Musée de l'ordre de la Libération

L'Ordre de la Libération et son évolution

Depuis sa création le 16 novembre 1940, l’Ordre de la Libération a évolué. Aujourd’hui, il s'agit d'un établissement public national à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministère des Armées. La loi de programmation militaire du 13 juillet 2018 élargit le conseil d’administration et confère une nouvelle mission à l’Ordre de la Libération : développer l’esprit de Défense à travers le parcours des Compagnons et des médaillés de la Résistance française.

Conseil de l’Ordre à Paris le 26 octobre 1944. De gauche à droite : Guy Baucheron de Boissoudy, François Ingold, René Pleven, l’amiral d’Argenlieu, Pierre Koenig, Geoffroy Chodron de Courcel, Claude Hettier de Boislambert et André Postel-Vinay
©Musée de l’ordre de la Libération

Sa création :

Le 29 janvier 1941, le général de Gaulle nomme par décret les premiers Compagnons qui deviennent, en même temps, les premiers membres du conseil de l'Ordre de la Libération sous l'autorité du premier chancelier, Georges Thierry d'Argenlieu. Les autres membres du Conseil sont alors le gouverneur Félix Eboué, le lieutenant Emmanuel d'Harcourt, Edmond Popieul, officier de marine marchande et Henry Bouquillard, adjudant dans les Forces aériennes françaises libres.

 

Son rôle à l'origine :

A l'origine, le rôle du Conseil consiste à étudier les nominations pour l'accession dans l'Ordre et à rendre un avis ensuite soumis à la signature du général de Gaulle. C'est de ce dernier que dépend exclusivement la nomination des Compagnons de la Libération.

Le Conseil doit, « si les opérations militaires le permettent », se réunir une fois par trimestre pour délibérer sur les propositions qui lui parviennent. Le Conseil n'est pas sédentaire ; ses membres sont dispersés au gré de leurs fonctions civiles ou militaires. Ainsi le gouverneur Eboué réside à Brazzaville et Thierry d'Argenlieu remplit plusieurs missions diplomatiques (au Canada notamment) quand d'Harcourt, Popieul et Bouquillard partent en mission respectivement en France, sur mer et dans les airs.

Le conseil peut également répondre à une convocation extraordinaire du chef des Français libres pour examiner les demandes urgentes de proposition.

Au cours de ces réunions les dossiers des militaires et des civils qui font l'objet d'une proposition sont étudiés. Généralement, un mémoire de proposition, qui parvient par la voie hiérarchique au conseil de l'Ordre, est établi par le chef de corps (pour les Français libres) ou par le chef de mouvement ou de réseau (pour les Résistants).

 

Son rôle après la guerre :

Après la forclusion de l'Ordre le 23 janvier 1946, le conseil de l'Ordre a eu pour mission de prolonger, maintenir la tradition et l'idéal voulus par le général de Gaulle ainsi que d'assurer la discipline de l'Ordre. Depuis sa création, où seuls cinq membres siégeaient, le conseil de l'Ordre s'est développé. Aucun texte ne fixe le nombre à atteindre mais les membres du Conseil - obligatoirement Compagnons de la Libération - sont nommés par décret.

L'Ordre de la Libération semblait donc destiné à s'éteindre naturellement, en même temps que les derniers Compagnons de la Libération. Mais, comme il s’agit du deuxième ordre national français qui incarne les valeurs de la Résistance et de la Libération, qui, de plus, assure plusieurs missions sur le plan de la mémoire (organisation des cérémonies du 18 juin au Mont-Valérien et du 9 novembre à Colombey-les-Deux-Eglises) et sur le plan social (secours aux enfants de Compagnons et de médaillés), il était alors apparu nécessaire d'en assurer l'avenir.

Voir la page des missions

 

Parmi les Compagnons de la Libération, seules les cinq communes françaises titulaires de la croix de la Libération (Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l'Ile de Sein) sont assurées de ne pas disparaître. Il semblait donc logique de se tourner vers elles afin d'assurer la pérennité de l'Ordre de la Libération.

Voir la page des Compagnons de la Libération

 

C'est pourquoi, le 26 mai 1999, la Loi n° 99-418 créait le Conseil national des communes « Compagnon de la Libération » établissement public national à caractère administratif. (J.O. du 28 mai 1999). Elle a été adoptée, à l'unanimité, par l'Assemblée nationale et le Sénat. Ce conseil se substitue au conseil de l'Ordre de la Libération qui, depuis la création de l'Ordre, assure le fonctionnement de l'institution aux côtés du Chancelier.

Le Conseil avait alors pour mission :

  • D’assurer les traditions de l'Ordre de la Libération.
  • D’en conserver la mémoire.
  • De gérer le musée de l'Ordre de la Libération.
  • d'organiser les cérémonies commémoratives de l'appel du 18 juin et de la mort du général de Gaulle.
  • De participer à l'aide morale et matérielle apportée aux compagnons de la Libération, aux médaillés de la Résistance et à leurs familles.  
  • D’assurer le service de la médaille de la Résistance française.

Il était composé des maires en exercice des cinq communes, des Compagnons de la Libération et d'un délégué national nommé, pour un mandat de quatre ans renouvelable, par décret du président de la République.

Conseil d’administration du 29 novembre 2018.
©Ordre de la Libération

Souhait des Compagnons et des autorités de notre pays, l’Ordre de la Libération doit perdurer en devenant une boussole de citoyenneté, notamment auprès des plus jeunes. Une nation se nourrissant de vies exemplaires, les parcours et engagements des Compagnons et médaillés de la Résistance française, doivent continuer à inspirer nos concitoyens afin de développer et fortifier le nécessaire esprit de Défense devant animer la nation.

Sous tutelle du ministère des Armées depuis avril 2017, l’Ordre de la Libération est un établissement public à caractère administratif dirigé par un délégué national, le général de division (2S) Christian Baptiste, nommé par décret du président de la République en date du 9 janvier 2017. Jusqu'en 2020, le Président nommait également un chancelier d'honneur parmi les Compagnons. Le 12 octobre 2021 disparait Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération, s'éteint alors la fonction de chancelier d'honneur. 

La loi du 13 juillet 2018 relative à la programmation militaire projette l'Ordre dans le futur en lui donnant également une mission de développement de l’esprit de Défense à travers l’engagement des Compagnons de la Libération et des médaillés de la Résistance française.

Dans ce cadre, une nouvelle composition du conseil d’administration a été actée. Une co-présidence du conseil d’administration est assurée par le délégué national, et de manière tournante, par l’un des cinq maires des communes « Compagnon de la Libération » pour l’année civile.

La composition du conseil d’administration :

  • Un délégué national, co-président, nommé par décret du président de la République, après avis du conseil d’administration, pour un mandat de quatre ans renouvelable.
  •  Les maires en exercice des cinq communes titulaires de la croix de la Libération : Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors, Île-de- Sein ou leurs représentants. Ils assurent une co-présidence tournante annuelle.
  • En qualité de représentant de l’État, le secrétaire général pour l’administration ou son représentant.
  • En qualité de représentants des armées d’appartenance des unités combattantes titulaires de la croix de la Libération :- le chef d’état-major de l’armée de Terre ou son représentant ; - le chef d’état-major de la Marine nationale ou son représentant ; - le chef d’état-major de l’armée de l’Air ou son représentant.
  • En qualité de représentants d’associations oeuvrant dans le domaine de la mémoire et de l’histoire de la Résistance et de la Libération : - le président de l’association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française, qui peut se faire représenter par le secrétaire général de l’association ; - le président de l’association des familles de Compagnons de la Libération ou son représentant ; - le président de la société des amis du musée de l’Ordre de la Libération ou son représentant.
  • En qualité de personne qualifiée, le président du conseil scientifique du musée de l’Ordre de la Libération.
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