Musée de l'ordre de la Libération
Antoine BÉTHOUART

Antoine BÉTHOUART

Né(e) le 17 Décembre 1889 - Dole (39100 JURA FRANCE)
Décèdé(e) le 17 octobre 1982 - Fréjus (83061 VAR FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 07 juillet 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Antoine Béthouart est né le 17 décembre 1889 à Dôle (Jura), originaire d'une famille de Marquenterre en Picardie, son père était Conservateur des hypothèques.

Il est reçu à Saint-Cyr en 1909 dans la même promotion (Fez) qu'Alphonse Juin et Charles de Gaulle et en sort sous-lieutenant en octobre 1912.

Affecté au 152e Régiment d'infanterie dans les Vosges, il sert ensuite successivement comme chef de section, commandant de compagnie et commandant de bataillon dans plusieurs unités pendant toute la guerre sur le front français : Alsace, Verdun, Somme, Chemin des Dames, Mont Kemmel (Belgique). Blessé trois fois, il termine la guerre avec trois citations, la Légion d'Honneur et le grade de capitaine.

Après plusieurs mois de convalescence, il est envoyé en 1919 en mission auprès de l'armée finlandaise.

Il intègre ensuite l'Ecole de Guerre (1920-1922) d'où il sort breveté, avant de passer les deux années suivantes à l'Etat-major du 12e corps d'Armée.

Affecté au 6e Bataillon de chasseurs alpins en 1924, il est promu chef de bataillon en mars 1928. Après avoir exercé plusieurs commandements comme chef de bataillon, il est nommé adjoint de l'attaché militaire français en Yougoslavie (1931-1933).

Il est promu lieutenant-colonel l'année suivante et nommé attaché militaire français à Belgrade (1934-1938).

Colonel en 1937, Antoine Béthouart prend en avril 1938 le commandement de la 5e Demi-brigade de chasseurs alpins à Chambéry avec laquelle il commence la guerre dans les Alpes puis en Moselle, sur la ligne Maginot.

En février 1940, il reçoit le commandement de la brigade de Haute-montagne qu'il constitue afin de participer au combat dans les pays scandinaves. Le 12 avril 1940, il embarque pour la Norvège à la tête du corps expéditionnaire français et reçoit ses étoiles de général de brigade trois jours plus tard. Blessé légèrement le 20 avril à Namsos, il remporte d'importants succès à Bjervik le 13 mai et à Narvik, qu'il enlève le 28 mai 1940, repoussant les Allemands à la frontière suédoise et permettant au Corps Expéditionnaire allié de rembarquer sans pertes à l'insu de l'ennemi le 7 juin 1940.

De retour en France, devant l'avancée allemande, le corps expéditionnaire français est évacué sur l'Angleterre le 15 juin 1940. S'il approuve l'initiative du général de Gaulle, il ne peut se résoudre à abandonner la majorité de ses hommes qui souhaitent retourner en France.

Rapatrié au Maroc au mois de juillet, le général Béthouart est nommé commandant de la subdivision de Rabat puis président de la commission française d'armistice au Maroc. En janvier 1942, il prend le commandement de la division de Casablanca.

Prévenu du débarquement en Afrique du nord du 8 novembre 1942, il organise l'aide aux alliés et s'efforce vainement d'obtenir le ralliement du résident général au Maroc Noguès qui le fait arrêter, et traduire en cour martiale, le 10 novembre 1942 à Meknès.

Libéré quatre jours plus tard par les Alliés, il est promu général de division et désigné par le général Giraud, en décembre 1942, comme chef de la Mission militaire à Washington où il parvient en janvier 1943. Il négocie notamment avec le gouvernement américain les livraisons de matériel permettant de ré-équiper l'armée française. Il œuvre aussi au rapprochement entre les FFL et l'armée d'Afrique.

En novembre 1943, il est nommé chef d'Etat-major de la Défense nationale à Alger et promu général de corps d'armée. Il accompagne à ce titre le général de Gaulle dans ses différents voyages à Rome, Londres et débarque avec lui à Courseulles en Normandie le 14 juin 1944.

Nommé au Commandement du 1er Corps d'Armée en août 1944, il atterrit en France le 31 août et participe à la libération du territoire au sein de la 1ère Armée française du général de Lattre de Tassigny.

Après la campagne des Vosges, en septembre 1944, où il fait preuve de grandes qualités tactiques, le général Béthouart est chargé de l'attaque de la trouée de Belfort le 14 novembre ; il enlève Héricourt, Montbéliard et Belfort, puis, après avoir atteint le Rhin le 19 novembre, il libère Mulhouse le lendemain.

En janvier 1945, il est l'un des artisans de la victoire en Alsace, enfonçant le front sud des lignes allemandes.

Il franchit le Rhin le 16 avril, traverse la Forêt Noire en liaison avec le 2ème Corps, atteint le Danube avec la 1ère Division blindée le 21 avril et termine la guerre au Col de l'Arlberg en Autriche le 6 mai 1945.

Nommé Commandant en chef français en Autriche le 8 juillet 1945 puis Haut-commissaire (1946-1950), il met rapidement en œuvre une politique de réconciliation et reçoit ses étoiles de général d'armée en 1948 ; il quitte le service actif en octobre 1950.

Sénateur des Français résidant hors de France et membre de la Commission des Affaires étrangères et des Forces armées du Sénat de 1955 à 1971.

Collaborateur régulier du journal Le Figaro, le général Béthouart a été notamment Président de la Fédération européenne des Associations de Combattants.

Le général Béthouart est décédé le 17 octobre 1982 à Fréjus. Il a été inhumé à Rue dans la Somme.


• Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 juillet 1945
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 14/18 (3 citations)
• Croix de Guerre 39/45
• Croix du Combattant Volontaire 1914-1918
• Médaille Commémorative de Verdun
• Compagnon de l'Ordre du Bain ( GB)
• Officier de la Legion of Merit (USA)
• Médaille d'argent de la Valeur Militaire 1914-1918 (Italie)
• Croix de Guerre 1914-1918 (Italie)
• Grand officier de l'Ordre de la Couronne (Belgique)
• Croix de Guerre 1940 (Belgique)
• Croix de Guerre (Norvège)
• Grand Croix de l'Ordre de Saint Olaf (Norvège)
• Croix "Virtuti Militari" (Pologne)
• Etoile de la Victoire (Tchécoslovaquie)
• Commandeur du Lion Blanc (Tchécoslovaquie)
• Croix de Guerre 1939-1945 (Tchécoslovaquie)
• Grand Officier le l'Ordre de Saint-Sava (Yougoslavie)
• Commandeur de l'Aigle Blanc de Serbie (Yougoslavie)
• Commandeur de la Couronne (Yougoslavie)
• Grand Croix de l'Ordre Souverain (Malte)
• Grand Croix de l'Ordre du Mérite (RFA)
• Médaille du Mérite Militaire Chérifien (Maroc)
• Grand Croix de l'Ordre du Ouissam Alaouite (Maroc)
• Grand Croix de l'Ordre du Nicham Iftikar (Tunisie)
• Chevalier de la Rose Blanche (Finlande)


Publications :

• Où va l'Autriche ?, Imp. Proat
• Narvik victoire française, Imp. Sadag
• La Bataille pour l'Autriche, Presses de la Cité 1966
• Cinq années d'espérance. Mémoires de guerre 1939-1945, Plon 1968
• Eugène de Savoie, soldat, diplomate et mécène, Perrin 1975

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