Musée de l'ordre de la Libération
Elie ROUBY

Elie ROUBY

ALIAS : Hippolyte

Né(e) le 27 Mai 1894 - Lapleau (19550 CORREZE FRANCE)
Décèdé(e) le 20 Février 1970 - Tulle (19000 CORREZE FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 28 Mai 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Hippolyte

Elie Rouby est né le 27 mai 1894 à Lapleau en Corrèze où son père, le docteur Hippolyte Rouby, sera également élu sénateur.

Engagé volontaire pour trois ans en avril 1914, Elie Rouby est affecté au 21e Régiment de chasseurs et monte au front en septembre 1915. Promu maréchal des logis l'année suivante, il est muté au 1er groupe d'Aviation en février 1917.

Sergent pilote de l'escadrille Br 127, il effectue 25 missions de bombardement par tous les temps et obtient deux citations qui récompensent son action.

Démobilisé avec le grade d'adjudant, il est élu maire de Lapleau et conseiller général du canton de Lapleau en 1921.

En 1927, Elie Rouby préside la société Blagnac-Larive avant de devenir également, en 1936, président directeur général de la Société française d'Electro-Chimie à Limoges ; il est aussi, un moment, expert au Conseil économique.

Engagé volontaire en 1939 comme sous-lieutenant à la compagnie de l'Air 23/102, il prend une part active aux combats d'infanterie dans le secteur de la Basse-Ysère. Du 21 au 25 juin 1940, il fait preuve d'un cran magnifique en contenant la pression de l'ennemi malgré les tirs incessants de jour comme de nuit des mitrailleuses ennemies.

Démobilisé, il démissionne de la Mairie de Lapleau pour ne pas avoir à prêter serment au maréchal Pétain. En 1941, à la demande de son ami Martial Brigouleix, il rédige deux pamphlets résistants que ce dernier diffuse dans le département de la Corrèze.

Il recueille des Juifs persécutés par le gouvernement de Vichy qu'il fait entrer dans l'usine de la Société française d'Electro-Chimie et il accueille à son domicile, à partir de 1942, nombre de personnes recherchées par la Police, la Gestapo puis par la Milice. Après être allé le chercher près de Neuvic (Corrèze), il héberge l'ancien ministre et futur membre du Comité français de Libération nationale, Henri Queuille, jusqu'au départ de ce dernier pour Londres en avril 1943.

Engagé dans la Résistance sous le pseudonyme d'"Hippolyte", il est membre de l'Armée secrète (AS) de Haute-Vienne et se consacre aux préparatifs du passage à l'action armée. Il récupère des armes, recrute et forme des hommes qu'il prépare à la guérilla.

En juin 1944, il mobilise ses hommes et forme la compagnie franche "Gambetta" en Haute-Vienne, à Bussière-Galant. A la tête de son unité, il dirige des embuscades et des opérations conduisant à la libération de la région.

En septembre, après la libération de la région par les FFI, il dirige la compagnie sur le Front de l'Atlantique. Il occupe des postes particulièrement exposés qu'il tient avec vigueur dans le secteur de Marennes (Charente-Maritime) jusqu'à la dissolution de la compagnie "Gambetta", le 1er décembre 1944.

Immédiatement, Elie Rouby affecté au 158e RI avec le grade de capitaine FFI, prend le commandement du groupe local de Marennes et du corps franc marin de la Seudre chargé d'opérations de renseignements et de démoralisation derrière les lignes ennemies.

Il dirige ses corps-francs marins dans les durs combats de réduction des poches de l'Atlantique et notamment à Royan. Il se distingue le 16 février 1945 à la tête de ses hommes à l'assaut d'un poste ennemi dont toute la garnison est capturée. Le 1er mars 1945, il prend le commandement d'une patrouille qui pénètre profondément à l'intérieur du dispositif allemand ; il dirige alors l'attaque contre un groupe qu'il réduit à néant avec ses hommes avant de tenir tête à une contre-attaque six fois supérieure en nombre, parvenant à regagner les lignes alliées avec l'ensemble de ses effectifs.

Le 6 avril 1945, dans le secteur de Saintes en Charente-Maritime, alors qu'il s'élance avec un détachement à l'assaut d'un blockhaus, il est grièvement blessé par des éclats de mine et doit être amputé des deux jambes. Transporté à l'hôpital de Saintes, il y est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle pendant sa convalescence.

Après la guerre, Elie Rouby reprend ses activités industrielles à la tête de ses deux sociétés.

En 1946, il quitte le Parti radical et adhère à la SFIO ; la même année, il est élu président du Conseil général de Corrèze et de la Caisse régionale de Crédit Agricole.

Elie Rouby est décédé à Tulle le 20 février 1970. Il est inhumé à Lapleau en Corrèze.

• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 14/18 (2 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (5 citations)
• Croix du Combattant 14/18
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Commandeur du Mérite Civil
• Commandeur du Mérite Agricole

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