Musée de l'ordre de la Libération
Paul LEISTENSCHNEIDER

Paul LEISTENSCHNEIDER

ALIAS : Carré

Né(e) le 16 Janvier 1907 - Thionville-Basse-Yutz (57100 MOSELLE FRANCE)
Décèdé(e) le 09 Avril 1999 - Paris (75016 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 19 octobre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : "Carré"

Paul Leistenschneider est né le 16 janvier 1907 à Basse-Yutz (Moselle) ; son père était greffier au Tribunal.

Il suit des études de droit, obtient une licence et devient avocat après avoir effectué en 1927 et 1928 son service militaire dans l'Infanterie.

Paul Leistenschneider est mobilisé en 1939. Puis, dès novembre 1940, la Lorraine étant annexée, profitant de la nationalité allemande imposée qui permet de circuler en Allemagne et en Autriche, tout en continuant son activité d'avocat, il fait partie d'un service de renseignements du 2e bureau de Vichy, au sein du réseau "Kléber".

A l'été 1942, craignant que son activité ne soit découverte par les Allemands, il décide de partir pour l'Angleterre.

Parvenu en zone Sud, il cherche à gagner l'Angleterre via l'Espagne, où il est incarcéré, à la prison de Miranda, de novembre 1942 à mars 1943. Ayant réussi à rejoindre l'Angleterre, il s'engage dans les Forces Françaises Libres à Londres et se porte immédiatement volontaire pour partir en mission spéciale en France.

Après une période de stages, il est désigné pour remplir les fonctions de délégué militaire du général de Gaulle pour la région de Montpellier. Il est déposé par une opération aérienne près de Lons-le-Saulnier, le 15 septembre 1943, gagne le Sud-est et prend ses premiers contacts. Il se dépense sans compter pour créer des équipes action et faire accepter un plan d'organisation paramilitaire. Il réussit dans sa tâche et se voit bientôt confier en plus la région de Toulouse, où les mouvements de résistance sont vivaces mais trop indépendants.

Il travaille alors sans relâche pour réaliser l'unité entre tous les mouvements et arriver à une action coordonnée et efficace. D'heureux résultats couronnent ses efforts mais ses nombreux déplacements et rendez-vous ont attiré sur lui l'attention de la Gestapo et il n'échappe que par chance à un guet-apens. Bien qu'on lui propose alors de revenir à Londres, il préfère rester en France et devient délégué militaire de la région de Lyon.

A partir du mois de mai 1944, il transmet au chef militaire régional les ordres du général Koenig qu'il est chargé de commenter et dont il doit contrôler l'exécution ; en outre, il coordonne tous les efforts qui, par manque de liaison et de directives précises, risqueraient d'être stériles.

Au début de l'attaque allemande sur le Vercors, "Carré" y effectue, à la demande des services de Londres, une courte mission de renseignement, avant de retrouver, à Lyon, un Etat-major régional décimé par les arrestations. Le chef militaire régional ayant été arrêté le 10 juin 1944, il contribue jusqu'à son remplacement à la ferme direction des opérations.

A la fin d'août 1944, les FFI ayant investi Lyon, le délégué militaire régional "Carré" rejoint les troupes combattantes dès les premiers engagements mais, voyant les dangers d'une lutte inégale, il réussit à calmer l'impatience des soldats et des chefs. Il obtient que l'on n'entreprenne rien avant son retour et part seul en moto, dans une région infestée de patrouilles, afin de rejoindre les Américains et leur demander une attaque conjuguée.

Il cherche en outre à effectuer la liaison du commandement avec les troupes des maquis de l'Ain et de l'Isère dont on ignore la position. Bien que ses chances de réussir soient extrêmement réduites, il parvient à passer. Il remonte ainsi vers le nord, franchit la route Mâcon-Lyon, touche les chefs FFI de l'Ain, redescend sur l'Isère et arrive enfin au PC de l'armée américaine où tous les renseignements sont donnés et toutes les dispositions prises, amenant, le 3 septembre 1944, la libération de Lyon.

De novembre 1944 à début 1946, il est secrétaire général à la Police pour l'Alsace à Strasbourg.

Promu lieutenant-colonel en juin 1946, il devient directeur administratif à la Compagnie Westinghouse et conseiller immobilier.

Paul Leistenschneider est décédé le 9 avril 1999 à Paris. Il a été inhumé au cimetière de l'Est, à Metz.


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 19 octobre 1945
• Croix de Guerre 39-45 avec palme
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique (GB)

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