Musée de l'ordre de la Libération
Georges JOUNEAU

Georges JOUNEAU

ALIAS : commandant Georges

Né(e) le 23 Avril 1902 - Paris (75020 VILLE DE PARIS FRANCE)
Décèdé(e) le 23 Avril 1981 - Antibes (06600 ALPES-MARITIMES FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 07 août 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : "Commandant Georges"

Georges Jouneau est né le 23 avril 1902 à Paris (20e). Après une courte scolarité, il est contraint de travailler pour subvenir à ses besoins. Très jeune, passionné de mécanique et de voiture, il travaille pour un petit garagiste de Romainville avant de devenir son propre patron avant la guerre.

Officier de réserve, mobilisé en 1939, le capitaine Jouneau commande, en 1940, l'Atelier du Train de la 3e Armée dans le Doubs. Il se bat vaillamment pendant la campagne de France, notamment lors du repli de la 3e Armée où il se dépense sans compter pour rallier les unités du Train.

Les 15 et 17 juin 1940, mis à la disposition du 45e Corps d'armée, il galvanise la résistance des arrière-gardes, à Saint-Hippolyte et Indevillers. Il entre en Suisse avec son unité et y est interné.

Evadé de Suisse en juillet 1940 avec deux sous-officiers, il se présente à l'Etat-major et est retenu en activité de service. Affecté au commandement de la Compagnie civile de Transports, en août 1940, Georges Jouneau en profite pour récupérer et camoufler du matériel : autos, armes, munitions laissées sur place par l'Armée des Alpes. Bientôt, dès septembre 1940, il entre dans le réseau de résistance du Camouflage du Matériel (CDM) que met en place le commandant Mollard.

Dès lors, Georges Jouneau camoufle, au prix des pires dangers et de grosses difficultés, toute sorte de matériel militaire au profit des groupes armés de la Résistance.

En janvier 1941, repéré, il comparaît devant la commission d'armistice italienne et est menacé de graves sanctions. Il est alors affecté à Lyon, par le réseau CDM, comme ingénieur mécanicien dans différentes sociétés de la région. Il organise la recherche de caches pour le camouflage du matériel dans les départements environnants.

Il participe également à la préparation de l'évasion du général Giraud pendant l'année 1942. Recherché par la Police allemande en novembre 1942, il doit quitter Lyon et se réfugier dans l'Ain. Il est mis ensuite à la disposition du général Delestraint, chef de l'Armée secrète (AS), pour ses transports et son ravitaillement. Il n'en poursuit pas moins ses activités de camouflage et déplace par camions plus de 600 tonnes de matériel et d'essence fin 1942, dans la région lyonnaise.

Membre de l'AS en janvier 1943, le "commandant Georges" en devient le chef du 4e Bureau de la Région R1 (Rhône-Alpes) en décembre 1943.

Pendant de longs mois, en relation avec Romans-Petit, Cantinier (Rosenthal) et Carré (Leistenschneider), il continue à ravitailler, en armes, en munitions, en véhicules, en essence, et en équipements divers, les maquis de Savoie, de l'Ain et du Vercors. Après l'arrestation du commandant Mollard en octobre 1943, il continue de son propre chef le ravitaillement en matériel des maquis de la région Rhône-Alpes.

Traqué et recherché par la Milice et la Gestapo, il échappe de justesse à plusieurs arrestations et ne cesse pourtant un seul instant de servir la cause de la Résistance.

Le 6 juin 1944, il rejoint le maquis du Vercors avec son équipe de transport, y montant tout un matériel précieux pour les combats à venir. Membre de l'Etat-major du Vercors, commandant un groupe de maquisards, il multiplie les coups de main en plaine contre les Allemands. Le 20 juin 1944, descendant en camion du Vercors, il vient, avec ses hommes, enlever 60 tirailleurs sénégalais gardés à Lyon par les Allemands et les remonte dans le maquis du Vercors.

Lors de la puissante attaque allemande contre le Vercors, il résiste farouchement dans le secteur des Pas, au sud-est du plateau, du 20 au 23 juillet 1944. Succombant sous le nombre, il réussit à franchir les lignes ennemies avec ses quatre-vingts hommes et reprend le combat dans un nouveau secteur. Il est ensuite chargé par le commandant Huet, commandant militaire du Vercors, d'organiser la défense du secteur du Trièves.

Le 22 août, il montre, au cours de la prise de Vizille, puis de la poursuite de l'ennemi en déroute, de très belles qualités de chef et il entre le premier à l'Hôtel de la Division militaire à Grenoble où réside le général Dailhe commandant la subdivision militaire pour Vichy.

Après la libération de Lyon, en septembre 1944, le "commandant Georges" est nommé chef du 4e Bureau de l'Etat-major de la 15e Région militaire.

Affecté au ministère des Armées comme officier de liaison entre le ministère de l'Armement et le ministère des Armées de septembre 1945 à juillet 1946.

Après la guerre, Georges Jouneau, administrateur à l'Office des anciens Combattants, Juge au Tribunal de Commerce de la Seine et Président d'Honneur de l'Amicale des concessionnaires des automobiles Berliet, devient Président directeur général des Etablissements Georges Jouneau et Compagnie à Bobigny.

En 1948, il est également, avec Yves Farge notamment, un des fondateurs des Combattants de la Liberté qui deviendra le Mouvement de la Paix.

Georges Jouneau est décédé le 23 avril 1981 à Antibes dans les Alpes-Maritimes. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris.

• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Médaille de la Résistance
• Croix des Services Militaires Volontaires (1938)

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