
Marcel FRIEDMANN
Biographie
Marcel Friedmann est né à Paris le 13 août 1923 et exerce la profession de coupeur-tailleur.
Le 4 octobre 1942, les parents de Marcel sont raflés puis déportés à Auschwitz d’où ils ne reviendront pas. Le 8 octobre 1942, il s'enfuit en Espagne avec l'intention de rejoindre le Royaume-Uni. Il est successivement interné à Reus puis à Miranda d’où il est libéré le 24 mai suivant. Arrivant finalement en Angleterre, il rallie les Forces françaises libres le 19 juillet 1943 et signe son engagement le 29 juillet 1943 ; il choisit alors d’être affecté à l’infanterie de l’Air. Le 1er décembre 1943, il est muté au 3e RCP.
Breveté parachutiste à Ringway le 4 janvier 1944, il est affecté au 3e squadron du 4e SAS le 15 avril 1944 puis est transféré en qualité d’interprète au 1st SAS Britannique avec lequel il est parachuté dans le Morvan (Squadron C, capitaine Harrisson). Il est alors muni de faux-papiers au nom de Fauchois.
Le 15 septembre 1944, le général Mac Leod lui décerne la Military medal britannique avec la citation suivante : « Le 23 août 1944, le caporal-chef Friedmann faisait partie d'une patrouille en jeep du 1st SAS britannique derrière les lignes ennemies en France. Aux Ormes (G695170), la patrouille a surpris une compagnie S.S. dans le village. La jeep de tête a été immédiatement assommée par le feu ennemi et le conducteur a été tué. Bien que la jeep se soit arrêtée complètement à découvert et à seulement 40 mètres de l'ennemi, le caporal-chef Friedmann, qui se trouvait dans la seconde jeep, s'est immédiatement précipité en avant sous le feu nourri des mitrailleuses, au mépris total de sa vie, pour tenter de sauver son camarade. Il l'a traîné hors de la jeep et à travers le terrain complètement dégagé afin de le mettre en sécurité. Ce n'est que lorsque le chef de la patrouille lui a ordonné d'abandonner la tâche qu'il s'était lui-même fixée, parce que des efforts supplémentaires risquaient de mettre en danger le reste de la patrouille, qu'il s'est retiré. Sa belle action, sa détermination et sa persévérance sous le feu direct de l’ennemi sont une inspiration pour ses camarades et un exemple de courage et de dévouement, selon les plus hautes traditions de l'armée française dont il est membre et de l'armée britannique avec laquelle il sert. »
Marcel Friedmann trouve la mort, le 6 décembre 1944, dans un accident de jeep lors d’une mission aux Pays-Bas. Il est alors inhumé au cimetière de Maasbree.
En mars 2019, des recherches sont entreprises, à l’initiative du lieutenant-colonel Pierre Chabot, officier-traditions au 1er RPIMa, régiment héritier des traditions des parachutistes du Special air Service (SAS) de la France libre, afin de retrouver la sépulture du caporal SAS Marcel Friedmann qui semblait avoir disparue et était ignorée de ses camarades SAS depuis 1946. Ses recherches lui ont permis de découvrir le lieu de la sépulture du SAS Marcel Friedmann : un cimetière de soldats du Commonwealth en Hollande sous un marqueur "Known unto God". La dépouille de Marcel Friedman a en fait été perdue car il était porteur d'un passeport canadien au nom de Fauchois et ne possédait pas de numéro matricule de l'armée britannique. Le 28 décembre 2021, la Commonwealth War Graves Commission a déclaré que le marqueur « « konwn unto God » du cimetière de Venray correspond bien à Marcel Friedmann. Des démarches sont alors entreprises afin de régulariser la situation du caporal SAS Marcel Friedmann au point de vue de ses décorations et titres de reconnaissance. C’est ainsi que la mention « Mort pour la France » lui a été accordée le 15 mars 2022 et le titre de combattant volontaire de la Résistance le 20 juin 2023. Le 1er RPIMa effectue actuellement les démarches nécessaires, auprès des autorités britanniques, au transfert de la dépouille de Marcel Friedmann vers le cimetière militaire français de Kapelle en Hollande.
La demi-sœur de Marcel Friedmann, Jeanine, a été prise en charge par une filière d’évasion d’enfants juifs organisée par un prêtre catholique hollandais au nord de Paris au moment où ses parents étaient conduits au camp de transit de Drancy, avant d’être déportés. Elle a été cachée à Dammartin-en-Goële jusqu'à la libération de la ville fin août 1944. Elle n’avait que 13 ans lorsqu’elle a appris la mort de Marcel et n’a entrepris aucune démarche pour retrouver son corps ou pour faire valoir les droits de son frère. Elle a émigré en Australie en 1954 et est décédée récemment. Le lieutenant-colonel Pierre Chabot est aujourd’hui en relation avec le neveu de Marcel Friedmann, Paul Cibulka.
Par décret du président de la République du 30 septembre 2024, la médaille de la Résistance française est décernée à titre posthume à Marcel Friedmann.