Musée de l'ordre de la Libération
Louis TORCATIS

Louis TORCATIS

ALIAS : Torreilles - Balent - Bouloc - Thubert - Dancla

Né(e) le 25 Mars 1904 - Tautavel (66720 PYRENEES-ORIENTALES FRANCE)
Décèdé(e) le 19 Mai 1944 - Carmaux (81400 TARN FRANCE)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 19 octobre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias: Torreilles – Balent - Bouloc – Thubert - Dancla

Fils de cultivateur, Louis Torcatis est né le 25 mars 1904 à Tautavel dans les Pyrénées-Orientales.

Il passe la plus grande partie de son enfance à Pia, à quelques kilomètres de Perpignan, où il intègre l'Ecole normale d'instituteurs.

Sportif et musicien, il fait son service militaire comme élève officier de réserve à Saint-Maixent puis dans une unité coloniale à Montauban.

Instituteur à partir de 1926, il enseigne, à partir de 1932, à l'école de Pia dont il devient le directeur.

Syndicaliste, il exerce par ailleurs des activités militantes au sein du Parti communiste.

Mobilisé comme officier de réserve au 24e Régiment d'infanterie coloniale (24e RIC) à Carcassonne, il est rapidement envoyé sur la ligne Maginot.

Il remplit plusieurs missions qui lui valent de recevoir la croix de Guerre. Fait prisonnier le 15 juin 1940 aux environs de Bar-le-Duc, il est transféré vers un camp d'Allemagne le 23 août. Durant le trajet, avant la frontière allemande, il démonte avec un couteau une planche du wagon et saute en marche, imité par plusieurs camarades.

A bicyclette puis par le train, Louis Torcatis rentre chez lui à la fin du mois d'août 1940.

Muté d'office par l'administration comme militant communiste et pour s'être évadé, il est nommé instituteur à Passa à une vingtaine de kilomètres de Perpignan.

Refusant la défaite, Louis Torcatis cherche le moyen d'agir. Membre du mouvement Libération-sud, il devient le responsable départemental de la branche militaire (Para) du mouvement dans les Pyrénées-Orientales.

En septembre 1942, il obtient le poste de directeur de l'école de garçons de Saint-Estève plus près de Perpignan. Il participe à la mise en place départementale de l'Armée secrète (AS), née de la fusion des groupes paramilitaires des trois grands mouvements de Résistance de zone sud « Combat », « Libération » et « Franc-Tireur ».

Sous le nom de Torreilles, il devient en janvier 1943 chef départemental de l'AS dans les Pyrénées-Orientales au moment où se constituent les Mouvements unis de Résistance (MUR) qui regroupent Combat, Libération et Franc-Tireur. Louis Torcatis groupe autour de lui, avec l'aide constante de sa femme qui est son agent de liaison, des hommes résolus, souvent des collègues instituteurs, organise leur formation militaire et dirige des opérations de destruction.

En mai 1943, sur dénonciation, les Allemands procèdent à des arrestations nombreuses dans l'organisation départementale des MUR. Y échappant de peu grâce à son sang-froid, Louis Torcatis passe alors, avec sa femme et ses deux fils, dans la clandestinité et s'installe à Paris.

Fin juillet 1943, la famille déménage pour l'Aveyron où Louis Torcatis reprend contact avec la résistance catalane. Il prend le nom de Bouloc et est chargé, fin 1943 de créer des groupes-francs (GF) dans les cinq départements de la Région R3 (Languedoc-Roussillon). Il monte en quelques semaines une efficace organisation chargée des actions de sabotage, d'attentats contre les Allemands et de l'exécution des jugements prononcés par le Tribunal militaire du Maquis à l'encontre des collaborateurs.

Il est promu au grade de lieutenant-colonel des Forces françaises de l'intérieur (FFI) au début de l'année 1944. Il reçoit au printemps 1944 la direction des Corps-francs de la Libération (CFL) qui réunissent les unités militaires de la Résistance (AS, ORA, GF, maquis et action ouvrière) pour la région R3. Il s'attache alors, dans des conditions difficiles, à réaliser l'unité de commandement militaire de la Résistance de R3.

Traqué par les Allemands et la Milice, Louis Torcatis, le 18 mai 1944, à Carmaux dans le Tarn où il a installé son PC, tombe dans un piège monté par la brigade de l'intendant Marty. Menotté, il tente de s'échapper et est abattu froidement. Laissé pour mort, il trouve la force de faire prévenir ses hommes et est emmené dans un état désespéré dans une clinique. Malgré les soins qui lui sont prodigués, il décède le lendemain à 5 heures du matin.

D'abord inhumé sur place à Carmaux, son corps est transféré en juin 1945 à Pia.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 19 octobre 1945
• Croix de guerre 39/45 avec palme
• Médaille de la Résistance

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