Musée de l'ordre de la Libération
Louis LE BASTARD

Louis LE BASTARD

Né(e) le 04 Mai 1906 - Lignol (56160 MORBIHAN FRANCE)
Décèdé(e) le 23 Janvier 1945 - Illwald (67600 BAS-RHIN FRANCE)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 17 novembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Fils de cultivateurs, Louis Le Bastard est né le 4 mai 1906 à Lignol dans le Morbihan.

Appelé sous les drapeaux en mai 1926, il est incorporé au 23e Régiment d'infanterie et passe, quatre mois plus tard, au 10e Régiment de tirailleurs sénégalais (10e RTS) au Levant.

Il termine son service militaire au 8e RTS en novembre 1927.

Un an plus tard, il signe un engagement pour trois ans au titre du 41e RTM et est promu caporal.

Réengagé, Louis Le Bastard est affecté comme caporal-chef au 9e RIC en mai 1930 et part pour deux années au Tonkin où il est promu sergent ; sur place, il est affecté au 2e RTT en septembre 1930.

En mai 1932, il est admis dans le corps des sous-officiers d'active. Un an plus tard, le sergent Le Bastard passe au 4e RTS et rejoint, en juin 1934, le 18e RTS en Tunisie où il reste deux ans.

En juin 1936, il est affecté au 3e RIC à Rochefort et promu sergent-chef.

Un an après son mariage, au printemps 1938, il est désigné pour l'outremer et rejoint au Cameroun, le Bataillon de Milice du Cameroun.

Chef de poste à la frontière du Cameroun et du Gabon, il est nommé adjudant au mois de mai 1940. Refusant la défaite, il se rallie à la France Libre avec l'ensemble de ses hommes le 27 août 1940.

Dès le mois d'octobre, il participe à la campagne du Gabon et notamment aux opérations sur Mitzic avec le 1er Régiment de tirailleurs du Cameroun (1er RTC).

En décembre 1941, il est promu sous-lieutenant et est affecté au 3e Bataillon du Régiment de Tirailleurs du Cameroun récemment formé ; il participe pendant quatre mois à son instruction à quelques kilomètres de Yaoundé.

En mars 1942, le Bataillon, qui stationne au Cameroun, devient le Bataillon de marche n° 5 (BM 5) ; il rejoint ensuite la Syrie puis l'Egypte où il est intégré à la 2e Brigade de la 1ère Division française libre (1ère DFL).

Chef de section de bren-carriers, Louis Le Bastard prend part, avec le Bataillon dont c'est le baptême du feu, aux combats d'El Alamein en octobre 1942. Au cours de la campagne de Libye, il fera à lui seul une dizaine de prisonniers.

Il combat ensuite à Takrouna lors de la campagne de Tunisie à l'issue de laquelle il est promu lieutenant en juin 1943.

Le 20 avril 1944 il débarque en Italie avec l'ensemble de la 1ère DFL. Chef de section de mitrailleuses du BM 5, toujours au sein de la 2e Brigade, il fait preuve de la plus grande énergie et du plus grand sang-froid lors de l'attaque du Rio Forma Quesa les 18 et 19 mai 1944 en assurant une efficace protection de l'échelon d'attaque sous un feu violent et sur un terrain difficile.

Le 13 juin 1944, il est blessé au visage par un éclat d'obus à Bagno Reggio alors qu'il soutient presque seul, ayant perdu la moitié de son effectif, le poids d'une contre-attaque allemande. Il refuse de se laisser évacuer et parvient à arrêter l'ennemi à quelques mètres de ses pièces, permettant ainsi l'arrivée des éléments de réserve.

Il débarque en Provence le 16 août 1944 et prend une part active aux combats pour la libération de Toulon.

Le lieutenant Le Bastard participe ensuite à la campagne des Vosges et à celle d'Alsace. Au début du mois de janvier 1945, la 1ère DFL relève la 2e DB au sud de Strasbourg, face aux Allemands, dans des conditions climatiques très difficiles.

Le 23 janvier, Louis Le Bastard se trouve avec sa section sur le flanc nord d'une compagnie d'attaque et assure parfaitement sa mission pendant la progression vers l'Ill près de Sélestat. Il n'hésite pas à pousser ses pièces en premier échelon pour prendre à partie les éléments allemands qui se replient et les cloue au sol par des tirs précis qu'il règle lui-même. Alors qu'il installe une nouvelle base de feu en prévision d'une nouvelle attaque, il est mortellement blessé par un obus et, ne pouvant être évacué, décède sur le champ de bataille.

Il est inhumé au cimetière de Lignol.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille Coloniale avec agrafes "Libye"

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