Aloïse ECKERT
Biographie
Né le 30 juillet 1905 à Rosheim (Bas-Rhin), Aloïse Eckert intègre la Gendarmerie et est admis élève garde à cheval le 14 janvier 1931, affecté à la 4e légion de garde républicaine mobile (LGRM) à Dieuze (Moselle). Le 22 mai 1931, il est affecté à la 1ère LGRM en garnison à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Nommé garde le 1er août 1931, il est muté à la légion d’Alsace-Lorraine, rejoignant le 1er février 1933 la brigade de Colmar (Haut-Rhin) puis, le 1er octobre 1934, celle de Soufflenheim (Bas-Rhin).
A la déclaration de guerre en septembre 1939, il participe à la campagne de France, dans la prévôté aux Armées du secteur fortifié de Rohrbach à Sarrebourg (Moselle) sur la ligne Maginot. Fait prisonnier de guerre par les Allemands le 27 juin 1940 à Raon-les-Léau (Meurthe-et-Moselle), interné au fronstalag de Strasbourg, il est libéré le 3 juillet 1940 en qualité d’Alsacien de souche allemande. Rentré en Alsace, il rejoint la Lorraine où le 29 novembre 1940, il réintègre la Gendarmerie au sein de la 20e légion de gendarmerie à Monthureux-sur-Saône (Vosges) puis est muté le 1er novembre 1941 à la brigade de Pont-à-Mousson (Meurthe et Moselle). Le 1er mars 1944, il est affecté à la brigade de Provenchère-sur-Favre (Vosges).
Au cours de ses affectations successives, il participe à l’appui aux prisonniers évadés, à l’aide aux Alsaciens ainsi qu’à l’établissement de faux papiers. Il s’engage plus activement en juin 1943 en participant aux liaisons et à la fourniture de renseignements pour la Résistance.
Alors qu’il est affecté à la brigade de Provenchère-sur-Favre (Vosges), il participe à une filière d’évasion dite filière Sengler. Le 24 juillet 1944, il rejoint le maquis de la « Grande fosse » relevant du Groupe mobile Alsace-Lorraine (GMA).
Lors d’un coup de filet le 10 au 11 octobre 1944 sur les membres du groupe de la filière Sengler, il est arrêté avec notamment les autres résistants de sa brigade. Avec ceux-ci, il est transféré à Saales (Bas-Rhin) où il subit les interrogatoires de la police allemande.
Le 14 octobre 1944, Aloïse Eckert est interné au camp de sûreté de Shirmeck. Le 29 octobre 1944, devant l’avance alliée, le camp est évacué et il est envoyé au camp de Dachau sous le matricule 120 934. Transféré en novembre 1944 au camp d’Auschwitz III, il est affecté au kommando de travail de Gleiwitz où il effectue des travaux de terrassement particulièrement éprouvants dans les conditions hivernales. Victime de maladie et de mauvais traitements, il est conduit au revier (infirmerie) de Gleiwitz où il décède le 28 décembre 1944.
Par décret du 27/05/1947 et à titre posthume, pour services de guerre exceptionnels, il est décoré de la Médaille militaire et de la croix de guerre 1939/1945 avec palme : « Gendarme possédant un sens élevé du devoir. A participé à la lutte contre l’envahisseur en apportant tout son appui aux prisonniers évadés et aux Alsaciens fuyant la conscription allemande. S’est efforcé de soustraire les réfractaires du service du travail obligatoire aux investigations dont ils étaient l’objet. En liaison avec les groupes des forces françaises de l’intérieur, a participé à leur organisation et à leur activité. Arrêté par la Gestapo le 12 octobre 1944, a été déporté au camp de concentration de Gleiwitz d’où il n’a plus donné de nouvelles. Non rentré à la Libération, a donné un bel exemple du devoir et du sacrifice. »
Le 28 juillet 1951, la qualité de FFI lui est reconnue pour la période du 27 juillet au 28 décembre 1944. Le titre de déporté résistant lui est attribué à titre posthume le 19 août 1960.
La 400ème promotion d’élèves gendarmes de l’école de gendarmerie de Chaumont (Haute-Marne) l’a choisi pour parrain en 2003 et la 500e promotion de cette même école a été baptisée « Ceux de la brigade de Provenchères » en 2020.
La médaille de la Résistance française lui est décernée à titre posthume par décret du 8 juillet 2025.

