
Robert Marcelin Marcel BENOIST
Biographie
Robert Benoist est né le 20 mars 1895 à Auffargis, près de Rambouillet (Seine-et-Oise). Mobilisé le 19 décembre 1914, il est mis en sursis d'appel jusqu'à nouvel ordre au titre des usines Unic à Puteaux. Le 25 août 1915, il rejoint l'armée de l'Air puis l'école d'Avord comme élève-pilote le 14 septembre. Promu caporal le 21 novembre 1915, il grimpe rapidement les échelons de la hiérarchie militaire et est nommé adjudant le 26 juin 1917. Il est affecté à l'escadrille de Pau comme moniteur le 14 mars 1918 puis démobilisé le 15 septembre 1919. Il passe alors dans la réserve de l'armée de l'Air et est nommé sous-lieutenant en décembre 1937.
Coureur automobile de renommée internationale, il remporte plusieurs grands prix dont celui des 24 heures du Mans en 1937 aux côtés de Jean-Pierre Wimille. Rappelé à l'activité le 4 juillet 1939, il est envoyé le 6 février 1940 à l'école de mécaniciens de la Ferté-Alais. Démobilisé le 29 juin 1940, il reprend ses fonctions de directeur commercial de la société Bugatti, avenue Montaigne à Paris. Il exploite en outre une entreprise de transports publics de marchandises à Bois-Colombes.
Par l'intermédiaire de Charles Grover-Williams ("Sébastien"), avec qui il travaillait chez Bugatti, Robert Benoist est recruté par la section F du Special operations executive (SOE), dans le cadre du réseau Chesnut. L'équipe ainsi constituée par ces deux hommes, rejoints par "Antoine", Albert Fremont, "Laurent", Roland Dowlen "Achille" (opérateur radio de Grover-Williams), Thérèse Lethias, les parents de Robert Benoist et son frère Maurice, établit son PC dans la propriété familiale d'Auffargis et cache son émetteur radio dans la ferme de Thérèse Lethias près de Pontoise. En avril et mai 1943, le groupe réceptionne plusieurs parachutages d'armes qui sont cachées dans la propriété d'Auffargis.
Le 2 août 1943, la majeure partie du groupe est arrêtée par la Gestapo. Une perquisition est effectuée au domicile de la famille Benoist à Auffargis, qui conduit à la découverte de 98 containers contenant des armes, munitions et explosifs. Le 5, Robert Benoist est interpellé à son tour. Au cours de son transfert, il parvient à sauter de la voiture en marche et à prendre la fuite. Il se réfugie d'abord dans l'appartement de son frère puis chez un ami. Il prend alors contact avec Déricourt et part pour Londres, fin août 1943.
Une nouvelle mission lui est alors confiée par le SOE en octobre 1943 ; elle prend pour nom Clergyman. Le but de cette mission est de reconstituer dans la région nantaise un réseau démantelé par la Gestapo, dans un délai maximum de deux mois. Le 30 octobre 1943, lors d'un contrôle d'identité à Chartres, Benoist est arrêté par la Feldgendarmerie. Il réussit une nouvelle fois à s'évader en volant le vélo d'un des feldgendarmes. Il décide alors de repartir pour Londres. La mission qui lui est confiée le 29 février 1944 consiste à former des nouveaux groupes de sabotages à Angers, destinés à détruire le moment venu les voies de chemin de fer. Les instructions qui lui sont données par le SOE précisent qu'une fois ces groupes constitués, il pourra déléguer ses pouvoirs à son lieutenant, et partir en région parisienne pour constituer de nouveaux groupes.
En mars 1944, Robert Benoist entre en liaison avec Charles Couderc, chef du secteur de Rambouillet des Forces françaises de l’intérieur, par l'intermédiaire de Marcel Bluteau, responsable du sous-secteur FFI de Dourdan. Il se met alors à la disposition du commandant FFI de Seine-et-Oise Sud pour l'obtention de matériel et installe son personnel et sa radio en avril dans la région de Dourdan. Ainsi, cinq parachutages sont effectués en mai et juin 1944 dans les régions de Dourdan et Limours, au profit des FFI. Il se charge également de l'instruction tactique et technique et prend le commandement des directives de sabotage sur voies ferrées. Il met tous ses moyens, et notamment ceux de liaison par radio avec Londres, à la disposition du commandement FFI. Il participe notamment à la réception du parachutage du 3 mai 1944 aux Granges-le-Roi, près de Dourdan, avec Marcel Bluteau.
Le 18 juin 1944, Robert Benoist est finalement arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald. Il est pendu le 14 septembre 1944.
Robert Benoist a été homologué capitaine FFI à titre posthume par décret en date du 10 juillet 1947 puis commandant le 2 juillet 1955. Chevalier de la Légion d’honneur à titre civil (1927), décoré de la croix de guerre 1914-1918 (deux citations en 1916 et 1917) et de la Médaille militaire (1937), Robert Benoist se voit décerner à titre posthume la médaille de la Résistance française avec rosette par décret du 3 août 1946. Une rue portant son nom a été inaugurée à Dourdan le 14 janvier 2006.