Musée de l'ordre de la Libération
Olivier HARTY de PIERREBOURG

Olivier HARTY de PIERREBOURG

ALIAS : Goblet - Pommard

Né(e) le 09 juillet 1908 - Vauxbuin (02200 AISNE FRANCE)
Décèdé(e) le 23 août 1973 - Paris (75000 VILLE DE PARIS FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 26 septembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Goblet - Pommard - Braisé - Ruel - de Watronville

Olivier Harty de Pierrebourg est né le 10 juillet 1908 à Vauxbuin dans l'Aisne.

Après des études de lettres à la Sorbonne, il choisit le journalisme et entre en 1931 à l'agence Havas comme rédacteur aux services étrangers.

Egalement secrétaire d'André Philip, député SFIO du Rhône, il est mobilisé en 1939 dans la cavalerie. Promu aspirant en mai 1940, il est démobilisé en septembre et démissionne de l'agence Havas car il refuse tout contact avec Vichy.

Résistant de la première heure aux côtés d'André Philip, il trouve, dès novembre 1940, un passage clandestin de la ligne de démarcation qui lui servira pendant toute la durée de l'occupation.

Il fait passer en zone nord les premiers journaux clandestins et assure le passage de personnalités de la Résistance et d'agents de liaison. Il sauve également de nombreux réfugiés politiques et fait passer à Londres puis à Alger des renseignements importants.

Il ouvre parallèlement une entreprise de tissu, rue de Constantine à Lyon qui devient rapidement un centre de rencontre pour la Résistance. Il participe avec des catholiques comme le père Chaillet, à la fondation en mai 1941 du comité de secours oecuménique "l'Amitié Chrétienne" qui a pour but principal de soustraire aux recherches de la police allemande et de celle de Vichy les réfugiés politiques et les Juifs. Il fait sortir des camps de nombreuses personnes qu'il installe dans des maisons d'accueil en zone sud.

Grâce à son action en 1942 plusieurs centaines d'enfants juifs seront sauvés de la déportation vers la Pologne. Il héberge également dans son appartement lyonnais des Juifs en transit auxquels il fournit des faux-papiers.

Il permet également à André Philip d'entrer en contact avec Edouard Herriot alors que celui-ci est en résidence surveillée près de Lyon.

Il organise le passage d'André Philip en Angleterre en juillet 1942. Il entre ensuite au réseau de renseignement Phratrie de Jacques Robert (alias Denis) comme chargé de mission politique et de la section de contre-espionnage. Il est notamment chargé par les services de Londres de convaincre, d'assurer la sécurité et d'acheminer vers la Grande-Bretagne l'ambassadeur René Massigli qui parvient à Londres, à bord d'un Lysander,en janvier 1943 avant d'être nommé Commissaire aux Affaires étrangères par le général de Gaulle.

Après l’occupation de la zone sud par les Allemands en novembre 1942, il fait passer lui-même de nombreuses personnes en Espagne et en Suisse et crée le premier réseau de la police à Lyon, point de départ du futur réseau Ajax d’Achille Peretti. Fin 1942, il organise également l’évasion du camp Saint-Sulpice-La-Pointe près de Toulouse de deux membres de Phratrie.

Désigné pour rejoindre André Philip à Alger en mai 1943, il décide de passer par l'Espagne avec son épouse. Arrêtés par la Gestapo le 10 août 1943, ils sont incarcérés à Argelès puis à Tarbes et enfin à Toulouse. Olivier de Pierrebourg, sans son épouse, est emmené à Compiègne. Lors de son transfert vers le camp de Buchenwald en Allemagne, le 17 septembre 1943, il organise l'évasion de ses camarades de wagon et parvient lui-même à sauter du train, juste avant l'entrée en Lorraine. Il se fracture la jambe.

Dès son rétablissement, il se remet, à Paris, à la disposition du réseau Sosies de Pierre et Dominique Ponchardier.

Au début de 1944 il tente vainement d'organiser l'évasion de Pierre Brossolette de la prison de Rennes et prend part en août 1944 à la libération de Paris.

Après la guerre il est quelque temps attaché au cabinet d'André Philip, ministre de l'Economie nationale puis reprend ses fonctions au sein de son entreprise de tissus à Lyon.

Député de la Creuse (1951-1973) et vice-président de la commission de la Défense Nationale (1959-1962), conseiller général de 1957 à 1970, il est élu maire de Guéret en 1971.

Olivier Harty de Pierrebourg est décédé à Paris le 23 août 1973. Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris.


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 26 septembre 1945
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Médaille des Evadés
• Médaille de "Juste parmi les Nations" de Yad Vashem (Israël)

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