Musée de l'ordre de la Libération
Maurice ROLLAND

Maurice ROLLAND

Né(e) le 01 septembre 1904 - Montauban (82000 TARN-ET-GARONNE FRANCE)
Décèdé(e) le 14 Janvier 1988 - Paris (75005 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 16 août 1944
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Renaud- Olivier

Maurice Rolland est né le 2 septembre 1904 à Montauban dans le Tarn-et-Garonne. Fils de Magistrat, il se dirige lui aussi vers la carrière judiciaire.

Licencié ès Lettres puis diplômé d'Etudes Supérieures de Droit et du Centre des Hautes Etudes Administratives, il entre dans la Magistrature en juillet 1927.

Substitut à Lâon en 1930, à Corbeil en 1931, Procureur de la République à Provins en 1939, réformé, il n'est pas mobilisé et est nommé Substitut du Procureur de la République à Paris en 1940.

Maurice Rolland, en juin 1940, se trouve à Guéret dans la Creuse puis à Limoges, en exécution de l'ordre de repli des services civils que vient de donner le gouvernement.

Revenu à son poste de Procureur après l'armistice, il attire sur lui les foudres de la Kommandantur pour avoir demandé aux gendarmes d'appliquer avec le moins de zèle possible les ordres venus de Vichy.

Pendant l'année 1941, il essaie de réunir parmi ses relations les patriotes susceptibles d'agir le moment venu.

Au printemps 1942, il adhère à l'Organisation Civile et Militaire (OCM) et dirige un service de renseignements rattaché au réseau "Samson". Il entre en relation avec des services de renseignements belges et britanniques et surtout le SR de l'Armée d'armistice auquel il transmet des informations économiques, politiques et militaires. Le réseau "Samson" se développe particulièrement en 1943, avec la mise à disposition d'un radio et de plusieurs agents dirigés par un chef de service, "Billy". Le réseau "Samson" élargit ses contacts avec les milieux politiques et policiers ainsi qu'avec la résistance de la SNCF qui lui fait passer des informations de premier plan.

Maurice Rolland participe aussi avec le groupe "Résistance" à la rédaction et à la diffusion du journal du même nom. Poursuivant son activité professionnelle, il assume la direction du Parquet de Versailles et se voit menacé d'arrestation pour n'avoir pas fait arrêter des communistes.

En novembre 1942, il constitue un groupe de résistance judiciaire formé, au départ, d'une dizaine de magistrats et avocats ; le groupe, devenu un mouvement de 40 membres, a, à sa tête, un Comité Directeur de la Résistance Judiciaire dirigé par Maurice Rolland. Ce groupe, en liaison, via Alexandre Parodi, avec le Comité Général d'Etudes (CGE), établit des notes sur les procureurs généraux, sur l'épuration à la libération et prépare des projets de réforme judiciaire. Le Comité Directeur sera reconnu, en novembre 1943, par le Conseil National de la Résistance (CNR), comme la seule autorité qualifiée pour ce qui concerne les questions judiciaires.

Début 1943, avec le capitaine O'Neill ("Marc"), délégué militaire de l'OCM pour la Région parisienne, il s'efforce de coordonner différents groupes d'étudiants et de patriotes.

Au même moment, il accepte, à la demande de "Marc", de remettre à flot l'Armée Volontaire (AV) mise à mal par les arrestations et dont l'objet est la recherche du renseignement sur les troupes d'occupation. Il fait fabriquer des faux-papiers, organise des lieux de refuge et de réunion et met en place des moyens d'évasion.

Le 19 septembre 1943, Maurice Rolland, alias "Renaud", échappe de peu à l'arrestation ; il doit désormais passer dans la clandestinité. Il change de pseudonyme et prend celui d' "Olivier". Fin novembre 1943, il tente de s'embarquer en Méditerranée à bord d'un sous-marin mais l'opération échoue. Nouvelle tentative par avion en décembre 1943 dans l'Oise, nouvel échec. Enfin, en mars 1944 il parvient à gagner l'Angleterre à bord d'un avion Lysander.

Dès son arrivée à Londres, il lance un message sur les ondes de la BBC appelant les magistrats français à désobéir aux lois arbitraires et immorales décrétées par Vichy. A Londres, il travaille sur le problème de la réorganisation de la Justice avec Pierre Laroque et Mme Brossolette.

En avril 1944, il se rend à Alger et est nommé Directeur du Personnel au Commissariat à la Justice ; il commence sa tâche par des tournées d'inspection en Afrique du Nord ; il rentre à Paris le 2 septembre 1944 et est bientôt nommé Inspecteur Général des Services Judiciaires, chargé d'informer le gouvernement de l'attitude des magistrats pendant l'Occupation.

Après la guerre, Maurice Rolland est Substitut du Procureur Général près la Cour d'Appel de Paris puis Avocat Général.

En 1955, il est nommé Conseiller à la Cour de Cassation et, en 1964, il reçoit le poste de Président de la Chambre Correctionnelle de la Cour de Cassation jusqu'en septembre 1974, date à laquelle il accède à l'honorariat.

Il est aussi Président de la Fédération Française de Juristes Européens, Fondateur et Président de l'Amicale des Magistrats Résistants et Président de l'Association France-Israël de Juristes.

Maurice Rolland est décédé le 14 janvier 1988 au Val-de-Grâce à Paris. Ses obsèques ont été célébrées en l'église Saint-Louis-des-Invalides. Il a été inhumé au cimetière des Batignolles à Paris.


• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 16 août 1944
• Croix de Guerre 39/45
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance

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