Musée de l'ordre de la Libération
Service historique de la Défense

Odile VASSELOT (DE)

ALIAS : Danièle

Médaillée par décret du 15 octobre 1945
Date de naissance : 06 Janvier 1922
Lieu de naissance : Saumur, 49 - Maine-et-Loire, France

Biographie

Née le 6 janvier 1922 à Saumur (Maine-et-Loire), fille d’un officier de cavalerie, Odile de Vasselot réside à Metz avec ses parents, avant que l’exode ne les pousse à rejoindre Paris. Étudiante à la Sorbonne, elle refuse l’armistice et prend part à la manifestation du 11 novembre 1940 sur les Champs-Elysées. 

En juin 1943, elle entre en contact avec le réseau PCC (poste central de courrier relevant du réseau Zéro) et est chargée, dès le mois d’octobre, du transport du courrier entre Paris et Toulouse. Toutefois, son contact est arrêté et elle doit prendre ses distances avec le réseau. C’est à ce moment-là que, par le biais de Jacqueline Darcy, alias Marie France, Odile de Vasselot est mise en relation avec un des responsables du réseau Comète, Jacques Le Grelle. Ce dernier lui donne comme mission de réaliser le convoyage des parachutistes alliés tombés en Belgique. Elle accepte immédiatement et réalise son premier voyage dès le lendemain sous le pseudo de « Jeanne ». Sur place, grâce aux solidarités locales, elle traverse la frontière de nuit pour se rendre en Belgique et y récupérer les parachutistes. Après leur avoir fourni de l’argent et des faux papiers, elle les ramène en France où ils passent la nuit avant de prendre le train en direction de Paris. Les convoyages d’Odile de Vasselot interviennent deux fois par semaine et durent pendant deux mois. Cet arrêt soudain intervient à la suite d’un convoyage dans lequel ses « colis » sont appréhendés par la police allemande et qui précède d’un jour l’arrestation de Jacques Le Grelle le 17 janvier 1944.

Face à la vague d'arrestations que connaît Comète, Odile de Vasselot reprend du service pour le réseau Zéro comme agent de liaison entre Paris et Perpignan, Paris et Toulouse ou encore dans Paris même. A partir du mois d’avril 1944, elle est chargée par le nouveau chef du réseau, Jean-Louis Fosty, alias Christian, de mettre en place une ligne de communication entre Bordeaux et Paris mais celle-ci n'advient pas, faute de trains entre les deux villes. De la même manière, quelques temps avant le débarquement, elle a pour mission d’établir une liaison avec le Nord mais elle ne parviendra pas à trouver d’endroit pour installer un poste de commandement. A l’orée du mois de juillet, sur ordre de son chef Christian, Odile de Vasselot, connue de la police allemande, entre entièrement dans la clandestinité. Malgré le Débarquement, elle continue d’assurer le maintien des lignes de communication, notamment entre Paris et Tourcoing. 

Quand vient la Libération de Paris et l’entrée de la division Leclerc, Odile de Vasselot doit se rendre à Tourcoing pour acheminer le courrier. C’est dans un paysage de guerre qu’elle doit traverser les lignes alliées et ennemies. Suspectée d’être une espionne, elle est arrêtée une première fois et emmenée à la Conciergerie, où elle est internée avec une dizaine de milicienne. Elle est finalement libérée suite à l’intervention d’Eliane, membre du réseau PCC. Elle reprend immédiatement le chemin de Tourcoing à bicyclette mais est de nouveau arrêtée par les FFI de Villepinte. Amenée au commissariat, elle est reconnue par l’un des policiers qui la libère. Elle reprend son trajet et parvient – malgré un contrôle par des soldats allemands qui ne trouveront pas son message, caché dans une boîte de pilules – à rejoindre Tourcoing. C’est le dernier voyage de l’agente de liaison « Jeanne ». 

Après-guerre, elle devient enseignante puis proviseur. Elle témoignait régulièrement auprès des plus jeunes afin que cette histoire soit transmise. 

Grand officier de l’ordre national du Mérite, commandeur de la Légion d’honneur, médaillée de la Résistance française par décret du 15 octobre 1945, Odile de Vasselot était membre de la commission nationale de la médaille de la Résistance française et du conseil d’administration de la fondation de la Résistance. Odile de Vasselot est décédée dans la nuit du 20 au 21 avril 2025.

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