots du Général, au combat pour « la libération, la grandeur et la rénovation de la France ».

Ce fut-là, comme le rappelle dans son avant-propos le général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre, le sens de la création des Compagnons de la Libération, et l’esprit de leur engagement au service de la France, qui inspire la devise de l’Ordre : patriam servando, victoriam tulit (en servant la patrie, il a remporté la victoire).

Parmi les 1 038 combattants nommés Compagnons de la Libération, plus de 130 provinrent des services spéciaux de la France libre, nés à Londres dès le 1er juillet 1940, dont la mémoire collective a retenu le nom de Bureau Central de Renseignement et d’Action, le fameux BCRA du colonel Passy et ancêtre de la DGSE.

Le présent ouvrage, né de la coopération de l’Ordre et de la DGSE, est dédié aux cinquante Compagnons de l’Ombre membres des services spéciaux qui perdirent la vie avant la Libération. Ces héroïnes et ces héros, connus ou inconnus, laissent à la France une trace fulgurante. L’exemple de personnes qui, confrontées à l’inacceptable, décidèrent d’aller jusqu’au bout et tinrent parole, sans faillir. Ces femmes et ces hommes de l’Ordre de la Libération incarnent au plus haut nos valeurs et l’idée de l’indépendance nationale.

Cet ouvrage rend aussi hommage à l’action clandestine et de renseignement des services spéciaux de la France libre qui, au prix de sacrifices immenses, apportèrent une contribution décisive pour permettre au général de Gaulle et à la France de s’assoir à la table des vainqueurs et d’affirmer sa souveraineté.

Aujourd’hui encore, l’action clandestine demeure une dimension essentielle de la politique de défense et de sécurité de l’État.

Et la DGSE, en tant que seul service secret et spécial de l’État, n’oublie pas qu’elle est en grande partie l’héritière des services spéciaux de la France libre. La DGSE porte dans ses gênes l’expérience de la lutte clandestine au service de notre pays, de son indépendance et de sa souveraineté, mais aussi de son rayonnement et de sa grandeur. Elle se reconnait dans les valeurs qui animaient ces combattants, souvent très jeunes mais aguerris par l’expérience de la clandestinité.

Les temps ont changé, mais servir à la DGSE signifie le même engagement pour la France, les mêmes renoncements souvent et, parfois, le même dramatique sacrifice, comme en témoignent les nombreux morts du Service depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

C’est au nom de cette filiation que, le 17 septembre 2018, dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, sur décision du président de la République et avec le plein accord de l’Ordre, la ministre des Armées a remis la fourragère aux couleurs de l’Ordre de la Libération aux insignes des unités militaires du Service. Cette cérémonie est venue graver dans le marbre la filiation historique de la DGSE avec les services spéciaux de la France Libre.

Cette filiation engage la DGSE à inscrire ses pas dans ceux des trois derniers Compagnons de la Libération, ceux de Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin et membre du BCRA, mais aussi ceux d’Hubert Germain et de Pierre Simonet.

Dans un monde en mutation où, plus que jamais, se jouent la défense des intérêts, de la sécurité et de l’indépendance de la France, la DGSE adhère totalement aux valeurs de l’Ordre, dont l’avant-propos du général Baptiste témoigne de la modernité, et s’attache à faire vivre cette filiation avec les Compagnons du BCRA.

La DGSE a ainsi choisi quatre figures de Compagnons pour illustrer les valeurs LEDA dont elle s’est dotée : François Delimal pour la Loyauté, Pierre Brossolette pour l’Exigence, Laure Diebold pour la Discrétion et le colonel Dewavrin, alias Passy, pour l’Adaptabilité. Les deux premiers choisirent de mourir, en se donnant la mort, pour ne pas compromettre leur mission et la sécurité de leurs camarades.

Dans ce même esprit, en accord avec l’Ordre de la Libération, tous les agents du Service portent, dans les moments solennels de la vie du Service, un insigne de filiation à cet ordre, aux couleurs noirs du deuil et vert de l’espérance, permettant à chacun, civil comme militaire, de s’approprier cette distinction et cet honneur. À titre symbolique, l’insigne de filiation n°1 a été remis au président de la République à l’issue de la cérémonie d’inauguration du nouveau monument aux morts du Service, le 8 novembre 2019.

Aujourd’hui, tous les agents de la DGSE continuent à connaître et à se nourrir de cet héritage. À en être fier. Chacun, jeune ou ancien, civil et militaire, technicien, linguiste, officier traitant, agent clandestin ou autre, peut s’inspirer des parcours des « soutiers de la gloire », pour reprendre les termes de Pierre Brossolette, qui fut l’un des leurs. C’est pourquoi chaque nouvelle promotion d’arrivants au Service reçoit comme parrain un des cinquante Compagnons décédés, la dernière ayant l’honneur de porter celle de Pierre Brossolette.

Les jeunes agents de la DGSE peuvent ainsi mettre derrière ces noms des vies, des choix, des parcours, des drames, des exploits, des sacrifices. Ils guideront leurs pas dans cette carrière exigeante et passionnante qui s’ouvre à eux. En entrant à la DGSE, ils n’ont pas fait le choix d’une vie facile. Ils se sont engagés au service de la France, et en acceptent avec fierté et humilité les contraintes.

En cette année où notre pays célèbre les 80 ans de l’Appel du 18 juin et de la création de l’Ordre, la parution des Combattants de l’Ombre rend un hommage justifié à ces figures d’humanité et d’héroïsme empreint d’abnégation, qui ont permis à la France de demeurer un peuple indépendant, libre et fier.

L’esprit d’une nation se nourrit de vies exemplaires, et dans l’histoire récente de notre nation, il n’y a pas d’engagements plus exemplaires que ceux de la France de l’honneur, dont les Compagnons de la Libération sont la figure de proue.

En effet, aux heures les plus sombres et les plus lugubres de l’histoire de notre patrie, les 1 038 Compagnons incarnèrent la détermination et l’honneur de la France en opposant un « NON intransigeant » à l’asservissement de notre pays.

Et parmi « cette chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’histoire de France », selon les mots du général de Gaulle, fondateur et grand-maître de l’Ordre de la Libération, cinquante Compagnons du BCRA ont donné leur vie pour rendre à la France sa liberté et son honneur, mais aussi, on l’oublie trop souvent, pour qu’elle soit plus fraternelle et demeure républicaine.

Notre histoire multiséculaire est donc ponctuée de ces destins exceptionnels qui marquent les esprits, mais qui, si on n’y prend pas garde, deviennent souvenirs et s’estompent avec le temps.

Or, dans le contexte actuel où, nous le constatons chaque jour, des forces centrifuges visent à miner l’unité nationale, où des agitations provoquent une grande confusion face à l’histoire, et où certains prônent le rejet du pacte républicain, l’engagement des Compagnons de la Libération est une source d’inspiration inégalée permettant d’armer les esprits des citoyens face aux nouvelles menaces défiant notre démocratie.

Cet ouvrage consacrés aux cinquante Compagnons, « soutiers de la gloire » tombés au champ d’honneur du combat clandestin, arrive donc à point nommé. Il participera également à structurer la colonne vertébrale de ceux qui s’engagent dans cette voie exigeante, en mettant leurs pas dans ceux de leurs glorieux aînés. Et à n’en point douter, sa lecture sera utile à la réflexion de nos concitoyens et inspirera les enfants de France.

Le général de Gaulle était d’ailleurs pénétré de l’importance de transmettre le flambeau car il affirmait que « le souvenir ce n'est pas seulement un pieux hommage rendu aux Morts, c'est aussi un ferment toujours présent dans les actions des vivants".

Remercions donc ceux qui sont à l’initiative de ce livre ainsi que ceux qui en sont les auteurs, car à travers l’hommage rendu à ces cinquante-et-un patriotes ayant connu les affres du combat de l’Ombre et qui en ont payé le prix ultime, apparaissent en filigrane les mots de Charles Péguy à la France: "Mère, voici vos fils, qui se sont tant battus".

Retrouvez les évènements du mois de janvier 2021 ci-dessous :

Exposition "1940 ! Paroles de rebelles"

L'exposition "1940 ! Paroles de rebelles" est prolongée jusqu'au 28 février 2021. Dès la réouverture du musée en janvier, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de venir écouter les témoignages des Compagnons de la Libération qui se sont engagés dès 1940, n'hésitez pas à venir découvrir l'exposition ! 

Un livret jeu est disponible gratuitement à l'entrée du musée pour les enfants à partir de 8 ans. 

Pour en savoir plus sur l'exposition 

 

17 janvier 2021 Visite théâtralisée : « Des femmes et des hommes d’exception »

© Musée de l'Ordre de la Libération

Laissez-vous conduire dans le musée par cinq grandes figures de la Seconde Guerre mondiale. Vous serez plongés dans la clandestinité de la Résistance intérieure et le poids du système concentrationnaire mais aussi dans l’aventure incroyable des combats en Afrique et de la libération de la France.

Ces exemples de courage et de bravoure sont à découvrir en famille, à partir de 8 ans.

Dans la limite des places disponibles. Port du masque obligatoire. 

S'inscrire 

21 janvier Conférence-dédicace de Frédéric Turpin

Conférence de Frédéric Turpin sur Pierre Messmer le jeudi 21 janvier 2021 à 18h30. 

Dans la limite des places disponibles. Port du masque obligatoire. 

S'inscrire 

 

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