Musée de l'ordre de la Libération
Roger GÉRARD

Roger GÉRARD

Né(e) le 16 Mai 1898 - Paris (75011 VILLE DE PARIS FRANCE)
Décèdé(e) le 18 Décembre 1968 - Paris (75000 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 20 Janvier 1946
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Fils d'industriel, Roger Gérard est né le 17 mai 1898 à Paris.

Elève à Saint-Jean de Béthune à Versailles, il obtient le baccalauréat et voit ses études interrompues par la Première guerre mondiale.

Engagé volontaire dans l'aviation en novembre 1916 en qualité de mécanicien, il passe son brevet de pilote de chasse en avril 1918 et est affecté en octobre 1918 au groupe de chasse SPA 168.

Le 30 octobre 1918, il abat probablement un Fokker allemand.

Décoré de la Croix de Guerre, il est démobilisé comme sergent de réserve en juin 1920 et entre dans l'entreprise de Fonderie familiale, les Etablissements Gérard-Becuwe.

Capitaine de réserve dans l'Armée de l'Air, il reste un fervent adepte de l'aviation et vole sans cesse à travers l'Europe et l'Afrique du Nord participant à de nombreux rallyes aériens. Entre 1936 et 1939, il est employé par le 2e Bureau de l'Armée de l'Air pour remplir des missions photographiques.

En 1939, il est mobilisé comme capitaine au Groupe de chasse 1/3 stationné à Dijon puis près de Nancy. Sur Morane 406, il obtient une des toutes premières victoires aériennes de toute la guerre, le 24 septembre 1939. Passé sur Dewoitine 520, il devient moniteur au GC 1/3 et est détaché à Toulouse, de mars à mai 1940, auprès des chaînes de montage de Dewoitine pour en accélérer la production. Au début de l'offensive allemande de mai 1940, il rejoint son poste de combat au GC 1/3 et remporte trois nouvelles victoires aériennes (plus une probable) en 17 missions de guerre.

Evacué en Tunisie avec son groupe devant l'avancée des troupes allemandes, il est démobilisé en août 1940 à Clermont-Ferrand après avoir reçu la Croix de Guerre et avoir été promu officier de la Légion d'Honneur.

Roger Gérard reprend contact rapidement avec le colonel Ronin, chef du 2e Bureau de l'Armée de l'Air, et lui fournit des renseignements industriels avant de rentrer à Paris et de reprendre ses activité dans l'entreprise familiale.

En 1942, il entre en contact avec Jacques Robert qui dirige le réseau de renseignements "Phratrie" dans lequel il s'engage, se spécialisant dans le renseignement sur les aérodromes allemands et les industries travaillant pour l'Allemagne. Du 15 juin au 25 octobre 1942, il installe chez lui la première centrale du réseau "Phratrie", se charge lui-même de toutes les liaisons et héberge de nombreux agents.

A partir de février 1943, il dirige à Paris la filière d'évasion "Margot" qui se charge de faire passer par l'Espagne des volontaires pour s'engager dans les FFL ou l'armée d'Afrique.

En octobre 1943, il est envoyé par Antoine Masurel, un des responsables de "Phratrie", en mission à Londres où il se rend grâce à un appareil de la RAF piloté par Philippe Livry-Level venu le chercher à Manziat dans l'Ain, le 17 octobre en même temps que le général de Lattre.

Il suit un stage au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) avant de repartir pour la France, au début du mois de novembre 1943, dans la région de Bourges. En raison des relations professionnelles qu'il a entretenues avec des confrères industriels allemands dans l'entre-deux guerres, il est chargé de recueillir des informations sur l'aéronautique allemande. Il part donc pour l'Allemagne où ses recherches l'amènent à Augsburg où se trouve la firme Messerschmitt. Entré en contact avec des ouvriers français et étrangers, il recueille des renseignements précieux notamment sur les premiers monoréacteurs et bi-réacteurs Messerschmitt.

Rentré en France en décembre 1943, il fait parvenir son rapport à Londres. En mars 1944, il est arrêté par la Gestapo sur dénonciation et incarcéré à Fresnes mais il est rapidement libéré faute de preuves; il reçoit alors l'ordre de "se mettre au vert".

Le 18 juin 1945, il est décoré de la Croix de la Libération, place de la Concorde, par le général de Gaulle.

A la fin de la guerre, Roger Gérard reprend ses activités industrielles tout en continuant régulièrement à voler.

Plus tard, Ingénieur conseil de la Société générale de Fonderie, il est également Président de la Commission de Tourisme de la Fédération aéronautique internationale, membre de l'Aéro-club de France et de l'Automobile Club de France.

Roger Gérard est décédé le 18 décembre 1968 à Paris. Il a été inhumé au vieux cimetière de Neuilly-sur-Seine.

  • Commandeur de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
  • Croix de Guerre 14/18 (1 citation)
  • Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
  • Médaille de l'Aéronautique
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