Musée de l'ordre de la Libération
Jean DEMOZAY

Jean DEMOZAY

ALIAS : Morlaix

Né(e) le 21 Mars 1915 - Nantes (44000 LOIRE-ATLANTIQUE FRANCE)
Décèdé(e) le 19 Décembre 1945 - Buc (78530 YVELINES FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 30 juin 1941
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Jean Demozay est né le 21 mars 1915 à Nantes. Son père était gérant de propriétés en Sologne.

Il fréquente l'école de Beaugency dans le Loiret où s'est installée sa famille, puis le collège Saint Joseph du Locquidy à Nantes avant de poursuivre ses études en Angleterre.

Au décès de son père en 1932, Jean Demozay devient soutien de famille et devant abandonner sa scolarité, quitte le Saint John's College à Southsea, pour reprendre les affaires paternelles et s'installer avec sa famille à Paris.

Appelé sous les drapeaux en 1936 il est affecté au 19ème Train des Equipages à Paris mais il est rapidement réformé pour inaptitude physique. Il trouve ensuite une place d'agent commercial dans une société nantaise.

Au moment de la déclaration de guerre, Jean Demozay parvient à passer de nouveau devant une commission de réforme et réussit, cette fois, à se faire incorporer.

Affecté au 19ème Train des Equipages à Paris, il obtient, grâce à sa connaissance de la langue anglaise, d'être envoyé comme interprète auprès de la Royal Air Force. Il est attaché à l'Advanced Air Striking Force basée à Reims. En janvier 1940 il est muté au Bataillon de l'Air 117, structure administrative du Grand Quartier Général de l'Armée de l'Air.

Il est ensuite détaché au Squadron n° 1, où il en profite pour observer attentivement la technique des pilotes britanniques qui le laissent de temps en temps s'entraîner sur leur petit avion de liaison.

Lors de la retraite de juin 1940, le Squadron n° 1 regagne l'Angleterre et Jean Demozay se retrouve replié à Nantes. Voulant à tout prix poursuivre la lutte, il décide, avec seize techniciens de la RAF devant, à l'origine, rejoindre la Rochelle pour y embarquer, de s'envoler à destination de la Grande-Bretagne. Clandestinement, le 17 juin 1940, à bord d'un appareil de transport de la RAF remis en état, le petit groupe décolle de la base aérienne de Château-Bougon. Jean Demozay est aux commandes et, alors qu'il n'a jamais piloté de bimoteur, parvient à se poser à Sutton Bridge faisant la démonstration de ses dons de pilote hors du commun.

Jean Demozay rallie les Forces Françaises Libres le 24 juin 1940 et est affecté à la base de Saint Athan où sont regroupés les aviateurs Français libres. Se déclarant, dans un pieux mensonge, titulaire d'un brevet de vol civil, il réussit à être affecté à la RAF et est admis en stage à l'Operationnal Training Unit (OTU) n° 5 à Aston-Down.

A l'issue de trois mois à l'OTU, le 16 octobre 1940, l'aspirant Demozay est affecté, comme pilote cette-fois, à son ancienne unité, le Squadron n° 1. Il vole alors sur Hurricane et prend part à la bataille d'Angleterre.

Promu sous-lieutenant, le 8 novembre, il obtient sa première victoire en abattant un Ju 88.

Nommé chef de section (flying officer), il abat, le 24 mars 1941, un Bf 109 et reçoit quelques jours plus tard son deuxième galon de lieutenant.

Dans la nuit du 10 au 11 mai, il remporte sa troisième victoire en combat aérien bientôt suivie d'une autre le 25 mai ; trois jours plus tard il devient commandant du B Flight du Squadron n° 1.

A la mi-juin 1941, il est transféré pour un cours séjour au Squadron 242, dans la banlieue nord de Londres. Le 22 et le 23 juin 1941, il remporte ses cinquième et sixième victoires aériennes. Par décret du 30 juin, il est fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle.

Affecté au Squadron 91 le 29 juin 1941, Jean Demozay est nommé commandant de la 1ère Escadrille (Flight A) de l'unité. C'est la première fois qu'un officier français est placé à la tête d'une escadrille britannique. Il obtient trois nouvelles victoires aériennes pendant le seul mois de juillet 1941 et est promu capitaine le mois suivant

Début août il inscrit un nouveau Bf 109 à son tableau de chasse et signe le 29 août sa 11ème victoire aux dépens d'un autre Bf 109.

En septembre, il abat deux nouveaux Bf 109 en vol et détruit un appareil au sol ; il est décoré de la DFC le mois suivant après un nouveau duel aérien remporté sur un Bf 109. En novembre il remporte sa 15ème victoire aérienne sur un autre Bf 109 et en endommage plusieurs au sol.

En janvier 1942 Jean Demozay détruit en vol un nouveau Bf 109, terminant avec éclat son premier tour d'opérations. Il est ensuite affecté pour cinq mois à l'Etat-major du 11ème Groupe qui commande la chasse dans le sud-est de l'Angleterre, pour y donner des cours de tactique. En mai 1942, le commandant Jean Demozay est nommé membre du Conseil de l'Ordre de la Libération.

Début juillet, Jean Demozay est le premier pilote français à se voir attribuer une "bar" sur sa DFC ; quelques jours plus tard, il prend le commandement du Squadron 91, spécialisé dans les vols à longue distance au-dessus des côtes continentales. Entre septembre et novembre 1942, il obtient trois nouvelles victoires sur des FW 190.

En janvier 1943, Jean Demozay est nommé Wing Commander (lieutenant-colonel) de la RAF mais il doit quitter à regret le théâtre d'opérations. Il est en effet chargé par le général de Gaulle de représenter les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL) au sein de la mission du général Catroux, qui a pour but de préparer la fusion des Forces Françaises Libres avec l'Armée d'Afrique du Nord. C'est au même moment que, pour éviter des représailles contre sa famille restée en France, Jean Demozay prendra le nom de "Morlaix" lorsqu'il sera interviewé par Maurice Schumannà la Radio de Londres.

En quittant son commandement en janvier 1943, le commandant "Morlaix" a effectué plus de 400 missions de guerre et il est titulaire de 19 victoires aériennes homologuées et de 2 probables. Il est en outre responsable de la destruction, partielle ou totale, de nombreux bateaux et avions au sol ; palmarès qui fait de lui le troisième as français de la 2e guerre mondiale.

Promu lieutenant-colonel en juin 1943, il est affecté au commandement des Forces Aériennes Françaises du Moyen-Orient. Chargé d'instruire les pilotes français, il fait construire un avion école à Rayack au printemps 1944.

En avril 1944, il est nommé au cabinet militaire du Commissaire de l'Air à Alger. A ce poste, le colonel Demozay crée, en Algérie, dans des conditions matérielles difficiles, le Groupe Aérien de Coopération "Patrie" destiné à soutenir les FFI du sud-ouest en France. Le groupement, parti d'Alger, parvient près de Toulouse le 26 août 1944 et participe activement aux opérations de libération, harcelant les troupes allemandes en remplissant plus de 200 missions offensives et détruisant 300 véhicules.

Le mois suivant, le colonel Demozay est affecté au cabinet militaire du Ministre de l'Air, Charles Tilllon, à Paris avant d'être appelé comme adjoint au général commandant les Ecoles de l'Air en octobre 1945.

Le colonel Jean Demozay, est décédé le 19 décembre 1945 dans un accident aérien survenu près du terrain de Buc dans les Yvelines, au retour d'une mission à Londres. Il a été inhumé à Beaugency dans le Loiret.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 30 juin 1941
• Croix de Guerre 39/45 (13 palmes)
• Distinguished Flying Cross avec "bar" (GB)
• Distinguished Service Order (GB)
• 1939-1945 Star avec agrafe "Battle of Britain" (GB)
• Air Crew Europe Star (GB)
• War Medal (GB)
• Defence Medal (GB)
• Africa Star (GB)
• Distinguished Flying Cross (USA)
• Croix de Guerre Belge
• Croix de Guerre Tchécoslovaque

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