Musée de l'ordre de la Libération
Eugène CHAVANT

Eugène CHAVANT

ALIAS : Clément

Né(e) le 12 Février 1894 - Colombe (38690 ISERE FRANCE)
Décèdé(e) le 28 Janvier 1969 - Grenoble (38000 ISERE FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 20 novembre 1944
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Fils de cordonnier, Eugène Chavant est né le 12 février 1894, à Colombe (Isère).

Il fait de courtes études à l'école du village avant de devenir mécanicien en usine tout en suivant les cours par correspondance de l'Ecole du Génie Civil qui lui permettent de devenir agent de maîtrise.

En février 1912, il s'engage pour trois ans au 11ème Dragons, puis est affecté à sa demande au 20ème Bataillon de chasseurs en janvier 1917 ; sergent et chef de section, il est gazé près de Soissons en 1918 et refuse de quitter le front.

Son attitude lui vaut de recevoir la Médaille militaire et la Croix de guerre avec trois citations.

Démobilisé en août 1919, il reprend son métier de mécanicien. Militant SFIO, il se présente aux élections municipales de Saint-Martin-d'Hères près de Grenoble et il est élu conseiller municipal en 1929.

Réélu en 1935, il devient premier adjoint au maire Alexis Jourdan. Après la démission de ce dernier en février 1938, il est élu maire de la commune. Il quitte alors l'usine et devient propriétaire d'un café à Grenoble.

En février 1941, il est démis de ses fonctions de maire par le gouvernement de Vichy. Il participe à une première réunion clandestine en présence du docteur Léon Martin (ancien maire de Grenoble) et de Aimé Pupin. Il prend part à la diffusion du Journal clandestin du parti socialiste Le Populaire et entre, au printemps 1942, dans le mouvement de résistance Franc-Tireur.

Responsable local de "Franc-Tireur" avec Aimé Pupin, Jean Perrot et le Dr Martin, Chavant est l'un des organisateurs du maquis du Vercors.

A la suite des premières lois sur le Service du Travail Obligatoire (STO), il participe à l'accueil, en décembre 1942, des premiers réfractaires qui sont installés à la ferme d'Ambel dans le Vercors.

En septembre 1943, après l'arrestation d'Aimé Pupin, premier chef civil du Vercors, Eugène Chavant est choisi par ses camarades pour le remplacer alors que le commandant Le Ray est le chef militaire du Vercors.

Sous le pseudonyme de "Clément", il continue d'accueillir les réfractaires au STO, s'occupe de la sécurité et veille au ravitaillement et au transport.

En mai 1944, après une première tentative infructueuse, "Clément", via la Corse, se rend à Alger pour s'enquérir des chances de mise en application du plan "Montagnards" mis au point dès 1941 par Pierre Dalloz et Jean Prévost qui prévoit d'utiliser le plateau du Vercors comme point de parachutage massif de troupes et matériels aéroportés afin de couper la retraite des Allemands en cas de débarquement en Provence. Ce plan ayant obtenu en 1943 l'accord de Jean Moulin et du général Delestraint, chef de l'Armée secrète (AS). Chavant rencontre le général de Gaulle et les responsables de la France combattante et obtient des promesses d'aide au Vercors par parachutages.

De retour en France par une opération aérienne, il participe activement à la mobilisation du Vercors ; il assure, lors des combats des 15 et 16 juin qui se déroulent à Saint-Nizier, le ravitaillement en vivres et en munitions des survivants. Le 14 juillet, sous les bombardements, il réussit l'évacuation des femmes et des enfants de Vassieux-en-Vercors.

Le 21 juillet, lorsque deux divisions allemandes se lancent à l'assaut du Vercors, et que 400 parachutistes SS envahissent le plateau de Vassieux-en-Vercors et les hameaux environnants, Chavant envoie à Londres le télégramme suivant : "Si aucune aide, population et nous jugerons Alger des criminels et des lâches. Je répète : des criminels et lâches. "

Malheureusement deux jours plus tard, les Allemands réussissaient à déboucher sur le plateau et à percer les défenses des maquisards.

Membre du comité départemental de Libération de l'Isère, Eugène Chavant est nommé maire de Saint-Martin-d'Hères en septembre 1944.

Le 5 novembre 1944, lors de sa première visite à Grenoble libéré, le général de Gaulle remet la Croix de la Libération à Eugène Chavant.

Après la guerre, il démissionne de son mandat de maire et se consacre à l'Amicale des Pionniers et des Combattants Volontaires du Vercors dont il est le président.

Eugène Chavant est décédé le 28 janvier 1969 à Grenoble. Il est inhumé dans la nécropole de Saint-Nizier du Moucherotte, Mémorial du Vercors (Isère).


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Commandeur de l'Ordre National du Mérite
• Médaille Militaire
• Croix de guerre 1914-1918 (3 citations)
• Croix de guerre 1939-1945
• Médaille de la Résistance

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