Musée de l'ordre de la Libération
Archives familiales

Jean-Annet ASTIER DE LA VIGERIE (D')

ALIAS : Baralier

Médaillé avec rosette par décret du 24 Avril 1946
Date de naissance : 13 Mars 1920
Lieu de naissance : Versailles, 78 - Yvelines (ex Seine-et-Oise), France

Biographie

Fils de François d’Astier de la Vigerie et d’Anne-Marie Maurice de Solignac Fénelon, Jean-Annet d’Astier de la Vigerie est né à Versailles le 13 mars 1920. Il obtient un bac scientifique avant de se lancer dans la préparation de l'école Polytechnique. Lorsque la guerre éclate, il s’engage d'abord dans la cavalerie à Rambouillet avant de rejoindre l’aviation à Rabat (Maroc). À la suite de l’armistice du 22 juin 1940, il rejoint les Affaires indigènes, mais ses actions de propagande gaulliste lui valent une arrestation, d’abord au Maroc, puis en France. Il est emprisonné à Nîmes, d’où il parvient à s’évader. 

Entré en clandestinité, il s’implique dans le mouvement Libération aux côtés d’Yvon Morandat, tout en collaborant avec Combat et Franc-Tireur. En 1942, après être passé clandestinement en Suisse, il gagne le Royaume-Uni par l'Espagne et le Portugal, où il est interné un mois. Arrivé à Londres début juillet 1942, il rejoint le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) de la France libre. Il sert ensuite dans le 342e Groupe de bombardement Lorraine, sous le pseudonyme de Jean Baralier. 

Le 3 octobre 1943, lors d’une mission sur la centrale électrique de Chevilly-Larue, son avion est abattu près de la forêt de Compiègne. Grièvement blessé et inconscient, il est sauvé de l’appareil en flammes par son radio-mitrailleur. Fait prisonnier, il est d'abord soigné par les Allemands à Beauvais avant d'être interné au Stalag II-A de Neubrandenburg, en Allemagne. Dans ce camp, il organise un réseau de résistance avec l’aide du lieutenant Simon Stoloff (FAFL) et de Jean Villain. Leur réseau étend rapidement son influence à cinq stalags du nord-est allemand. Il supervise des opérations de sabotage dans les usines et kommandos, ainsi qu’un service de renseignement qui parvient notamment à récupérer les plans des armes secrètes allemandes V2 et V3. Il met également sur pied un corps-franc, le groupe « Bayard », qui participe à la prise de Neubrandenburg. En avril 1945, alors que les troupes soviétiques percent le front de l’Oder, il lance une insurrection générale dans la région s’étendant de l’Elbe à la Baltique. En mai, reconnu par les Soviétiques, il est rattaché à l’état-major du maréchal Constantin Rokossovski en tant que commandant militaire français de la région. Il organise le rapatriement de plus de 120 000 prisonniers de guerre français et de déportés, notamment ceux du camp de concentration de Ravensbrück. 

De retour à Paris en juillet 1945, il est nommé député à l’Assemblée consultative. Il devient ensuite adjoint du directeur général de la Radiodiffusion française, mais démissionne en janvier 1946 à la suite du départ du général de Gaulle. Il entreprend alors plusieurs tournées d’information en Europe de l’Est (Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Tchécoslovaquie), puis rejoint le cabinet du prince Bảo Đại en Indochine. En 1951, il est nommé directeur de l’Information à Tahiti, où il crée et dirige la radiodiffusion à Papeete. Par la suite, il devient ingénieur-conseil pour plusieurs sociétés privées, notamment la Société Bedaux. En 1958, il est chargé de mission auprès d’Edmond Michelet, ministre des Anciens combattants. 

Jean-Annet d’Astier de La Vigerie lutte durant de nombreuses années contre les séquelles de ses blessures de guerre et les suites de son internement. Il décède à Paris le 13 décembre 1976, après une longue maladie. 

Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur par décret du 30 décembre 1948 et médaillé de la Résistance avec rosette par décret du 24 avril 1946.

 

Auteur : Maxime Bouchet

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