Auguste TORSET

Né le 5 mars 1888 à Nuret-le-Ferron (Indre), Auguste Torset est incorporé le 8 octobre 1909 au 113e régiment d’infanterie comme soldat de 2e classe. Caporal le 27 septembre 1910, il passe dans la réserve de l’armée d’active le 1er octobre 1911. Il s’installe à Chatou, le 23 mars 1913, au 66 rue de Montesson où il exerce la profession de commerçant en bonneterie et layette. 

La mobilisation générale du 1er août 1914 le rappelle au sein du 113e régiment d’infanterie. Augustin Torset gravit alors les échelons de la hiérarchie militaire : sergent le 5 octobre 1914, adjudant le 29 décembre 1914, sous-lieutenant le 30 janvier 1915. A ce moment, Torset est l’un des chefs de section de la 6e compagnie du 2e bataillon du 113e RI. Le 5 mai 1915, le sous-lieutenant Torset est cité à l’ordre du 113e régiment d’infanterie: « Officier remarquable par sa belle attitude au feu. Le 27 avril sous un feu intense d’explosifs allemands a établi un créneau en face de l’entonnoir produit par une explosion pour empêcher les Allemands de s’y établir ».

Le 12 juillet 1915, la compagnie du sous-lieutenant Torset prend position au cœur de la forêt d’Argonne (Meuse). Dans la nuit du 12 au 13 juillet, le secteur subit un violent bombardement allemand. Le 13, en fin de matinée, les Allemands envahissent le secteur et de violents combats ont lieu. A la fin de la journée, les pertes du 113e RI s’élevent à 30 tués, 109 blessés et 1049 disparus dont le sous-lieutenant Torset. Capturé par les Allemands ce 13 juillet, interné à Stuttgart, Augustin Torset est rapatrié le 4 décembre 1918. Le grade de lieutenant de réserve lui est accordé le 23 janvier 1918. Le 23 juillet 1919, il est placé en congé de démobilisation. 

Rappelé sous les drapeaux par ordre de mobilisation générale du 3 septembre 1939, il est affecté au 54e régiment régional à Nevers. Démobilisé le 30 juillet 1940, le lieutenant Torset est rayé des cadres par arrêté du 8 janvier 1941 à compter du 20 août 1940. Il se retire alors à Chatou, 66 route de Montesson. 

Torset rejoint la Résistance au sein du Front national en septembre 1942 et, attaché à l’état-major régional sous les ordres de Jean Bonet-Lacotte, est l’un des fondateurs du secteur FTP-FFI de Chatou. Il prend pour pseudonyme « Nuret », nom de sa commune de naissance. Commandant militaire des FFI de Chatou avec le grade de capitaine, il dirige en personne les opérations contre l’ennemi quand les Allemands attaquent le château de la Pièce d’Eau, PC des FFI, le 25 août 1944. Il est abattu d’une balle dans la nuque tirée à bout portant. 

Homologué le 22 février 1946 au grade d’assimilation de capitaine, il est cité à titre posthume à l’ordre de l’Armée le 22 novembre 1946 avec attribution de la croix de guerre 1939-1945 avec palme : « Officier admirable de courage et de sang-froid. Dans la Résistance depuis 1942, a participé à la tête de son corps-franc à de nombreux et audacieux coups de main, s’est particulièrement distingué le 25 août 1944 au château de la Pièce d’Eau. Cerné par un ennemi trop nombreux et après total épuisement des munitions pour éviter le massacre des Forces françaises de l’intérieur, s’est déclaré seul coupable. Fusillé, est tombé en brave ». 

Le titre d’interné résistant lui est accordé le 28 février 1957 et la médaille de la Résistance française lui est décernée à titre posthume par décret du 3 février 1960 (Journal officiel du 10 mars 1960).