Musée de l'ordre de la Libération
Philippe RAGUENEAU

Philippe RAGUENEAU

ALIAS : Neau - Erard

Né(e) le 19 novembre 1917 - Orléans (45000 LOIRET FRANCE)
Décèdé(e) le 22 octobre 2003 - Gordes (84220 VAUCLUSE FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Neau - Erard

Fils d'industriel, Philippe Ragueneau est né le 19 novembre 1917 à Orléans dans le Loiret.

Après des études secondaires à Roubaix puis à Lille, il est élève à HEC au moment où il est mobilisé en septembre en 1939, à la 51e DI à Orléans. Après une formation d'EOR à Saint-Cyr, il est promu aspirant dans l'Infanterie.

En juin 1940, il se trouve à Mondonville, chef de section dans une compagnie de mitrailleuses au 23e RI ; avant même l'appel du général de Gaulle, il refuse de déposer les armes et groupe autour de lui les officiers et sous-officiers de sa compagnie.

Une semaine après l'armistice, il diffuse en Haute-Garonne un manifeste intitulé La guerre continue dans lequel il définit les principes de la résistance clandestine ; quelques jours plus tard, il fonde dans la région le mouvement "La Guerre Secrète" qui se consacre au renseignement, à la propagande et au sabotage.

Fin janvier 1941, Philippe Ragueneau part pour Lyon rencontrer les responsables d'autres mouvements naissants en zone sud comme le Mouvement de libération nationale (MLN) créé par Henri Frenay. Il annexe son mouvement à celui de Frenay.

Le 12 août 1941, il est arrêté chez lui avec 200 exemplaires du journal Vérités. Interrogé pendant 24 heures par la police de Vichy, il ne parle pas et est emprisonné à la prison de Montluc à Lyon. Trois mois plus tard, il est jugé par un tribunal favorable à la Résistance, échappe à la peine de mort et se voit condamner à 6 mois de prison...avec sursis.

Libéré en novembre 1941, il reprend ses activités avant de s'embarquer pour l'Algérie où il entre en relation avec le mouvement "Combat" tout en exerçant la profession d'attaché commercial.

Au moment du débarquement allié de novembre 1942 il fait partie du coup de force qui neutralise Alger et participe à l'occupation de la villa du commandement de l'Air à El Biar.

Il s'engage ensuite dans un commando français qu'il contribue à mettre sur pied, le Special Detachment, rattaché à la 1ère Armée Britannique. Nommé sous-lieutenant, Philippe Ragueneau et les 45 hommes du commando débarquent puis occupent pendant près de deux mois, en décembre 1942 et janvier 1943, le phare du Cap Serrat en Tunisie alors qu'ils sont coupés de leur base et presque sans ravitaillement. En mars 1943 le commando opère à l'Oued Zarga puis, le mois suivant, de nouveau au Cap Serrat.

Ayant effectué 21 missions de sabotage dans les lignes ennemies, Philippe Ragueneau est promu lieutenant et, volontaire pour suivre des cours de parachutisme, repart pour Alger.

Après l'entrée des Alliés à Tunis, les volontaires du Special Detachment sont incorporés dans la 1ère Division Française Libre au sein du 1er Régiment de DCA Légère. Apprenant la mort de Berty Albrecht, Philippe Ragueneau demande au général Brosset commandant la 1ère DFL l'autorisation de retourner en France. Dans ce but, il est affecté en novembre 1943, à Alger, au Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRAA), avant de partir, le 1er décembre, pour Londres où il suit un entraînement intensif (parachutisme, sabotage, espionnage, etc.).

Dans la nuit du 9 au 10 juin 1944, le capitaine Ragueneau, comme membre de l'équipe Jedburgh "George", est parachuté dans le Morbihan dans le maquis de Saint-Marcel avec un détachement du 4e Bataillon d'Infanterie de l'Air. Dix nuits de suite, il réceptionne du matériel. Le 18 juin 1944 à l'aube, le camp est attaqué et Philippe Ragueneau est contraint de se replier avec les FFI du maquis.

Après 10 jours de marche il atteint le maquis de Saffré en Loire-Atlantique et participe aux combats de défense du maquis puis à ceux d'Ancenis.

Quelques jours plus tard, il est nommé Délégué Militaire Départemental en Loire-inférieure ; il organise le département, obtient des armes et équipe plusieurs bataillons. Après l'arrivée des troupes américaines, fin août, le capitaine Ragueneau rentre à Londres.

Parachuté une seconde fois, le 7 septembre 1944, dans la Vienne (Mission Shinoile), il se casse une jambe à l'atterrissage. Il contribue cependant à mettre sur pied le 1er Groupement Mobile qui monte au contact des Allemands retranchés sur la ligne Pornic-Paimboeuf et les refoule vers Saint-Nazaire après de durs combats.

En octobre 1944, appelé à Nantes à l'Etat-major du 1er Groupement Mobile, il est nommé chef du 2e Bureau ; fin novembre 1944, sa mission terminée, il rentre à Paris.

Après la guerre il devient journaliste, co-fondateur et directeur de l'Avenir de l'Ouest jusqu'en 1947.

Chargé de mission au RPF (1947-1948) puis chargé de mission au Conseil de la République (1948-1949) Philippe Ragueneau devient chef du service de presse du RPF et rédacteur en chef d'Informations et Documents (1949).

Chef de service à Jours de France et à Radar entre 1956 et 1958, il est chargé de mission et des relations avec la presse dans le cabinet du général de Gaulle (juin 1958- janvier 1959).

Directeur adjoint des programmes de la Télévision en octobre 1959, il crée et préside la 2e chaîne à la RTF (1963-1964). Directeur du programme des deux chaînes françaises en 1964, il devient Inspecteur général de l'ORTF (1968-1974).

Membre du Conseil d'Administration de l'ORTF (1971-1972) puis délégué de l'ORTF pour les stations d'Outremer.

Directeur du Centre d'études d'opinion (1975-1982), Philippe Ragueneau publie en 1976 son premier roman, Julien ou la route à l'envers, avant de poursuivre une prolifique carrière d'écrivain.

Il est également Président d'Honneur et fondateur de la Communauté des Télévisions francophones et Président de l'association des Résistants de l'ORTF

Administrateur depuis 1983 de la société Secodip, et secrétaire général adjoint du Conseil national de la communication depuis 1988, Philippe Ragueneau est également auteur et producteur pour la télévision.

Philippe Ragueneau est décédé le 22 octobre 2003 à Gordes dans le Vaucluse.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille Coloniale
• Croix du Combattant Volontaire
• Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre
• Africa Star (GB)
• 1939-45 War Medal - mention in dispatches (GB)
• Silver Star (USA)

Principales publications :

Julien ou la route à l'envers, Albin Michel, Paris 1976
La Marée montante, Albin Michel, Paris 1977
Un Homme à vendre, Albin Michel, Paris 1979
L'Histoire édifiante et véridique du chat Moune, Albin Michel, Paris 1981
Sacrées vacances, Albin Michel, Paris 1982
Les Nouvelles aventures du chat Moune, Albin Michel, Paris 1983
Si vous passez par Meillanne, Albin Michel, Paris 1984
Le Grand voyage du chat Moune et autres histoires, Albin Michel, Paris 1985
Le Chat Moune et ses copains, Albin Michel, Paris 1988
Les Marloupins du Roy, Le Pré aux clercs, Paris 1989
Le Chat Moune exagère, Albin Michel, Paris 1990
Humeurs et humour du Général, Grancher, Paris 1990
Un Amour de chats, J. Grancher, Paris 1991
Les 400 coups de Gros-Mimi et Petit-Lulu, J. Grancher, Paris 1992
Paris libéré, ils étaient là, France-Empire, Paris 1994
Dictionnaire du Gaullisme, (avec Guy Sabatier), Albin Michel, Paris 1994
L'autre côté de la vie, Le Grand livre du mois, Paris 1995
Tiburce, le chat qui parlait comme vous et moi, Editions du Rocher, Paris 1997
Un homme de l'Ombre, Editions du Rocher, Paris 1998
Ulysse, le chat qui traversa la France, Editions du Rocher, Paris 2000
Grains de sable ou le hasard et le destin, Editions du Rocher, Paris 2001
Drôles de bêtes et drôles d'histoires : de l'humour à l'émotion, Grancher, Paris 2002
Le Général a dit : sarcasmes et boutades, Grancher, Paris 2003
Tiburce, le chat qui déjoua le piège du gangster, Éditions du Rocher, Paris 2004

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