Musée de l'ordre de la Libération

Les femmes et les hommes Compagnon de la Libération

1 038 personnes, cinq communes françaises et dix-huit unités combattantes sont Compagnon de la Libération. Un peu plus de 700 Compagnons ont survécu à la guerre. 270 sont nommés à titre posthume. 50, déjà Compagnons, sont morts au combat ou en service commandé avant la fin de la guerre. L'Ordre est de nouveau exceptionnellement ouvert par le général de Gaulle, qui attribue la croix de la Libération à Winston Churchill (1958) et au Roi d'Angleterre George VI (1960). Presque les trois-quart des Compagnons de la Libération sont issus des rangs de la France libre et un quart des rangs de la Résistance intérieure.

Les Compagnons de la Libération sont d’origine sociale, religieuse ou politique très variée.

On trouve parmi eux des étudiants, des militaires, des ingénieurs, des paysans, des industriels, des hommes de lettres, des diplomates, des ouvriers, des membres du clergé, des tirailleurs africains, des magistrats ou encore des médecins.

Il y a dans l'Ordre une proportion importante de militaires.

750 Compagnons portent l'uniforme au moment où la croix de la Libération leur a été attribuée.

Pour une part, il s'agit de militaires d'active mais surtout de réservistes et d'engagés volontaires. On compte au nombre des Compagnons de la Libération 587 officiers (dont 23 officiers généraux), 127 sous-officiers et 45 militaires du rang.

Six femmes reçoivent la croix de la Libération :

  • Berty Albrecht, co-fondatrice du mouvement Combat, morte à la prison de Fresnes en 1943
  • Laure Diebold, agent de liaison du réseau Mithridate et secrétaire de Jean Moulin, déportée
  • Marie Hackin, chargée de mission avec son mari, disparue en mer en février 1941
  • Marcelle Henry, du réseau d'évasion VIC, morte à son retour de déportation
  • Simone Michel-Lévy, de la résistance P.T.T., morte en déportation
  • Emilienne Moreau-Evrard, héroïne de la guerre 1914-18, agent du réseau Brutus

Plus de 10% des Compagnons de la Libération n'ont pas 20 ans au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939. Parmi ceux qui font le sacrifice de leur vie on peut citer :

  • Henri Fertet, du corps-franc "Guy Mocquet", est condamné à mort par un tribunal militaire allemand puis fusillé à l'âge de 16 ans, à Besançon, le 26 septembre 1943
  • Georges William Taylor, du 2e Régiment de chasseurs Parachutistes tombe dans les combats de Hollande en avril 1945, âgé de 20 ans
  • Pierre Ruibet a 18 ans lorsqu’il est découvert en train de saboter le dépôt de munitions allemand de Jonzac et préfère sauter avec plutôt que de devoir renoncer
  • David Régnier, du mouvement "Défense de la France", est blessé dans les combats de Ronquerolles en juin 1944 lorsqu’il tente de prendre les armes à la main. Il est fusillé par les Allemands à l'âge de 18 ans.
  • En février 1944, Mathurin Henrio est abattu par les Allemands alors qu'il n'a pas 15 ans.

76 étrangers (ou Français nés étranger), représentant 25 nationalités différentes, ont été faits Compagnon de la Libération. Le décret du 29 janvier 1941 prévoyait que les étrangers ayant rendu des services importants à la cause de la France libre pourraient recevoir la croix de la Libération, et seraient considérés comme membres de l'Ordre. Parmi les plus célèbres on peut citer :

On peut noter également que 15% des Compagnons de la Libération sont nés hors métropole : dans les anciens territoires coloniaux français, ou à l'étranger.

Après la guerre, certains Compagnons ont occupé des postes de hautes responsabilités, aussi bien dans la vie civile, qu'au sein des armées, et vingt d'entre eux dans la fonction ministérielle.

Vie politique :

 

Les armées :

La diplomatie : tels Geoffroy de Courcel, Dominique Ponchardier, Gaston Palewski, Augustin Jordan ou Emmanuel d'Harcourt.

Le clergé : 15 ecclésiastiques dont  le cardinal Jules Saliège, ancien archevêque de Toulouse, le père Starcky, le pasteur Michel Stahl ou le père Savey.

 

Ingénieurs, juristes, médecins ou industriels :

  • Des ingénieurs, comme Louis Armand, membre de l'Institut,
  • De grands juristes comme René Cassin (Prix Nobel de la Paix en 1968)

36 médecins parmi lesquels de grands professeurs comme José Aboulker ou François Jacob (Prix Nobel de Physiologie en 1965).

 

Des écrivains :

Enfin, cinq Compagnons de la Libération reposent au Panthéon : Félix Eboué, Jean Moulin, René Cassin, André Malraux et Pierre Brossolette. Alors qu'en 1989, y était gravé également le nom du général Delestraint.

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