
Alexandre REVERCHON
Biographie
Né le 28 octobre 1918 à Chamole (Jura), Alexandre Reverchon s’engage dans l’armée en 1936 en devançant son appel sous les drapeaux. Affecté au 150e régiment d’infanterie de Verdun, il participe aux combats de 1940 aux abords de la ligne Maginot. Nommé sergent le 1er mai 1940, il est fait prisonnier à Malo-les-Bains le 4 juin 1940 après 9 jours de résistance à Dunkerque où son unité s’est repliée. Evadé le 25 novembre 1940 du fronstalag où il est détenu, il rejoint la zone non occupée et souscrit un nouvel engagement au 65e régiment d’infanterie cantonné à Sathonay. C’est au sein de cette unité qu’il aurait eu ses premiers contacts avec la Résistance.
Son épouse étant domicilié en zone interdite, dans le pays de Gex, il obtient l’autorisation de traverser la ligne de démarcation pour s’y rendre régulièrement. Il en profite alors pour apporter des journaux clandestins (Libération, Combat, Franc-Tireur) à Lucile Locca, qui tient un café à Divonne-les-Bains. Avec Gaston Jacquet, greffier au tribunal de Gex, ils vont constituer l’embryon d’un groupe de résistance.
Après la dissolution de l’armée d’armistice en novembre 1942, il rejoint son épouse à Gex et développe son activité clandestine au sein des Mouvements unis de Résistance (MUR) puis de l’Armée secrète (AS). Toujours aux côtés de Gaston Jacquet, il devient responsable de l’AS de Gex. Ils prennent notamment en charge le ravitaillement des maquis environnants. Une de ses activités les plus importantes reste l’organisation de passages clandestins de la frontière franco-suisse que ce soit pour des soldats polonais évadés, des Juifs pourchassés ou des réfractaires au service du travail obligatoire (STO).
Rattaché au secteur Cristal 4 de l’AS en mai 1944, il devient agent de liaison auprès du colonel Romans-Petit avec le grade d’aspirant, tout en poursuivant l’action directe. En juin 1944, la veille du Débarquement, il organise avec ses hommes le sabotage des lignes téléphoniques le long de la route nationale 5.
Le 21 août 1944, les Allemands quittent Gex et se replient vers le Jura. Alors qu’il rejoint le PC de Romans-Petit avec Eugène Fournier pour rendre compte de la situation dans le pays de Gex, les deux hommes sont pris sous le feu d’une patrouille allemande. Grièvement blessé à la cuisse, Alexandre Reverchon est achevé sur place de deux balles dans le cou.
Homologué comme membre de l’état-major départemental de l’AS de l’Ain, avec le grade de sergent, pour la période du 6 juin au 21 août 1944, Alexandre Reverchon est déclaré « Mort pour la France » le 28 novembre 1945. Il est cité à l’ordre de la division avec attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent en date du 1er février 1946. Le titre de combattant volontaire de la Résistance lui est attribué le 19 décembre 2023.
Par décret du président de la République du 30 septembre 2024, la médaille de la Résistance française est décernée à titre posthume à Alexandre Reverchon.