Musée de l'ordre de la Libération
Claude HETTIER DE BOISLAMBERT

Claude HETTIER DE BOISLAMBERT

Né(e) le 26 juillet 1906 - Hérouvillette (14850 CALVADOS FRANCE)
Décèdé(e) le 22 Février 1986 - Paris (75000 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 13 Mars 1943
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Claude Hettier de Boislambert est né le 26 juillet 1906 à Hérouvillette (Calvados).

Propriétaire-agriculteur, il effectue entre 1926 et 1939 de très nombreux voyages de recherches zootechniques et ethnographiques en Afrique centrale, ainsi que de nombreux séjours en Scandinavie, en Europe centrale et au Proche-Orient.

Mobilisé comme lieutenant de cavalerie dès septembre 1939, il participe aussitôt aux opérations sur le front de Lorraine comme commandant d'un peloton à cheval dans un groupe de reconnaissance.

Ce groupe de reconnaissance est un des premiers cités à l'Ordre de l'Armée française pour de très nombreuses patrouilles effectuées jusqu'en territoire allemand, en particulier dans le secteur de Sierck, le plus actif pendant toute cette première phase des opérations.

Il participe ensuite, comme officier de liaison auprès de l'armée britannique, aux opérations de Belgique, avec les unités de chars de la 1ère Division cuirassée anglaise (combats de Louvain, Tirlemont).

Sur ordre, il rejoint les lignes françaises de la Somme le 20 mai 1940, traversant les éléments allemands poussés jusqu'à la mer.

Il prend part à la bataille de la Somme, puis aux batailles d'action retardatrice, d'abord sur la Seine, puis en Normandie et en Bretagne.

A Brest le 16 juin 1940, il décide aussitôt de continuer la lutte et passe en Angleterre sur un bâtiment emmenant des troupes polonaises avec les officiers et sous-officiers placés sous ses ordres et volontaires pour le suivre.

Apprenant alors la présence à Londres du général de Gaulle qu'il avait rencontré pendant la campagne de France, Claude Hettier de Boislambert se met à son service et est appelé par ce dernier à participer à la constitution de son premier Etat-major et de son premier cabinet.

Le général de Gaulle envoie le 6 août 1940 une délégation en Afrique avec mission de rallier les colonies françaises d'Afrique équatoriale et le Cameroun. Cette mission se compose du commandant Leclerc, de René Pleven et du capitaine de Boislambert. Le 26 août 1940, la mission est accomplie avec le ralliement du Cameroun mené par Leclerc et Boislambert.

Après avoir commandé à Douala, au Cameroun, il prend le commandement de Pointe-Noire dans des conditions extrêmement difficiles et saisit notamment sept grands navires de commerce qui passent au service de la cause alliée.

C'est grâce à la réussite de cette mission que les alliés purent faire parvenir, sur le front du Proche-Orient, l'aviation de chasse nécessaire au redressement de la situation alors sérieusement compromise.

Nommé chef d'escadrons avant la tentative de débarquement du 23 septembre 1940 à Dakar, Claude Hettier de Boislambert demande l'honneur de prendre la direction des opérations intérieures qui doivent aider ce débarquement.

Après l'échec de cette tentative, il réussit à remettre en place tous les éléments de la résistance de telle sorte que, lorsqu'il sera arrêté le 30 septembre 1940, après cinq jours de poursuite dans la brousse, seul l'administrateur des colonies Antoine Bissagnet subira le même sort que lui.

Traîné par les autorités de Vichy, et en particulier par le gouverneur général Boisson dans les prisons de Dakar et de Bamako, le commandant de Boislambert subit des interrogatoires pendant de longues semaines. Il ne fournit aucun renseignement de nature à renseigner les forces vichystes.

Il est transféré à la prison de Marseille, puis à celle de Clermont-Ferrand et ensuite à celle de Gannat. Après neuf mois de détention préventive, il est condamné le 13 juin 1941, par la Cour martiale suprême de Gannat, à la peine capitale, commuée immédiatement en condamnation aux travaux forcés à perpétuité.

Il purge sa peine d'abord à la prison de Saint-Etienne, isolé en cellule dans des conditions très dures, puis, de nouveau, à la prison de Gannat d'où il parvient à s'évader après vingt-six mois de détention.

Après deux mois passés clandestinement en France, en liaison avec des réseaux de renseignement et d'action, il rejoint Londres sur ordre du général de Gaulle, dans la nuit du 14 au 15 janvier 1943, par une opération aérienne dans la région de Clermont-Ferrand.

A peine arrivé en Grande-Bretagne, il assiste, auprès du général de Gaulle, à la Conférence d'Anfa (Casablanca) de janvier 1943, puis retourne en Afrique du Nord en mission.

Nommé lieutenant-colonel, il reçoit la charge de créer, d'organiser et de commander la Mission militaire française de liaison administrative (MMLA) qui doit établir et harmoniser les rapports entre les forces Alliées et les populations libérées.

Le Commandant de la MMLA, investi des délégations des différents départements ministériels, est chargé d'assurer la sécurité des populations civiles, la réorganisation sanitaire des parcelles de territoire libérées, la reconstitution des hôpitaux et l'hébergement des personnes déplacées. Il organise le ravitaillement dès la libération, la mise en place des autorités administratives et prend les premières mesures de police et d'épuration tendant au rétablissement de la sûreté intérieure ainsi que le rétablissement élémentaire des premières voies de communication.

Ces missions importantes et extrêmement complexes, notamment du fait de leur diversité ont été dans une très large mesure menées à bien malgré les difficultés inhérentes aux circonstances de guerre et parfois à l'incompréhension des Alliés. Elles ont été dans leur intégralité l'oeuvre de la MMLA, de leur chef et des officiers recrutés, éduqués, entraînés et amenés sur le théâtre d'opérations par lui.

Dans presque toutes les villes libérées, et au fur et à mesure de l'avance alliée, ce sont les officiers de liaison ou leur chef qui sont entrés les premiers. Ainsi, Claude Hettier de Boislambert est parmi les tous premiers à entrer à Caen et à Saint-Lô. Le 2 août 1944, il est blessé devant Rennes, alors qu'il cherche à entrer encore une fois parmi les premiers dans la ville pour y délivrer des Français prisonniers.

Il quitte le commandement de la MMLA au moment où il est nommé à l'Assemblée consultative.

Appelé, par la confiance de ses camarades de la Résistance, à prendre la Présidence du Groupe de la Résistance extra-métropolitaine à l'Assemblée, il est membre de la Commission des Colonies, de la Commission des Finances, de la Commission de l'Information et rapporteur du Budget des Colonies.

Le 15 novembre 1945, Claude Hettier de Boislambert est nommé gouverneur de Rhénanie, et prend son commandement le 1er décembre 1945.

Lors de la création de l'Etat Rhéno-Palatin groupant les anciennes provinces de Rhénanie Hesse-Nassau et de Palatinat Hesse-Rhénane, il est nommé Délégué général, gouverneur du nouvel Etat.

En 1951, le gouverneur Hettier de Boislambert, à qui le Gouvernement français propose une mise en congé pour qu'il puisse conserver éventuellement son poste, préfère démissionner pour se présenter et être élu aux élections législatives.

Député de la Manche, de 1951 à 1956, il fait partie de la Commission des Affaires étrangères et de la Commission des Territoires d'Outre-mer. A ce titre, il est amené à effectuer plusieurs missions et à rédiger le rapport général de la Commission d'enquête chargée d'examiner l'application des lois sociales et du Code du Travail dans les Territoires d'Outre-mer.

Au cours de très nombreux voyages d'études en Afrique Française en particulier, il acquiert une connaissance approfondie des problèmes de l'Afrique Noire et des régions sahariennes dans lesquelles il séjourne à maintes reprises et pendant de longues périodes.

Claude Hettier de Boislambert est nommé Haut-représentant de France auprès de la Fédération du Mali le 14 juin 1960.

Après l'éclatement de la Fédération du Mali, il reste ambassadeur de France auprès du Sénégal. Il est à Dakar avec le titre de Haut-représentant de France, Doyen du Corps diplomatique.

Claude Hettier de Boislambert sera par ailleurs Président du Conseil supérieur de la Chasse dans les Territoires de la France d'Outre-mer de 1945 à 1958 et Président d'Honneur et Administrateur général du Conseil international de la Chasse qu'il présidera de 1950 à 1959.

Il est nommé Chancelier de l'Ordre de la Libération le 22 août 1962. Son mandat sera renouvelé à quatre reprises, jusqu'en 1978. Il fait restaurer, au sein des Invalides, le Pavillon Robert de Cotte, dans lequel s'installe en 1967 la chancellerie de l'Ordre de la Libération. Avec son épouse, Odette de Boislambert, il y crée, en 1970, le Musée de l'Ordre de la Libération.

Il est également Président de la Commission nationale de la Médaille de la Résistance et Président de l'Association nationale des Médaillés de la Résistance.

Claude Hettier de Boislambert est décédé le 22 février 1986 à Paris et est inhumé à Sallenelles (Calvados).

  • Grand Croix de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 13 mars 1943
  • Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
  • Médaille de la Résistance avec rosette
  • Médaille des Evadés
  • Croix du Combattant Volontaire 39/45
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
  • Croix du Combattant 39/45
  • Commandeur des Palmes Académiques
  • Médaille Coloniale
  • Médaillle des Blessés
  • Médaille Commémorative de la France Libre
  • Médaille Commémorative 39/45
  • Médaille de la Santé Publique
  • Bronze Star Medal (USA)
  • Grand Officier de l'Ordre de la Couronne de Chêne (Luxembourg)
  • Commandeur de l'Ordre du Mérite de la République Populaire de Pologne
  • Grand Officier de l'Ordre National du Mérite Centrafricain
  • Grand Officier de l'Ordre du Léopard de la République Démocratique du Congo
  • Grand Officier de l'Ordre du Mono (Togo)
  • Chevalier de l'Etoile Noire (Bénin)
  • Commandeur de l'Ordre du Ouissam Alaouite
  • Grand Officier de l'Ordre du Lion (Sénégal)

Principales publications :

L'Ile aux Cerfs, Nouvelles Editions de la Toison d'Or, Paris 1951
• A travers bois, illustrations de Maurice Parent, Delagrave, Paris 1968
• Les Fers de l'Espoir, Plon, Paris 1978

 

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