Musée de l'ordre de la Libération
Henri GARNIER

Henri GARNIER

ALIAS : Villeneuve - Ledoux

Né(e) le 30 octobre 1900 - Champmotteux (91150 ESSONNE FRANCE)
Décèdé(e) le 20 Janvier 1984 - Versailles (78000 YVELINES FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 19 Mai 1944
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Villeneuve - Ledoux

Fils d'industriel dans la petite métallurgie, Henri Garnier est né le 30 octobre 1900 à Champmotteux en Seine et Oise (Essonne).

Elevé par ses grands-parents à Champmotteux jusqu'à l'âge de 10 ans, il rejoint ses parents à Villeneuve en banlieue parisienne où il poursuit sa scolarité. Il suit des cours de dessin à l'école philotechnique de Villeneuve et devient ouvrier métallurgiste.

A 17 ans il fait un tour de France pour se former et est engagé en Espagne, à la société Hispano-Suiza (construction automobile et aéronautique). En 1922, après son service militaire qu'il effectue au 28e Régiment d'artillerie tractée comme maréchal des logis, chef d'atelier mécanique, il retourne chez Hispano-Suiza, mais cette fois à Bois-Colombes comme agent de maîtrise.

Marié en 1925, il est nommé, trois ans plus tard, en raison de ses grandes capacités, directeur de la succursale cannoise de la société.

Mobilisé en août 1939 comme maréchal des logis de réserve au 363e Régiment d'artillerie lourde tractée à Draguignan, il est ensuite affecté au transport de munitions. Il est finalement rappelé, comme affecté spécial, le 1er janvier 1940 à l'usine de fabrication des moteurs Hispano-Suiza de Tarbes, comme adjoint du directeur des fabrications.

Refusant l'armistice, Henri Garnier tente vainement de rejoindre l'Afrique du Nord en juin 1940 et reprend son poste à Hispano-Suiza.

Début 1941, il constitue une petite équipe qui organise le sabotage de pièces à l'usine; puis, entré en contact avec un ancien client, agent de l'Intelligence Service, il reçoit à l'automne 1941 ses premiers explosifs, qu'il utilise pour faire sauter la boutique d'un collaborateur à Tarbes.

Début 1942, il rencontre, par l'intermédiaire d'un ouvrier de l'usine, le chef régional du mouvement Combat, Pierre Dumas, qui lui propose d'abord de distribuer le journal du mouvement ; distribution à laquelle son épouse Clotilde participe également.

Rapidement chargé du recrutement de membres pour les groupes-francs de Combat, Henri Garnier, alias Villeneuve, prépare à l'été 1942 l'évasion de Paul Reynaud du fort du Portalet. Mais lorsque l'ordre d'agir est donné, l'ancien président du Conseil a été transféré sur ordre des Allemands.

Nommé chef départemental des groupes-francs pour les Hautes-Pyrénées par Jacques Renouvin, Henri Garnier organise des expéditions contre les transformateurs d'usine, des centres de brouillage radio et des lignes à haute tension. En janvier 1943, il fait sauter, à Bagnères-de-Bigorre, le bureau de l'office allemand du Travail, chargé de la mise en place du Service du travail obligatoire (STO)

Arrêté par la police allemande le 9 février 1943 à la suite d'une dénonciation, il est emprisonné à Tarbes et torturé. Faute de preuves, il est condamné à trois mois de prison par la cour d'appel de Pau pour atteinte à la sûreté de l'Etat et menées antinationales.

A sa sortie de prison en mai 1943, il rencontre l'adjoint de Didot (René Hardy), chef du Noyautage des administrations publiques (NAP-Fer), René La Combe. Ce dernier le charge de créer des équipes spéciales de sabotage des chemins de fer sur l'ensemble de la zone sud. Sous le nouveau pseudonyme de Ledoux, il devient instructeur national du NAP-Fer et constitue des équipes, les entraîne et dirige de nombreux sabotages.

En juillet 1943, il entre dans la clandestinité disposant de vrais faux papiers au nom d'un cheminot dont le décès n'a pas été enregistré. Grâce à cette couverture, il peut voyager sans danger et gratuitement et poursuit inlassablement les recrutements, l'inspection et la formation d'agents saboteurs. A la même époque, en, raison du transfert du centre national du Nap-Fer à Paris, son action s'étend désormais aussi à la zone nord.

Blessé en novembre dans l'explosion d'un central électrique du plateau de Lannemezan qu'il a saboté, il perd la vue d'un œil.

Recherché par la Gestapo, il tombe dans une souricière à Clermont-Ferrand le 23 décembre 1943 ; quelques minutes après son arrestation, il bouscule ses gardiens et réussit à s'échapper, faisant preuve d'un grand sang-froid.

Réfugié chez des amis, "brûlé" en France, il se résout à quitter la métropole après une tournée d'inspection de six semaines au cours de laquelle il passe ses consignes à ses subordonnés. En février 1944, il part pour l'Espagne d'où, via Gibraltar, il gagne l'Afrique du Nord, parvenant à Alger le 2 avril 1944.

Le 19 mai 1944, le général Catroux lui remet la Croix de la Libération.

Henri Garnier, engagé au ministère des transports et des communications, participe ensuite à l'élaboration du plan de rapatriement des prisonniers de guerre et retourne en France en octobre 1944.

De 1945 à 1952 Henri Garnier est directeur adjoint de la Régie des Transports de Bade dans la zone française d'occupation et est chargé de la récupération des véhicules emmenés par les Allemands pendant l'occupation.

Il occupe ensuite les fonctions de contractuel au ministère des Armées au sein des services techniques de l'Armée jusqu'en 1965 puis, jusqu'à sa retraite en 1972, est employé au contrôle du matériel auto d'une société pétrolière.

Henri Garnier est décédé à Versailles le 20 janvier 1984. Il a été inhumé à Champmotteux.


• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 19 mai 1944
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Médaille des Evadés
• Croix du Combattant Volontaire

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