Musée de l'ordre de la Libération
Louis BLÉSY

Louis BLÉSY

ALIAS : Pierre Lomme - Pierre Cormont - Pierre Granville

Né(e) le 25 juillet 1910 - Béziers (34400 HERAULT FRANCE)
Décèdé(e) le 07 juin 2004 - Aulnay-sous-Bois (93600 SEINE SAINT DENIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 19 octobre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Pierre Lomme - Pierre Cormont - Pierre Granville

Louis Blésy est né le 26 juillet 1910 à Béziers. Son père travaille dans le bâtiment.

A la suite de ses études primaires, il vient habiter en 1924 à Gennevilliers et devient ouvrier ornementaliste dans le bâtiment.

Appelé sous les drapeaux en octobre 1931, il effectue son service au 150e Régiment d'infanterie. Promu caporal, puis sergent, il est affecté au 6e Régiment de tirailleurs marocains.

Militant communiste depuis 1932, il entre au service de la municipalité de Gennevilliers. Il participe à la création de la soupe populaire et crée, en 1935, la colonie de vacances de Granville (dont il fera plus tard son pseudonyme) avec Jean-Pierre Timbaud.

Volontaire pour aller combattre en Espagne dès le début de la guerre civile, Louis Blésy n'est intégré dans les Brigades internationales qu'en décembre 1937. Il participe à différents combats jusqu'à la bataille de l'Ebre, au sein de la 14e Brigade. Rappelé en France en septembre 1938 pour effectuer une période de réserve, à l'occasion de la mobilisation "dite" des accords de Munich, il est libéré le mois suivant en raison de son mariage et rentre dans ses foyers.

Mobilisé au 6e RTM en septembre 1939, il combat dans le nord et, blessé à Lomme, est hospitalisé à Lille où il est fait prisonnier le 25 mai 1940. Après trois tentatives, il réussit à s'évader d'Allemagne (du Stalag XB Numburg, Hanovre) le 19 février 1941. Il parcourt à pied 280 kilomètres en territoire allemand et, via la Hollande et la Belgique, arrive à Paris onze jours plus tard. Il rejoint son épouse qui, déjà poursuivie par la police de Vichy, est cachée en Gironde. Avec elle, il passe en zone libre entre Langon et La Réole.

Démobilisé à Montpellier, Louis Blésy trouve, en mars 1941, le contact avec la Résistance à Béziers, par l'intermédiaire de l'avocat Marcel Brandon, et il crée un premier groupe de Résistance autonome chargé du sabotage dans les usines et les gares.

En janvier 1942, il entre au mouvement Front national dont il devient le responsable pour l'Hérault à la mi-1942 et pour l'Aude, le Tarn, l'Aveyron et l'Hérault fin 1942, y organisant les premiers maquis. Affecté début 1943 aux Franc-tireurs et Partisans français (FTPF), branche armée du Front national regroupant les mouvements paramilitaires du Parti communiste, il est bientôt choisi pour prendre la direction militaire des FTPF de l'Aude, du Tarn, de l'Aveyron et de l'Hérault (région R5). Il doit alors abandonner son emploi chez un négociant en récupération de tartre à Béziers pour entrer dans la clandestinité. Il organise de nombreuses opérations : attaque des dépôts d'habillement de Mazamet, sabotages successifs sur la ligne Bédarieux-Béziers, expéditions punitives à Montpellier contre l'intendant Marty, récupération de matériel de guerre, etc.

Au début de 1944 l'Etat-major zone sud des FTPF lui donne le commandement militaire de la région de Provence (Région R2). A la tête de ces six départements, Louis Blésy organise de nouvelles opérations de sabotage de grande envergure : attaque de convois à Aix, au Perthuis, à Draguignan, attaques de la prison de Chave à Marseille et de la forteresse de Sisteron pour y libérer des patriotes…

En mai 1944, Louis Blésy, alias colonel Granville, contrôle totalement les Alpes de Haute-Provence, où six mille FFI sont enrégimentés. Bloqué à Marseille pendant l'insurrection (23-27 août 1944), il dirige les opérations de toute la région et organise le ravitaillement de la population, n'hésitant pas le 22 août à prendre lui-même la tête d'un détachement pour déloger une section ennemie solidement retranchée. Il met les FFI à la disposition du général de Montsabert, pour aider à la réduction des derniers îlots tenus par les Allemands à Marseille.

Après la libération de la ville, Louis Blésy demande en décembre 1944 son affectation à la mission militaire de rapatriement des personnes déplacées ; le 5e Bureau de la 1ère Armée française l'affecte comme chef de mission de rapatriement des sujets soviétiques pour le Bade et le Wurtemberg. Cette mission terminée fin novembre 1945, il est affecté à cette date au cabinet du ministre de l'Armement. En décembre 1946, il est muté au cabinet du ministre de la Défense nationale.

Lieutenant-colonel FFI à la fin de la guerre, Louis Blésy est intégré dans l'armée active, avec le grade de capitaine, jusqu'en 1956 où il sert successivement comme commandant de compagnie au 32e Bataillon d'infanterie et au 152e Régiment d'infanterie cantonné à Colmar. Ensuite, directeur de la Maison des Enfants de Fusillés et Victimes de Guerre à la Villette-aux-Aulnes en Seine-et-Marne, il considère ces 15 années scolaires comme un véritable apostolat au service des victimes de guerre.

Ensuite il est également directeur administratif du Centre de soins de l'Aérospatiale à Chatillon-sous-Bagneux (Hauts-de-Seine) avant de prendre sa retraite en septembre 1974.

Louis Blésy est décédé le 7 juin 2004 à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Il a été inhumé à Gennevilliers.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 19 octobre 1945
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille des Evadés
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance

Publication :

La Résistance à Sevran, Edition Municipalité de Sevran - ANACR, 1989

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