Musée de l'ordre de la Libération
Christian MARTELL

Christian MARTELL

ALIAS : Christian Martell- Brandy

Né(e) le 14 Mars 1914 - Saint-Etienne (42000 LOIRE FRANCE)
Décèdé(e) le 31 août 1945 - Ouston (GRANDE-BRETAGNE)
Compagnon de la Libération par décret du 08 novembre 1944
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Christian Martell - Brandy

De son vrai nom Lucien Montet, Christian Martell est né à Saint-Etienne le 14 mars 1914.

Fils d'industriel, il abandonne ses études en août 1936 après une licence en mathématique et s'engage dans l'Armée de l'Air comme élève pilote à Istres. Nommé sergent en juillet 1937, il est breveté pilote et fait partie de la 1ère escadrille de chasse d'Etampes.

Il est ensuite affecté en mai 1939 en qualité de moniteur de voltige aérienne à l’Ecole de chasse de Romilly. C’est là que la guerre le surprend. En novembre 1939, malgré lui, il rejoint l’Ecole de l’air de Salon-de-Provence comme moniteur alors qu’il enrage de ne pouvoir être affecté aux armées dans une escadrille de combat.

Il est nommé sous-lieutenant en avril 1940. Affecté à Pau le 1er juin 1940, il doit effectuer une mission sur Oran le 23 ; bien qu’elle soit annulée par la signature de l’Armistice, il décide de rejoindre Oran avec son avion. Il est alors affecté au groupe de chasse 2/5 replié en Algérie.

Mis en congé d’armistice avec une douzaine d'amis, dont Constantin Feldzer qui sera un brillant combattant du Régiment "Normandie", il décide de s'évader et de gagner Gibraltar à bord du bateau Le Saint Pierre.

Embarqués de nuit, le 11 novembre 1940, ils mettent le cap sur Marseille pour se diriger ensuite sur Gibraltar. Pris par la tempête, ils dérivent vers les Baléares.

Après un calme relatif, le bateau étant remis en état, ils reprennent la direction première mais, de nouveau, un vent violent les pousse dans le sens opposé et ils reviennent vers les îles pour, finalement, s'échouer sur la côte d'Ibiza où ils sont arrêtés par les autorités espagnoles et internés.

Les nombreuses interventions en leur faveur n'aboutissent qu'à les faire conduire à Port-Vendres où ils sont cueillis par la police de Vichy en janvier 1941. Incarcérés d'abord à Céret, où le tribunal conclue à un non-lieu, ils sont envoyés à Toulon et enfermés à la prison maritime. Grâce à l'intervention d'un capitaine de vaisseau, Lucien Montet est mis en liberté provisoire. Il regagne l’Afrique du Nord où il échoue de nouveau à trouver un passage pour l’Angleterre et revient à Paris en franchissant clandestinement la ligne de démarcation. Son affaire d’évasion ayant été portée devant le tribunal de Bizerte il décide de se cacher et par la filière d’évasion d’un ami il repasse en zone sud. Il rejoint Toulouse puis franchit la frontière espagnole le 5 février 1942. Il réussit à gagner Barcelone, se présente au consulat britannique qui le dirige vers l’ambassade à Madrid. De là il gagne Gibraltar le 2 mars.

Le 14 mars 1942 il débarque à Greenock. Il prend le nom de Martell et accepte les missions en France que lui confie le Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA) à la condition de reprendre au plus tôt sa place dans l'aviation.

Il est parachuté en France en mai 1942 et se blesse à l'atterrissage. Là il établit le contact avec des agents sûrs et crée un nouveau réseau d'évasion, le réseau "Brandy", dont il laisse le commandement à son frère Maurice.

En juillet 1942 il regagne l’Angleterre en passant par l’Espagne. Il se place alors définitivement sous les ordres de du général Martial Valin, commandant les Forces Aériennes Françaises Libres. En raison de ses capacités de pilote il reprend rapidement l'entraînement et, en janvier 1943, il est affecté sous les ordres de René Mouchotte, au Groupe de Chasse "Alsace" dont il commande l'Escadrille "Strasbourg".

L'année 1943 est consacrée à la conquête de la maîtrise de l'air. Bombardements des usines, attaques des aérodromes et batailles aériennes se succèdent. Le 25 mai 1943, au cours de l'un de ces combats menés en territoire ennemi, Martell, attaquant résolument une patrouille allemande très supérieure en nombre, remporte sa première victoire officielle.

Le 27 juillet 1943, il se distingue tout particulièrement en détruisant coup sur coup deux FW 190, tandis que ses pilotes en abattent trois autres, sans que l'Escadrille n'éprouve aucune perte.

Le 22 septembre suivant, il réussit encore un coup double en envoyant au tapis à quelques minutes d'intervalle un FW 190 et un Me 109. Mais le grand succès qui lui donne sa renommée est sa victoire sur le grand as allemand, le major von Graff, qu'il abat après une difficile lutte aérienne.

En décembre 1943, Christian Martell prend le commandement du groupe Alsace.

La mission suivante du groupe consiste à préparer le terrain en vue du débarquement et donc d'essuyer les violents tirs de DCA de l'ennemi. Le Groupe détruit ainsi, entre autre, un site radar et une Panzer Division. En juin 1944 le commandant Martell et le groupe Alsace participent avec vigueur à la destruction des transports et de l'artillerie ennemie.

Le 24 août 1944, il quitte le commandement de l’Alsace et rejoint en France le ministère de l’Air où il reçoit la mission de créer un Operationnal Training Unit (OTU). Fin avril 1945, il prend le commandement du 80e Operationnal Training Unit de chasse en Angleterre, sur la base d’Ouston.

Le 31 août 1945, alors qu'il décolle pour aller observer le travail des patrouilles à l'entraînement Christian Martell s'écrase près de sa base, victime d'une défaillance moteur.

Titulaire de six victoire homologuées, six probables et ayant endommagé 3 avions ennemis, Christian Martell a à son actif près de 2 000 heures de vol dont 350 de vol de guerre et 151 missions offensives.

Il est inhumé à Paris, au cimetière du Père Lachaise.


• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 8 novembre 1944
• Croix de Guerre 39/45 (9 citations)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Distinguished Flying Cross (GB)
• Silver Star (USA)
• Air Medal (USA)

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