Adrien Nicolas LAURENT

Né le 19 juillet 1914 à Bailleul-sur-Berthoult (Pas-de-Calais), fils d’Augustin Laurent et de Louise Caillez, célibataire, Adrien Laurent exerce la profession d’ouvrier d’usine à Chatou. 

Engagé volontaire pour trois ans, le 14 septembre 1933, au titre du 6e régiment d’artillerie divisionnaire, il arrive à Casablanca le 22 septembre suivant. Au sein des troupes du Maroc, il prend part aux opérations de l’Anti-Atlas (chaîne de montagnes du Sud-Marocain), nécessaires pour achever la pacification du Maroc et ainsi mettre fin aux résistances marocaines à l'établissement du protectorat français au Maroc. Passé le 25 avril 1935 au 32e régiment d’artillerie divisionnaire, il est de retour en France le 1er mai 1936. Il est alors décoré de la médaille coloniale avec agrafe « Sahara ». Renvoyé dans ses foyers le 14 septembre 1936, il se retire à Chatou, chemin des Bouvets. 

Rappelé à l’activité le 1er septembre 1939 par décret de mobilisation générale, Adrien Laurent est affecté au dépôt d’infanterie 92ter. Dirigé sur le camp du Ruchard (Indre-et-Loire), il passe le 16 octobre au 24e régiment d’infanterie, le 6 novembre 1939 au 12e bataillon de travailleurs et enfin le 19 novembre 1939 au dépôt d’infanterie 172bis au camp de Livron à Caylus (Tarn-et-Garonne). Suite à l'armistice du 22 juin 1940, ce dépôt est liquidé à la fin de la démobilisation. Il trouve alors un emploi de chauffeur à la maison Heudeberg à Nanterre jusqu’en août 1944. 

En juin 1944, au moment où il intègre le corps-franc des Forces françaises de l’intérieur (FFI) de René Robert, Adrien Laurent est domicilié 59 route de Carrières à Chatou. Avec son corps-franc, il prend part à la prise de la mairie de Chatou et de la perception le 21 août 1944. Le 25 août 1944, un détachement allemand attaque le PC des FFI situé au Château de la Pièce d’Eau à Chatou. Capturé après avoir été dénoncé, Adrien Laurent est exécuté par les Allemands. Exhumé avec ceux de ses camarades le 26 août, le corps d’Adrien Laurent portait la trace des sévices subis : « plaie par coup de feu dans la région maxillaire gauche ». 

Le 11 décembre 1945, il est cité à l’ordre de la division à titre posthume avec attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent : « Volontaire aux corps francs de Chatou, énergique et audacieux. Fait prisonnier le 25/8/44 au cours d’une attaque, est mort en brave, fusillé par les Allemands ». La Médaille militaire lui est décernée à titre posthume par décret du 22 août 1950 (JO du 25 août 1950) et le titre d’interné résistant lui est attribué le 1er mars 1957. Par décret du 3 février 1960, il est décoré de la médaille de la Résistance française à titre posthume.