Musée de l'ordre de la Libération
Robert CUNIBIL

Robert CUNIBIL

Né(e) le 03 Février 1915 - Paris (75014 VILLE DE PARIS FRANCE)
Décèdé(e) le 05 juin 1999 - Alès (30100 GARD FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 28 Mai 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Robert Cunibil est né le 3 février 1915 à Paris. Son père était menuisier ébéniste.

Avec une formation de mécanicien ajusteur et de dessinateur industriel, il s'engage en novembre 1935 dans l'Armée de l'Air et est envoyé au Maroc.

Après son instruction militaire, il est affecté à la 2e Escadre du Nord marocain à Meknès.

Le 14 septembre 1937, il est admis à l'Ecole des Mécaniciens de Rochefort. Embarqué pour Casablanca le 27 septembre 1937, il est nommé maître-ouvrier.

Nommé caporal-chef en août 1938, il est envoyé en Algérie d'où il participe aux opérations sur l'Italie du Sud et la Sicile en 1940.

Le 1er juillet 1940 après-midi, deux bombardiers Glenn Martin 167 du groupe de bombardement 1/61, décollent de Youks-les-Bains, base située à proximité de Tébéssa en Algérie, et mettent le cap à l'est, à destination de l'Egypte.

A bord sont cinq aviateurs qui refusent de déposer les armes après l'Armistice. Le premier avion, piloté par l'adjudant Raymond Rolland, emmène le capitaine Roger Ritoux-Lachaud, officier observateur. Le second, est piloté par l'adjudant-chef Yves Trécan accompagné par le capitaine Jacques Dodelier, observateur, et le sergent-chef Robert Cunibil. Les deux avions se posent à Marsa Matrouh après quatre heures et demie de vol. Les aviateurs font part de leur intention de continuer le combat et, deux heures après, les deux Glenn Martin décollent à nouveau. Guidés par un petit appareil de liaison britannique, ils se rendent au quartier général de la Royal Air Force à Bogush. Le lendemain, les deux avions se posent à Héliopolis en Egypte.

Le 8 juillet, les cinq évadés s'engagent dans la RAF Volunteer Reserve et forment, avec le renfort d'une dizaine d'autres dissidents, dont le lieutenant observateur Pierre de Maismont et le sergent mécanicien René Bauden, la première des trois petites unités aériennes françaises constitués au sein de la RAF. Il s'agit du Number One French Bomber Flight constitué avec les deux Glenn Martin.

Le 13 juillet, l'unité quitte Héliopolis pour Aden où elle arrivera le lendemain en fin de matinée, jour de la fête nationale, après avoir passé la nuit à Port-Soudan. Au cours du trajet, le Glenn Martin du Warrant Officer Trécan, avec Dodelier et Cunibil à bord, s'écarte volontairement de sa route et survole pour une reconnaissance à vue les villes de Massaoua et d'Assab, tenues par les troupes italiennes. Il s'agit là de la première mission de guerre effectuée contre l'ennemi par un équipage français « dissident ».

Le 14 juillet 1940, l'unité est rattachée à Aden, au Yémen, au 8 Bomber Squadron de la Royal Air Force. Robert Cunibil prend part immédiatement aux opérations en Abyssinie et en Somalie. Son travail acharné et sa compétence technique contribuent alors largement au maintien en état des avions et au plein rendement de la première unité française constituée depuis le 25 juin 1940.

Le 16 décembre 1940, au cours de sa douzième mission de guerre sur l'Abyssinie, il est abattu en vol par la chasse italienne au cours d'une mission de reconnaissance sur Dir Daoua ; il saute en parachute, se blesse, mais reste le seul rescapé de l'équipage (le capitaine Dodelier, l'adjudant-chef Trecan et le sergent-chef Michel sont tués). Fait prisonnier par les Italiens, il est condamné à mort le 20 décembre 1940 par un tribunal à Addis-Abeba ; incarcéré en attente de son exécution, il retrouve Pierre de Maismont lui aussi interné. Tous les deux sont sauvés le 24 avril 1941 par l'avancée des troupes alliées vers Addis-Abeba qui permet leur libération de la prison de Dessié.

D'abord de retour au 8 Squadron en Abyssinie, il remplit ensuite des missions de liaison sous les ordres du colonel Palewski, commandant les FFL de l'Est africain.

En avril 1942, il est incorporé au Groupe de Chasse "Alsace" en Libye et participe à la bataille d'El Alamein. Mais, ayant perdu 5 pilotes, l'Alsace est retiré du front en octobre 1942 et rapatrié sur l'Angleterre.

En janvier 1943, Robert Cunibil est affecté à Camberley (Angleterre) puis est muté en avril au sein de la 2e Escadrille du Groupe de Bombardement "Lorraine" comme chef mécanicien. Il y effectue 20 missions dont 9 sur la France, en qualité de mécanicien navigant et de mitrailleur.

Il est nommé sous-lieutenant le 25 juin 1944.

Après la capitulation allemande, il est affecté à la Base Ecole de Pilotage de La Rochelle. En 1946, il est muté à la Base de Cognac, promu lieutenant puis muté à la Base Ecole de Rochefort.

En 1948, officier mécanicien, il commande les ateliers du D.B.A. 162 à Bamako (Mali) puis l'année suivante, exerce les mêmes fonctions à l'E.O.M. 81.

En 1951 il s'occupe de l'Entrepôt de l'Armée de l'Air 603 à Limoges et l'année suivante, il est promu capitaine.

Affecté en 1954 à l'Entrepôt de l'Armée de l'Air 601 à Châteaudun, il passe ensuite, avec le grade de commandant, en 1960, à la Direction centrale du Matériel de l'Armée de l'Air à Paris ;

En 1963, il sert à l'Entrepôt de l'Armée de l'Air 604, service des Marchés centralisés de Saint-Cyr.

Il part à la retraite en juillet 1968 avec le grade de lieutenant-colonel et devient chef de gestion des matériels à la Société de Construction et Réparation des Matériels aéronautiques à Issy-les-Moulineaux.

En 1971 Robert Cunibil se retire en Lozère, au cœur du pays cévenol, à Vialas dont il est élu Maire à partir de 1977 puis Maire honoraire à partir de 1983.

Robert Cunibil est décédé le 5 juin 1999 à Alès dans le Gard. Il a été inhumé au cimetière de Vialas.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille Coloniale avec agrafe "Libye"
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre

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