Musée de l'ordre de la Libération
Émile BOLLAERT

Émile BOLLAERT

ALIAS : Beaudouin - Géronte

Né(e) le 13 novembre 1890 - Dunkerque (59140 NORD FRANCE)
Décèdé(e) le 18 Mai 1978 - Paris (75000 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 16 octobre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Beaudoin - Géronte

Émile Bollaert est né le 13 novembre 1890 à Dunkerque.

Fils d'un compositeur de musique, il fait ses études à Dunkerque puis à Lille avant d’entrer en 1906 au lycée Louis-le-Grand à Paris. Puis, parallèlement à ses études de droit, il suit des cours de piano et de composition au conservatoire de Paris. Licencié en droit en juillet 1911, il effectue son service militaire d’octobre 1911 à novembre 1913 au sein du service de santé militaire à Lille.

Ayant choisi l’administration, il est chef adjoint de cabinet du préfet du Nord jusqu’à la déclaration de guerre. Le 3 août 1914, il est mobilisé comme caporal au service de santé et prend part à la première bataille de la Marne. Sur sa demande, il rejoint une unité combattante, le 1er régiment d’infanterie, en février 1915. Élève officier il est promu aspirant en juillet 1915 puis sous-lieutenant en octobre 1915 quelques semaines avant d’être affecté au 13e bataillon de chasseurs alpins. Lieutenant en octobre 1917, il termine la guerre avec 5 citations et la légion d'Honneur.

Revenu à la vie civile fin juillet 1919, il gravit les échelons de l'administration préfectorale. Il est successivement chef de cabinet du préfet de la Loire (1919-1921), secrétaire général du Gers (1921-1922), sous préfet d'Arcis Sur Aube (1922-1924).

Émile Bollaert, radical-socialiste, collabore étroitement avec Édouard Herriot dont il devient le chef de cabinet lorsque ce dernier est appelé à la Présidence du Conseil de juin 1924 à avril 1925. Il demeure chef de cabinet d'Édouard Herriot, lorsque celui-ci devient président de la chambre des députés le 24 avril 1925 puis ministre de l’Instruction publique le 26 juillet 1926.

En mars 1929 Émile Bollaert est nommé préfet de Haute-Marne puis des Vosges (janvier 1931) avant de retrouver Édouard Herriot comme directeur de cabinet à la présidence du Conseil (juin-décembre 1932).

Directeur général des Beaux-arts en décembre 1932, il est préfet du Rhône à partir de février 1934.

Lors de la mobilisation de 1939, il souhaite ardemment partir comme chef de bataillon du 93e bataillon de chasseurs alpins mais le ministre de l'Intérieur le met en appel différé, en raison de sa situation professionnelle. Le 19 juin 1940, il assiste en tant que préfet à l’entrée des troupes allemandes à Lyon.

Farouche adversaire de l'occupation allemande, il est révoqué par Vichy le 25 septembre 1940 pour avoir refusé de prêter serment au maréchal Pétain. Il ne demande à l'État aucune compensation et trouve alors un emploi de courtier d'assurance. Surveillé à Lyon, il tente de rentrer à Paris mais n'ayant pas d'autorisation, il doit attendre avril 1941 pour obtenir un ausweis lui permettant de gagner la Capitale.

Courant 1942, il entre en contact avec plusieurs mouvements de résistance comme l’Organisation civile et militaire (OCM), Combat et Ceux de la Résistance (CDLR). Sous couvert d'activités commerciales, il effectue quatre voyages à Casablanca et à Alger où il rencontre des membres des Forces françaises libres.

Le 20 janvier 1943, il est désigné comme futur préfet de Police à la Libération.

Le 1er septembre 1943, il est nommé par le général de Gaulle et le général Giraud représentant du Comité français de la Libération nationale auprès du CNR. Il exerce les mêmes fonctions que Jean Moulin comme délégué général du CFLN et, à ce titre, dirige l'action de la Résistance.

Fin septembre 1943, il retrouve à Paris Pierre Brossolette, chargé de l'aider dans sa prise de fonctions. Émile Bollaert fait alors l'apprentissage de son difficile rôle de Délégué général face aux mouvements de résistance, aidé par ses adjoints Claude Bouchinet-Serreulles et Jacques Bingen.

Appelé à Alger pour rencontrer le général de Gaulle, il s'embarque, après plusieurs tentatives infructueuses, le 2 février 1944 avec Brossolette et 27 autres passagers à la Pointe de Penmarch (Finistère); le bateau fait naufrage et, revenu à terre, Émile Bollaert est arrêté le lendemain par les Allemands sur la route d’Audierne en compagnie de Brossolette.

Interné à Quimper, il est transféré à Rennes puis à Fresnes le 19 mars après avoir été identifié, toujours avec Pierre Brossolette. Interrogé durement comme ce dernier au siège de la Gestapo, avenue Foch, il quitte la France par le convoi du 15 août 1944 pour l'Allemagne. Il arrive le 20 août 1944 à Buchenwald. Il est transféré à Dora le 3 septembre 1944. Le 5 avril 1945 il est évacué vers le camp de Bergen-Belsen où il est élu délégué des 60 000 détenus à la libération du camp par l'Armée Britannique le 15 avril 1945.

Rapatrié le 29 avril 1945, il est nommé Commissaire de la République pour l'Alsace le 1er juin 1945.

En décembre 1946, il devient conseiller de la République puis, le 13 mars 1947, Haut-commissaire en Indochine jusqu’au 20 octobre 1948 dans le contexte extrêmement complexe de la décolonisation du Vietnam. En avril 1949, il est nommé Président du Conseil d'Administration de la Compagnie Nationale du Rhône jusqu'à sa retraite en novembre 1960. Il se consacre ensuite à de nombreuses associations à caractère artistique, culturel et diplomatique.

Émile Bollaert est décédé le 18 mai 1978 à Paris. Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris.

 

• Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945
• Croix de Guerre 14/18 (5 citations)
• Croix de Guerre des TOE avec palme
• Médaille de la Résistance avec rosette.
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Commandeur de l'Ordre des arts et Lettres
• Commandeur de l'Ordre des Palmes Académiques
• Officier du Mérite Agricole
• Médaille commémorative des Services volontaires dans la France libre
• Médaille de la Déportation et de l'Internement pour faits de Résistance
• Grand Croix de l’Ordre du Ouissam Alaouite (Maroc)
• Grand Croix de l’Ordre du Nicham Iftikar (Tunisie)
• Grand Croix de l’Ordre Royal du Cambodge
• Grand Croix de l’Ordre du Million d'Éléphant (Laos)
• Grand Croix de l’Ordre du Parasol Blanc (Laos)
• Commandeur de l’Ordre du Cèdre (Liban)

Publications :

  • Guerre et Paix en Indochine, Paris 1950

 

Pour en savoir plus : www.emile-bollaert.fr

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